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Depuis plusieurs années, en marge du Front national des Le Pen (Jean-Marie et Marine), une « nouvelle » force politique d’extrême droite essaye coûte que coûte d’émerger. Essentiellement constituée de dissidents, de déçus ou de concurrents du « frontisme », cette force nouvelle est cependant morcelée sur l’ensemble du territoire national. Certains se sont dynamisés avec vigueur pour tenter de l’unifier. Sans succès.
La revue Synthèse nationale, le mouvement Terre & Peuple, Alsace d’Abord, le Bloc identitaire (issu d’Unité radicale, un groupuscule néonazi dissout par la justice), des cadres du MNR mégretiste, des autonomistes régionaux... se retrouvèrent, ici et là depuis plusieurs mois, pour tenter ensemble l’aventure, sous l’égide d’un pôle fédérateur des « Identitaires » de France. Recevant parfois le soutien en coulisse des nationaux-catholiques traditionalistes et intégristes ayant claqué la porte du Front national, cette fédération identitaire a toutes les difficultés du monde à décoller. D’autant plus qu’elle a déjà du plomb dans l’aile...
Cette situation défavorable s’est confirmée au premier tour des élections municipales française, le 10 mars dernier. Toutes les listes labélisées « identitaires » se sont vu imposer de terribles « Waterloo électoraux », malgré une campagne acharnée et de nombreux moyens (financiers et humains) investis. Aujourd’hui, les « identitaires » sont « laminés » (sic) au niveau électoral et donc, sur le plan politique, totalement folklorisés, face à un Front national qui garde la pèche.
A Strasbourg, le mouvement Alsace d’Abord (une dissidence frontiste, aujourd’hui pilier du « pôle identitaire ») a récolté dimanche passé 2,17 %. En 2001, il avait obtenu... près de 10 % des voix (9,2 %). L’humiliation est de taille, d’autant plus que d’identiques scénarii catastrophe se sont produits ailleurs en France. Cette réalité tragique pour les « identitaires » pousse déjà une poignée d’entre eux à l’autocritique : « Dans un contexte politique désastreux, la défense de nos idées est aujourd’hui cadenassée par l’absence d’unité dans notre famille politique. Ce constat amer doit peut-être nous amener à reconsidérer la nature de notre engagement pour certains d’entre nous, en attendant (mais pas seulement, en ayant aussi la volonté d’y participer) la nécessaire recomposition du « canal politique » de notre camp qui devra bien surgir et le plus tôt serait le mieux : l’action politique ne peut pas se passer d’une structure politique. Et une structure politique, ce n’est pas une cour orientale ! », proclame, au lendemain du 10 mars, Chantal Spieler.
Cette leader identitaire alsacienne avouera que l’échec est dû, notamment, à une « absence évidente d’implantation locale ». Fabrice Robert, le président-fondateur du Bloc identitaire, constate quant à lui que « le premier tour des élections municipales passé, quelques-uns ont oscillé entre la colère, le désarroi et le défaitisme. Les résultats seraient catastrophiques et la majorité des candidats des courants national et identitaire auraient été « laminés » ». Une telle déclaration annonce donc des règlements de compte chez les identitaires. Après leur défaite, les « loups » vont-ils se dévorer entre eux ?
Les scores ridicules des listes « identitaires », notamment en comparaison avec la poussée électorale de l’extrême gauche (réellement implantée depuis toujours, elle, sur le terrain social), confirment l’irrationalité de leur discours. Les identitaires, prenant pourtant parfois des allures « gauchistes » (rebelles, révolutionnaires...), confirment une fois de plus leur appartenance profonde à la droite radicale. Et l’électeur moyen, lorsqu’il a le choix entre deux listes d’extrême droite, préfère toujours l’original à la copie.
La défaite importante des identitaires français est également une leçon pour ceux qui en Belgique, sans succès depuis 1999, essayent avec beaucoup de moyens d’implanter un tel mouvement. Le résultat électoral français du 10 mars dernier confirme les erreurs d’analyse politique de ce courant élitiste de l’extrême droite.
[M.AZ] pour l’agence de presse antifasciste Résistances.be