L'En Dehors

Lu sur : Transnationale « Aux Etats-Unis, les sénateurs ont donné leur accord de principe à l’exploitation pétrolière de l’Artic National Wildlife Refuge (ANWR), une réserve naturelle de 80 000 km2. Située en Alaska, elle abrite des ours polaires, des grizzlis, des loups, des caribous et plus de cent-cinquante espèces d’oiseaux. Les 210 habitants du village esquimau de Kaktovik en sont ses seuls autres habitants.

L’ouverture de l’ANWR à la prospection pétrolière n’est pas immédiate. Les députés de la Chambre des Représentants doivent encore donner leur accord.

En dernière instance, le président Bush devra promulguer la loi autorisant l’exploitation de la zone. L’opinion de ce dernier ne fait cependant aucun doute.

« Un approvisionnement national stable en énergie est important pour la sécurité et la prospérité de l’Amérique. Ce projet permettra à l’économie de continuer à croître en créant des emplois et en assurant la croissance des entreprises. Cela permettra de diminuer jusqu’à un million de barils par jour la dépendance des Etats-Unis par rapport aux sources d’énergie étrangères », s’est enthousiasmé le président Bush, pour qui l’extraction sera « presque sans impact sur l’environnement et la faune ».

« En 2025, même en exploitant l’ANWR, les Etats-Unis devront toujours importer 65 % de leur pétrole ; 68 % si l’ANWR reste vierge », rétorque cependant le Boston Globe. Or, poursuit le journal, cette faible réduction de la dépendance énergétique des Nations unies se ferait « au prix de la construction d’un réseau de routes, de pistes d’atterrissage, de pipelines, de plates-formes de forage et d’autres structures ».

L’organisation écologiste Sierra Club surenchérit. « Le forage ne réduira pas notre dépendance énergétique, ne renforcera pas la sécurité nationale et ne fera pas économiser quelques centimes à la pompe. [...] Mais les dommages à la faune et à la flore seront irréparables », dénonce ainsi son directeur, Carl Pope.

Lors des dernières élections présidentielles, le candidat Bush a obtenu une trentaine de millions de dollars de l’industrie pétrolière, le candidat Kerry moins d’une dizaine. Ce dernier était contre l’ouverture à la prospection de l’ANWR. »

Mathieu Bouchard 

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