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Le procès de Hamza au tribunal d’Agen

Mercredi 4 novembre se tenait le procès de Hamza au tribunal d’Agen, en présence de sa famille, d’une cinquantaine de ses copains et des anarchistes, seuls à défendre sa cause après que le MRAP, la FSU aient déserté les lieux. « On croit entendre les syndicats dire « nous aimons bien nos miséreux, pourvu qu’ils se taisent… et ne nous empêchent pas de toucher les subsides de l’Etat ».

Hamza S. comparaît pour rébellion, insultes et coups portés à agents de police. Ou comment des policiers qui l’appréhendent pour avoir circulé en moto sans casques en viennent à le charger d’autres maux. En fait de coups les agents se rétracteront et évoqueront une vague douleur ressentie par l’un d’eux à la jambe, sans qu’il soit en mesure de dire s’il a reçu des coups. Il est reconnu que c’est une déchirure ! Hamza plaqué au sol et violenté se débat. Pourquoi ?
Le matin même son frère s’était rendu au commissariat et s’était plaint à un supérieur qu’Hamza avait été racketté de quarante euros par des policiers. Le soir-même Hamza est arrêté, pressentant que son arrestation doit à la plainte déposée par son frère, il refuse d’obtempérer, il a peur, d’autant plus peur qu’il est récidiviste et que deux agents ne cessent de le harceler. Son frère arrive sur les lieux, il a lui aussi en tête la plainte déposée le matin même, il défend son frère par le verbe et en portant, peut-être ( ?), un coup de casque sur la jambe d’un agent. Il fera six mois de prison ferme, malgré un casier judiciaire vierge.
Le frère d’Hamza a également en tête une autre affaire. Une femme dont il est proche a été licenciée par une agence immobilière pour avoir refusé de vendre à une femme qui a deux enfants, un appartement truffé d’amiante. L’agent immobilier la menaçant de la « griller » sur toute la ville. Elle sort d’une dépression. Qu’on se demande si les enfants de Clichy n’ont pas en tête, l’accumulation de telles saloperies. Qu’on s’en convainque et alors nous aurons la quintessence du capitalisme : le vol organisé se protège par les prisons, les forces dites de l’ordre, la frilosité des médias au mieux, la propagande le plus souvent.

Au procès, la présidente passera rapidement sur la déclaration d’Hamza concernant ses allégations de racket fait par des policiers. Elle ne fera pas venir à la barre le commissaire qui a entendu la plainte de son frère, le matin de leur arrestation. D’ores et déjà le procès est tronqué, ce n’est plus un procès mais un simulacre. Car à l’origine de toute cette affaire, de la fuite d’Hamza lors du contrôle fait par les policiers, jusqu’aux insultes proférés par son frère, il y a cette plainte déposée le matin même, plainte qui était plutôt une tentative de dialogue initiée par les frères J.. avec l’autorité de la police locale.
Simulacre où la présidente s’acharnera sur Hamza, « mais pourquoi diable avez-vous refusé de faire un certificat médical qui aurait attesté des coups que vous avez reçu ? ». Hamza, mal à son aise, et on le serait à moins quand on a la police de sa ville à ses trousses, Hamza bafouille. Mais il est ferme, malgré l’insistance de la présidente à douter de ses dires. Il a bien vu le médecin. Il lui a montré la bosse qu’il avait au front, le médecin a fait mine de ne pas la voir. Hamza a compris, il s’est découragé, il s’est résigné à ne pas lui montrer les autres blessures sur son corps. Le médecin est-il parvenu à ce qu’il souhaitait, ne pas examiner Hamza, et lui imputer la responsabilité de l’absence d’un rapport médical où il est écrit qu’aucune blessure apparente n’a été constatée ? Nous n’en serons pas plus, le médecin ne comparait pas davantage.

Ou il sera également dit par la voix du défenseur d’Hamza que son client n’a pas reçu d’instruction, qu’il est un jeune des cités par conséquent « impulsif », comme « vous pouvez le voir aujourd’hui sous vos yeux, il s’emporte ». On a alors l’impression que l’avocat s’adresse à la juge, comme on parle dans les dîners mondains de la bonne petite ville du Sud, comme on parle des « gens des Cités ». Des rustres ? Des violents ? Le recours à l’image d’Epinal est saisissant. C’est une image de classe véhiculée dans les milieux « bien pensants » de la gauche plurielle, où l’on débat, entre l’entrée et le dessert, de savoir si les « jeunes des banlieues » sont d’authentiques sauvageons ou des gens dont le défaut d’instruction les rend perméable à la violence. Nul ne paraît concevoir que la plainte déposée le matin même puisse être la raison de cette violence. Nulle part il ne sera évoqué le cas de la femme licenciée par l’agence immobilière et à regarder au plus près le regard chargé du frère d’Hamza, on le sent pénétré par ces deux affaires, on le sent ployer sous le poids de l’injustice et sur les six mois de prisons que lui ont valu la défense de son frère, d’un frère, et tout à la fois d’une femme qui lui est proche, et qui tous à des degrés divers ont subi depuis qu’ils sont jeunes ( ?), tout au moins depuis ces derniers mois les pires saloperies d’un système qui nous fait irrémédiablement penser en regardant le prétoire que la lâcheté l'indifférence, la voix humaine plus tôt elle se tait dans la vie plus vite vous en êtes récompensé par la société.

Dans un tribunal, il vous suffit de faire l'effort d'être intelligent pour reconnaître que tout le monde y a renoncé.

 

Ecrit par , à 20:49 dans la rubrique "Actualité".



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