--> une lettre d'Argentine, du C.O.R.
Lu sur
Indymedia Nantes : Camarades :
D'Argentine, on veut vous faire arriver cette lettre qui salue les actions que vous menez à bien. On voit devant nos yeux comme toutes les histoires de fées que les grands apologistes du système ont voulu nous vendre pendant tout ces années s'écroulent dans chaque coin du monde.
Depuis la fin du passé siècle, on a été des témoins d'une série
d'actions des travailleurs, des paysans et des étudiants, d'Indonésie à
l'Équateur, de Corée su Sud à Palestine, de Bolivie à Irak, qui
montrent comment on ne résigne pas aux monstruosités qui nous offre une
planète dirigé par une poignée de capitalistes dont le seul intérêt est
remplir leurs poches tandis que l'ensemble de l'humanité est poussé à
l'abîme du chômage, la pauvreté et la guerre. Aujourd'hui on voit
comment les travailleurs et les étudiants des pays impérialistes comme
France ne sont pas en dehors de cette situation. Trois semaines de
luttes dans les rues on a appris beaucoup plus que milliers de cours
magistraux dans les universités, ces temples du savoir imperméables à
la réalité vivant qui s'exprime crûment dans une catégorie que les
grandes professeurs ont essayé en vain faire disparaître : la lutte de
classes. Peut-être dans ces temps le mot d'ordre des étudiants de '68 a
vu ses termes inversés, et on devrait commencer par remettre en
question la société de classes où les jeunes on n'a pas de travail non
plus un avenir, pour ensuite remettre en question la actuelle
université de classes évadée de la réalité sociale. Les étudiants de
notre pays on a suivi du début de mars le processus de mobilisation et
de lutte que vous menez, avec les travailleurs de votre pays, contre la
précarité des conditions de travail que le gouvernement français essaie
d'imposer à travers du CPE. D'abord, on veut vous dire que la lutte que
vous menez à bien est pour nous un vrai exemple. On exprime notre
solidarité à tous les compagnons, ouvriers et étudiants, qui ont
supporté la répression par la police, beaucoup desquelles restent
aujourd'hui en état d'arrestation. Et on est à votre disposition pour
développer une grande campagne international pour la libération de
chacun de vos camarades, qui sont pour nous nos camarades aussi. Vous
nous donne l'exemple en prenant en vos mains à nouveau le drapeau que
les étudiants du mai de '68 ont mis très haut : la nécessité que les
étudiants joignent leur lutte à celle de la classe ouvrière. Dans ce
cas, l'unité se découle du problème lui-même. L'imposition du CPE est
un coup pour l'ensemble des travailleurs, au-delà de l'age. Cependant,
l'unité entre travailleurs et étudiants est une chose pour laquelle il
faut lutter puisque les dirigeants bureaucratiques (ouvriers et
estudiantines) s'opposent fermement, aussi bien que les gouvernements,
à la possibilité que le bataillon principal du prolétariat trouve en la
jeunesse estudiantine sa brigade auxiliaire et qu'ils donnent ensemble
le coup de grâce au régime dont miettes nourrit les bureaucrates. Le
problème de la précarité du travail est bien connu dans ce région du
monde. On sait ce qu'il signifie travailler avec l'épée de Damoclès sur
notre tête, sans aucune sécurité que demain on pourra acheter le pain
du jour. Sûrement vous savez qu'en réalité la situation en Amérique
Latine est encore pire que celle en France. Dans ce sens, votre lutte
est pour nous un exemple. Pas un pas en arrière ! Le tandem
gouvernemental Chirac, De Villepin, Sarkozy montre avec le CPE et la
série de mesures envisagées dans la "loi d'égalité de chances" (quel
cynisme !) son caractère évident : C'est le gouvernement des
capitalistes ! C'est pour ça qu'ils ont l'intention de décharger la
crise sociale sur le dos de la jeunesse et de l'ensemble de
travailleurs. Cette crise sociale qui est vécue quotidiennement dans
les banlieues des grandes villes avec la discrimination, le chômage,
les attaques constantes de la police, s'est montrée en novembre dans
les révoltes dans les rues. Ces révoltes exprimait la juste haine de ce
secteur de la jeunesse vers un système qui n'a rien pour les offrir.
Comme vous dites, le CPE "n'est pas mieux que rien, c'est pire que
tout" Beaucoup de ces jeunes qui ont joué un rôle principal dans les
révoltes de novembre sont petit-enfants et enfants d'immigrés qui sont
arrivés à France en cherchent du travail et meilleures conditions de
vie. Il faut se demander pour quoi. L'Amérique Latine depuis beaucoup
d'années est victime de la spoliation impérialiste faite par les mêmes
patrons qui vous affrontez aujourd'hui. Ces intérêts étaient et seront
protégés par tous les gouvernements, soient ils du gaullisme soient ils
de la gauche plurielle. Beaucoup des avantages sociales qu'il y avaient
en France jusqu'il y a quelques années étaient un terme d'une équation
atroce. Cette démocratie et son État providence, aussi bien que aux
États-Unis, Grande-Bretagne, Allemagne et le reste des pays riches, se
basent sur la spoliation de nos pays. C'est pour ça que beaucoup
d'immigrés ont été dans l'obligation d'émigrer à France. Sans aller
plus loin, la précarité du travail qui a déjà commencé à avancer en
France est monnaie courante en Argentine, après que dans la décennie
des années '90 il y a été fait un avance pas seulement en matière de
lois spéciales de flexibilité du travail, mais aussi en matière de la
privatisation des entreprises publiques. Ce ci a fait milliers de
travailleurs victime du chômage. Et beaucoup de ces entreprises sont
aujourd'hui propriété des mêmes capitalistes contre qui vous luttez
dans ce moment. Telecom Argentina et Elf/Total sont seulement les noms
les plus connus des entreprises qui spolient nos ressources et
profitent des salaires très bas qu'il y a aujourd'hui. Pas un mot sur
les entreprises françaises installées en Afrique du Nord et
Moyen-Orient, historiques zones d'influence du impérialisme gaulois.
Bien sûr que les gouvernements de nos pays, comme celui de Kirchner
actuellement, défendent aussi les entreprises étrangères, et pas
seulement ça, ils donnent quand même de l'aide pour occuper de pays
frères comme Haïti, sous les ordres des gouvernements des États-Unis et
France. La discrimination sociale et pour travailler, et la répression
systématique aux immigrés et aux français d'origine étranger dans la
France est simplement un autre face de la même oppression impérialiste
qu'on souffre chaque jour dans les pays de la périphérie. Camarades,
aujourd'hui vous êtes en train de développer une lutte héroïque contre
le gouvernement qui défend les affaires des entreprises impérialistes
françaises, contre la jeunesse française, contre les travailleurs
françaises et aussi contre les peuples opprimés de l'Amérique Latine,
l'Afrique et le Moyen Orient. Vous avez passé à la action et on veut
vous proposer de développer cette lutte en commun, parce que on a les
mêmes ennemis. Ne vous arrêtez pas. Les étudiants combatifs de
l'Argentine on est avec vous. On vous salue fraternellement d'ici de
l'Argentine.
Vive la lutte des travailleurs et étudiants français ! À bas le CPE et
le gouvernement de Chirac, De Villepin, Sarkozy ! Dehors les troupes
yankees, françaises, argentines et brésiliennes de Haïti ! Dehors
l'impérialisme français de l'Amérique Latine, l'Afrique et le Moyen
Orient !
C.O.R. (Corriente Obrera Revolucionaria)
Universidad de Buenos Aires Universidad Nacional de Cuyo Universidad Nacional de San Luis Universidad Nacional de La Pampa
c_obrera_revolucionaria[at]yahoo.com