Lu sur
CQFD : "C’est marrant les coïncidences. Au moment où Fillon dévoile, entre
autres mesures ultralibérales, un véritable plan de mise à mort de la
Sécurité sociale, tourne en France le dernier film de Gilles Perret,
La Sociale.
Un docu qui vient remettre à la lumière du jour la figure d’Ambroise
Croizat, ministre du Travail à la Libération et grand architecte de
notre système de protection sociale. Un communiste, passé par le bagne
qui plus est ! Pétri d’émotion, l’historien Michel Étievent raconte ce
temps d’avant la Sécu où un paysan riche de ses trois vaches dut vendre
une de ses bêtes pour éviter que son fils meure d’une appendicite. On
sait que dans le viseur des libéraux, attifés ultra ou socio-démocrates,
se trouvent les fondements de cet État social issu du vieux compromis
gaullo-communiste d’après-guerre. Depuis le fameux tournant de la
rigueur de 1983, la mise en musique de son dépeçage est la même. Juste
le tempo s’excite-t-il en fonction des habillages de la majorité au
pouvoir. «
La France n’a jamais été aussi à droite », professait
une voix éditoriale sur une radio publique, insinuant par là que le
peuple était enfin mûr pour quelque nouvelle saillie thatchérienne.
Quand on voit le mépris et la brutalité avec lesquels ont été traitées
les mobilisations contre la Loi travail, on se dit que quelques digues
sanitaires ont dû péter : si même les socialos peuvent à ce point chier
sur la piétaille, pourquoi un dépressif ouvertement catho et
réactionnaire se priverait-il ?
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