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« Luttes ouvrières. 1975 : usine Tréfimétaux, à Couëron, banlieue de Nantes. Une grève classique au départ, pour soutenir les revendications salariales. Lutte où les femmes "prirent la colère" en occupant le bureau du directeur qui refusait de les recevoir. Plainte, procès pour séquestration... Le blocage de la direction, plus la ténacité des salariés, donneront un an de lutte exceptionnelle et exemplaire, qui
mobilisera la solidarité dans toute l'agglomération de Nantes - St Nazaire. »
Narrant la courageuse action de solidarité des femmes avec les grévistes de l’usine et l’émergence d’une prise de conscience collective, à la fois féministe et ouvrière, le film de Soazig Chappedelaine se fait aussi une chambre d’écho sensible aux aspirations des douze femmes inculpées, évoquant les motifs de l’amour dans leur confrontation avec le travail et la vie ouvrière et la quête d’une émancipation sexuelle dans son rapport avec la lutte des classes.
«Connaître
son corps avec d'autres femmes pour mieux l'habiter et le contrôler» :
tel fut le thème central des Rencontres internationales des Centres de
santé pour femmes, qui rassemblèrent à Rome en juin 1977, 300 femmes
et notamment le collectif de Boston, auteur du manuel féministe
pionnier « Our bodies, ourselves ».
A notre santé retrace les
pratiques d’« autosanté » collectives, qui constituèrent un enjeu
fondamental pour le mouvement féministe. Adoptant une attitude critique
en regard de l'autorité médicale et de sa méthodologie souvent sexiste,
nombre de luttes furent organisées autour de la réappropriation du
corps et de la sexualité des femmes par elles-mêmes.
A notre santé
s’inscrit dans la lignée des films militants des années 70 qui firent
de la vidéo le support privilégié pour populariser et accompagner les
luttes, médium particulièrement propice à se poser à la fois en
contre-pouvoir face au monopole des médias détenus par les hommes et
vecteur souple et familier d’une « quête d’identité individuelle et
collective », érigeant « en pratique politique la mise en commun de
l’expérience personnelle des femmes, honteusement reléguée dans le
domaine de la vie privée et du cas individuel, dans le contexte de
l’idéologie dominante » constituant ainsi une réelle « pratique
audiovisuelle autonome des femmes », comme le rappelle opportunément
Hélène Fleckinger in C’est avec la vidéo que nous nous raconterons,
2005.
Textes: KQ&AI