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Commentaires :
libertad |
Lutte des classes oui mais ...
Voilà un texte très intéresant et qui mérite réflexion. Avec l'auteur, je ne peux que me réjouir du retour de l'analyse des mouvements de société en fonction des classes sociales et de la lutte des classes. Plusieurs textes ont été publié sur ce site à propos de la dernière classe sociale "pour soi" : la bourgeoisie, les autres classes n'étant plus que des classes "en soi", c'est à dire sans conscience de classe. Mais peut-être ce processus prend-il fin, souhaitons en tout l'émergence de nouvelles consciences de classe pour s'opposer à la bourgeoisie et à l'oligarchie.
Je serai beaucoup pluis sceptique voir hostile sur le fait de vouloir dégager le marxisme de sa gangue de mauvaise interprétation, il m'apparait que l'histoire avait montré que le marxisme est inséparable de sa pratique ( la bonne vieille praxis ) et que vouloir séparer la pure théorie de la pratique marxiste est vain, l'un ne pouvant aller sans l'autre. Je reste de ceux qui pensent que le goulag est l'enfant naturel de Marx et non pas son enfant illégitime.Les pratiques autoritaires de Marx dans la première internationale contenaient en germe ce qui s'est produit ensuite. Bien sur certains concepts marxistes peuvent être utiles à la réflexion, en particulier la lutte des classes. Mais il ne faut pas oublier que le marxisme est une théorie qui s'intégrait parfaitement au capitalisme industriel et qu'il considérait la bourgoisie comme une classe progressiste. On oublie un peu trop que le marxisme est né d'une défaite, écrasée dans le sang, d'une alternative au capitalisme industriel, cette défaite du mouvement ouvrier s'opposant à la logique industrielle du capitalisme ce fut celle des luddistes et des briseurs de machines, ce fut celle des associations et coopératives ouvrières, ce fut celle des canuts, de 1848, du coup d'Etat de Napoléon III, de la Commune. C'est sur toutes ces défaites, c'est sur une classe ouvrière exangue et contrainte de force à s'intégrer à l'ordre industriel que s'est imposé le marxisme qui fut un moyen bien commode pour la bourgeoisie d'intégrer le "prolétariat" à l'ordre marchand. On voit aujourd'hui où le caractère "progressiste" de la classe bourgeoise nous a conduit : au désastre écologique, à la destruction du monde vivant. Il serait donc intéressant de retisser les fils, de comprendre ce qui s'est passé, de voir que la classe bourgeoise n'a jamais rien eu de progressiste, qu'elle nous conduisait au désastre. Concernant la question des rapports sociaux de sexe, la question devient de plus en plus embrouillée avec l'introduction de la question du genre. En effet, comme le dit à juste titre Irène Théry, la pensée occidentale confond le sexe et le genre, ce qui apparait clairement dans la théorie de la domination masculine la "classe" des hommes biologiques est confondue avec les rapports de domination de genre, chaque homme étant réassigné à son sexe biologique de "dominant" et chaque femme à son sexe biologique de "dominée". Cette théorie simplificatrice et bipolaire ayant du mal à analyser les rôles sociaux de "la bourreau" d'Abou Grahib ou la "solidarité" unissant les femmes de l'oligarchie avec les femmes sans papiers qu'elles exploitent. Comme l'explique justement Irène Théry ( La distinction de sexe - Odile Jacob) et ce que ne peut que conforter un anarchiste individualiste : "Dans cette perspective où nul n'échappe à sa "classe de sexe", il n'y a pas de place pour l'individu en général et sa liberté d'agir en donnant sens à ce qu'il fait s'abolit dans le déterminisme de" l'identité" sexuée". Tout à fait d'accord avec Roland PFEFFERKORN pour saluer le retour de la lutte des classes mais pas à n'importe quel prix et pas à celui de la réhabilitation du marxisme ou d'une lutte des sexes qui assigne les individus à leur biologie. Répondre à ce commentaire
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libertad 27-11-07
à 23:11 |
Réponse de Roland PfefferkornUne brève réaction. Je suis de ceux qui préfèrent parler de
marxismes (au pluriel), ne serais-ce que pour rendre compte de la
diversité des positions. Sauf à refuser de s'informer ou à être de mauvaise foi,
tous les marxismes ne peuvent se réduire à une certaine orthodoxie et à un
certain dogmatisme. Pour le détail de l'argumentation, je préfère renvoyer sur
ce point comme sur le suivant ,à mon livre Inégalités et rapports
sociaux. Rapports de classe, rapport de sexe (Paris, La Dispute,
2007). J'y développe une critique non seulement des discours de substitution
largement diffusés au cours des années 1980 et 1990, discours qui nient la
pertinence des analyses en termes de classes, voire stigmatisent ces analyses.
Tout en m'appuyant sur Marx, je développe tout au long de l'ouvrage une
critique des analyses marxistes imprégnées de positivisme et de structuralisme
et/ou refusant de prendre en compte les autres rapports sociaux,
notamment de sexes. Mon livre est aussi une critique de certains courants
féministes essentialistes et de celles qui se cantonnent aux seul rapports de
genre. Pour le reste toutes ces questions doivent rester ouvertes à la libre
discussion critique sans anthèmes.
Roland Pfefferkorn
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à 22:12