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lu sur inegalites.fr : " Les inégalités d’accès à l’emploi des immigrés [1] et de leurs descendants restent d’actualité, comme le montre les conclusions d’une étude de l’Institut national d’études démographiques (Ined) publiée dans les Documents de travail n°130.
La comparaison de la situation des immigrés et de leurs descendants par rapport à l’emploi à celle des personnes nées de deux parents nés en France, met en évidence d’importantes difficultés pour entrer sur le marché du travail. Elles sont notamment très marquées pour les personnes d’origine maghrébine, d’Afrique sub-saharienne ou de Turquie. Ainsi, un peu plus de 23% des hommes dont les parents sont d’origine algérienne sont au chômage contre 10 % des hommes nés de parents français.
Ces populations, étudiées dans ce rapport, sont également plus touchées par la précarité et dépendent beaucoup plus que les "natifs" [2] d’emplois aidés, non stables. Outre les personnes d’origines italienne, espagnole et portugaise, toutes les autres connaissent un taux d’occupation d’emploi non stable supérieur à celui des natifs, que ce soient les hommes ou les femmes. Plus de 35% des femmes d’origine marocaine ou tunisienne et 28% de leurs filles ont un emploi précaire contre 19% des femmes nées de parents français. Ces inégalités continuent de toucher les secondes générations d’immigrés.
La question de l’origine "héritée" apparaît comme un handicap face à l’obtention d’un emploi et révèle l’existence de discriminations qui s’ajoutent aux inégalités sociales dont sont victimes ces populations.
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Commentaires :
Vincent Carel |
Dommage que nous ne disposions pas de statistiques plus récentes... Comparer les immigrés et leurs enfants aux nationaux et leurs enfants constitue une démarche utile qui permet de mettre au jour de manière incontestable les difficultés que rencontrent les Noirs et les personnes d'origine arabe dans la société française, toutefois j'aurais deux reproches à émettre: 1. cette comparaison omet de prendre en considération le milieu social dont sont issus les individus et postule que ces deux groupes (natifs vs immigrés) sont cohérents au point de vue socio-économique. Or il se trouve que l'immigration en France concernait essentiellement des ouvriers et que la proportion d'ouvriers ou de commerçants est très supérieure dans ces populations que dans la population "native". Il se trouve par ailleurs que le chômage frappe plus durement les ouvriers et leurs progénitures que les professions libérales ou les cadres et ingénieurs. Pour mieux mettre en perspective les difficultés spécifiques aux Noirs et aux Arabes il me semble qu'il serait bon de comparer les taux de chômage des personnes européennes et noires ou arabes en fonction de leur milieu social: par exemple comparer le taux de chômage des enfants d'ouvriers natifs et des enfants d'ouvriers noirs ou arabes. 2. ces comparaisons omettent également le problème de la distribution territoriale de l'immigration qui représente 20% de la population parisienne, 10% de la population provençale et 2% de la population bretonne. Quand on met en rapport ce fait avec les écarts de croissance économique entre les différents bassins de vie on peut là encore non pas nier que les Noirs et les Arabes ne rencontrent pas d'obstacles liés à leur couleur de peau mais relativiser les écarts de taux de chômage entre populations blanche et non-blanche. Par exemple Marseille a traversé une crise économique terrible pendant toutes les années 70, 80 et 90 et si sa situation s'améliore lentement aujourd'hui elle reste une ville en crise; à l'inverse Nantes connaît des taux de croissance supérieurs à la moyenne nationale et a connu un grand essor à la fois économique et démographique durant les trante dernières années: il se trouve que l'immigration maghrébine a été beaucoup plus importante à Marseille qu'à Nantes. Quand on considère que les classes populaires sont moins mobiles que les classes moyennes et supérieures on comprend bien que les enfants d'ouvriers selon qu'ils naissent à Marseille ou à Nantes sont quelque soit leur origine inégaux dans leur chance d'échapper au chômage: la proportion d'immigrés parmi les ouvriers étant beaucoup plus forte à Marseille qu'à Nantes le risque pour des enfants nés dans une famille immigrée ouvrière à Marseille de se retrouver exclus de l'emploi est plus élevé pour eux que s'ils étaient nés à Nantes où les enfants d'ouvriers ont moins de mal à trouver du travail. L'immigration maghrébine s'étant beaucoup plus implantée dans la moitié est que dans la moitié ouest du pays le facteur territorial peut aussi relativiser les statistiques de l'Insee, dans la mesure où les régions de l'Est sont plus touchées par le chômage que celles de l'Ouest. Répondre à ce commentaire
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à 21:37