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Nous venons de prendre connaissance de la décision de la CEDH, intervenue le 21 septembre dernier. La requête portée par Lucien Léger est déclarée recevable. Il s'agit de (ultime étape d'un parcours juridique qui, depuis de nombreuses années, a exploré toutes les voies et épuisé tous les recours autorisés par le système judiciaire français. Les griefs que Lucien Léger oppose à l'État peuvent se résumer fort simplement. Ils concernent les articles 5 et 3 de la Convention européenne des droits de l'homme, qui respectivement prohibent la détention arbitraire et la torture, les peines ou traitements inhumains ou dégradants. Dans le cas de Léger, les mots sont lourds de quarante armées de détention, quarante années durant lesquelles l'État français a vainement tenté de briser un individu. Il est temps que la France réponde de son acharnement pénal. Sur la sellette, l'État français n'a rien perdu de son assurance, et se récrie des accusations portées contre lui. Nous avons sous les yeux la décision rendue par la CEDH faisant état des observations françaises quant à la plainte de Lucien Léger. On affirme avoir toujours respecté avec le dernier scrupule la bonne conformité des décisions par rapport à la loi.
C'est plausible. L'imbroglio juridique recèle assez d'articles pour, selon les circonstances, en fournir un qui justifiera le tout, et un autre qui légitimera son contraire.
En l'occurrence, pour expliquer le refus constant de libérer Lucien Léger, l'État français se cramponne au motif que Léger refuse obstinément d'avouer sa culpabilité dans les faits qui lui ont valu sa condamnation. Ainsi, il est dit le plus naturellement du monde que sa dénégation permanente révèle un manque d'autocritique, une absence de travail sur soi, d'évolution, en somme une personnalité inapte à la remise en liberté. Poussant le raisonnement jusqu'à ses dernières limites, affirmation est faite que la personnalité de Léger serait seule en cause, malgré le projet de réinsertion défendu depuis près de vingt ans. Que le gouvernement, dans sa divine certitude que son bras de justice frappe toujours légitimement, ne puisse admettre qu'un condamné contredise pendant plus de trente-neuf ans le jugement dont il a fait (objet, cela n'a rien d'étonnant (hélas). Mais qu'à mots à peine couverts, il suspende la libération de Léger à (obtention d'aveux, qu'il soumette ainsi le détenu au chantage permanent, cela soulève le coeur! L'intransigeante attitude de Léger doit-elle exaspérer le martial orgueil de nos justiciers républicains! De là à comprendre que ces dignes monarques, en retour, s'arrogent le droit absolu de punir perpétuellement un homme pour ses protestations d'innocence...
Quant à l'accusation de torture et de traitement inhumain, le gouvernement français ne se sent pas le moins du monde concerné. At=on parlé de peine de mort lente? L'État estime que le grief relève d'une critique générale de la peine perpétuelle - ce en quoi nous lui donnons raison -, et en profite pour demander à la cour de le déclarer, en l'espèce, irrecevable. Passons cette esquive. L'État renchérit. La peine n'est pas prohibée, elle « s'effectue normalement ». Les tourments de Lucien Léger - que l'on n'a tout de même pas le toupet de contester - « ne sont que la conséquence de décisions parfaitement justifiées ». Voilà toute la défense du gouvernement. Légalité de la condamnation, légalité de l'examen des recours, des demandes de libération conditionnelle, légalité des refus, etc. Léger sera heureux d'apprendre qu'il souffre dans l'ordre de la loi.
Quarante années de détention. L'État français a construit seul cette aberration. À l'heure des explications, il contemple son oeuvre en examine les différents rouages: tout est en ordre. Tout est normal. C'est d'ailleurs le privilège de cette justice-là, de se nommer encore « justice » quand elle repose sur des bases erronées, falsifiées, ou grotesques. Et c'est ainsi qu'il n'y a pas si longtemps, elle tranchait des têtes. C'est ainsi qu'aujourd'hui elle encage. Ce n'est pas abominable, c'est légal. L'expression d'une telle force serait, aux mains d'un individu, considéré comme crime et jugé comme tel. Aux mains de (État, voilà le droit.(1)
Je souscris personnellement à la conclusion de mon ami Philippe Charon, et ne doute pas que l'État français sera condamné. Mais la CEDH, qui a mis plus de deux ans à juger de la recevabilité de la requête déposée par Lucien Léger, s'engage maintenant dans une autre procédure dont nul ne peut estimer la durée. Cela risque d'être fort long. N'oublions pas, et c'est une autre crainte, que la France, même condamnée, n'est pas tenue de libérer Léger. Le temps presse. Une vaste campagne de sensibilisation de l'opinion publique est plus que jamais d'actualité.
André Sulfide
1. Lire, relire l'Unique et sa propriété, de Max Stirner.
Le Monde libertaire #1374 du 4 au 10 novembre 2004
Commentaires :
JOURDANET |
OUI LIBEREZ LUCIEN LEGERC EST PARFAITEMENT ABUSIF 40 ANNEES DE PRISONS CEST INHUMAIN
LUCIEN LEGER DOIT ETRE LIBERE IL A TROP LOURDEMENT PAYE SA PEINE SI TANT EST QUIL ETAIT COUPABLE ? CE QUI N A JAMAIS ETER FORMELLEMENT PROUVE Répondre à ce commentaire
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Pèredefamille 01-09-05
à 10:27 |
Et la vie du gosse ? Légèr ement coupée , non!?Il va de soir que les P. Henry et autres Lucien sont tous des innocentes victimes de l'horreur répuiblicaine . Cette antienne une fois formulée, de quoi s'agit-il? Les media célèbrent la sortie de prison de l’assassin d’enfant L . Léger . Europe1 mercredi soir 31.08.05 pousse jusqu’à offrir tribune au comité de soutien du monstre afin que ces sensibleristes dévoyéss’épanchent en reproches filandreux d’un pathos à prétention humaniste,contre la société « coupable « d’avoir ainsi brimé cet humanoïde au nom de la loi . .
… Quant au garçonnet assassiné qui entame sa 40 ° année de cimetière sur les environ 80 années probables de vie que l’assassin lui a volées ? ….Et quant au chagrin de même durée et à perpétuité des parents ,s’ils ont survécu à l’atroce deuil de leur enfant ? Rien … » il est mort , hein. , ce gosse » . Point barre à son sujet.
« Aors que ce malheureux Lucien, il a besoin qu’on l’aide à se reconstruire « (sic) … pour être mieux à même de recouvrer le fonctionnement de ses tares de monstre ? Comme la plupart des assassins pervers que sont les meurtriers d’enfants ou de J-F de rencontre ?
Théophraste,entends-tu déraper tes infects successeurs !? Que n’as-tu établi une table des lois de déontologie journalistique !!!
Et toi Député , entends-tu l’indignation démocratique du peuple ,dont tu a délibérément violé la volonté majoritaire ? En votant ,sans mandat pour ,( même pas en programme électoral ) la garantie de vie puis la libération , y compris pour ce genre d’assassin pervers , souvent récidiviste ?
… Heureusement qu’un an prochain une majorité vraiment démocratique votera nécessairement d’instituer l’exécution contre ce genre de monstre. ( d’ailleurs exécution douce par piqûre somnifère … alors que ces assassins martyrisent leurs petites victimes )
Car leur prétendue part d’humanité rémanente « chez le pire des hommes « (sic) - argument spécieux des sensibleristes religieux récupéré par le laxisme régnant en faveur du délinquant et du criminel - , ce n’est que leur apparence humanoïde. Enveloppant une perversité irréversible .Malgré toute leur capacité-attachée de simulation d’angélisme , pour tromper des sensibleristes dévoyés qui demandent à l’être , afin des’octroyer la « générosité ‘ de leur pardonner . Parce que cela ne leur coûte rien… tant que la victime n’est pas de leur famille, hein…ils vont pas faire de l’empathie pour un mort. ! Ah les gentils libertaires …bien lucides, et de bonne foi en hypocrisium massif...
Hj Le M parce que « la seule cause qui vaille est celle de l’homme ( H-F ) » DONC dans l’équité de la peine nécessaire en échange d'une vie massacrée et non dans la sensiblerie dépravée envers l'asssasin
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Père de famille aussi, pourtant 01-09-05
à 10:49 |
La vengeance ne rend pas justice à qui que ce soitJe me fiche totalement de l'avenir d'assassins de ce genre. Je ne les pleurerai pas. Je ne sais pas plus que quiconque si Léger était coupable ou non.
Mais contrairement à ce qui a été développé ci-dessus, je pense que la vengeance ne rend pas justice à qui que ce soit, elle ne permet même pas de se défouler, ni de faire son deuil. Quand cette vengeance est l'oeuvre d'un proche de la victime, je la comprends et ne la condamne pas (que ferais-je à leur place?). Mais lorsque cette vengeance est celle d'un Etat, raisonnable et neutre (en théorie), là, je ne peux la cautionner. Et la peine de mort encore moins, surtout que dans ce cas, on ne peut plus faire machine arrière en cas d'erreur judiciaire. Répondre à ce commentaire
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punkcore 01-09-05
à 22:39 |
le sujet est difficile car la peine de mort est nul car tu descend au niveau du tueur .que faire la moi je le laisserai en prison car il ne faut pas toucher au enfants .par contre si un jour je vois un homme entrain d agresser un enfant je sais pas comment je reagirai ce qui est sure c que ce sera violent mais juste a quel point peut etre jusqua la mort mais j aurai sauvé une vie ,en plus d'un gosse je pense que ca vaut le coup de devenir un meutrier.
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punkcore 01-09-05
à 22:42 |
si les flics faisait leur travail il aurai moin de crime degoutant ,o lieu d emmerder les jeunes
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Anonyme 01-09-05
à 23:04 |
La vie d'un enfant... Mais est-ce moins grave s'il s'agit de la vie d'un adulte? Je ne pense pas.
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punkcore 02-09-05
à 01:49 |
<p>moi je pense que oui car l adulte qui s en prend a un enfant c pa normal c innocent un enfant.</p><p />
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Anonyme 02-09-05
à 22:39 |
Re:Et quand il s'agit d'un adulte, est-ce normal? De quoi est coupable un adulte? De ne plus être un enfant? Et l'enfant à qui l'on tue son père ou sa mère, trouve-t-il cela normal? Non, c'est toujours dégueulasse, quelle que soit la victime. Répondre à ce commentaire
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anonyme 13-04-06
à 10:56 |
Re:La femme de Lucien Léger a été retrouvée morte dans des conditions non élucidées. Avant sa mort elle se plaignait de recevoir des appels anonymes des véritables assassins de Luc Taron, qui, disait-elle la menaçaient de mort...
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à 15:53