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le Cri du peuple : "Le Forum des peuples, tenu la semaine dernière à Bandiagara, a dénoncé les signataires de l’introduction de la culture des organismes génétiquement modifiés (OGM) au Burkina et au Mali.
Il a aussi souhaité une alliance forte entre les chercheurs pour la
divulgation de l’information sur les désavantages et les dangers des
OGM sur le continent.
Afin de montrer leur opposition et d’attirer l’attention des
populations sur l’attitude des autorités du Burkina et du Mali sur les
OGM, les participants au Forum des peuples ont rejeté en bloc la
décision d’introduire les OGM dans les deux pays.
Au Mali, les députés ont adopté le projet de loi sur la biosécurité
élaborée par des chercheurs de l’Institut d’économie rurale (IER),
quelques paysans et avec l’appui sans faille de Monsanto, Syngeta et
l’USAID, malgré les contestations de la Coordination nationale des
organisations paysannes du Mali (CNOP) et de la Cad-Mali qui, en dépit
des marches, meetings, communiqués de dénonciation n’ont pu arrêter les
élus de la nation à faire de même que le Burkina.
Cette année, le Burkina Faso compte ensemencer plus de 100 000
hectares de coton transgénique, dans l’espoir d’augmenter la
productivité et les revenus des paysans. Mais, déjà la polémique enfle
à Ouagadougou sur cette expansion du coton promu par Monsanto qui
fournit le gène.
Les alter mondialistes dénoncent l’entêtement des autorités malgré
les conséquences néfastes des OGM. Pour mme Barry, Aminata Touré et ses
camarades, les dégâts causés par les pesticides pour le traitement du
coton conventionnel sont énormes. « Les eaux sont polluées, des
poissons meurent, les insectes sont tués », assure un ancien ministre
de l’agriculture.
L’assurance des industriels des biotechnologies de faire de
meilleurs rendements et de nourrir le monde n’est que de la poudre aux
yeux. La conclusion d’un rapport publié par l’association américaine «
Union of Concerned Scientists » étale au grand jour le bluff des
industries.
Des pays reviennent sur leur décision
Le rapport conclut que les semences n’ont pas apporté
d’augmentation notable des rendements et que les progrès de
l’agriculture conventionnelle font bien mieux.
Ce n’est pas seulement que les OGM sont rejetés. Certains pays
européens qui avaient accepté la culture de maïs MON810 sont revenus
sur leur décision après la publication d’une étude réalisée par
Greenpeace et faisant la lumière sur les risques sanitaires et
environnementaux de l’introduction de cette race.
Cette étude révèle que la quantité d’insecticide produite par
chaque épi varie de 1 à 100 selon les plantes et de dénoncer les
risques que le MON810 fait peser sur la chaîne alimentaire et sur les
écosystèmes.
La Hongrie , l’Autriche, l’Italie, la Grèce, la Suisse et la
Pologne, et récemment l’Allemagne ont suspendu l’autorisation du
MON810, un maïs génétiquement modifié qui pourrait produire une toxine
insecticide appelée « Bt ».
Des organisations opposées aux OGM, comme la Confédération paysanne
et les associations écologistes réunies dans l’Alliance pour la
planète, ont réclamé un moratoire sur les cultures OGM en plein champ,
notamment sur cette variété MON810 produite par le géant américain de
l’agrochimie Monsanto. Greenpeace a appelé les pays membres à « refuser
l’autorisation des semences génétiquement modifiées tant que le
processus d’évaluation des risques ne sera pas amélioré ».
Aux dernières nouvelles, aucun consensus n’a été trouvé entre les
pays sur ce sujet. Selon les spécialistes, il serait difficile de
convaincre les pays qui ont interdit la culture de cette variété.
Amadou Sidibé
Les Echos du 14 juillet 2009