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Sommaire
Actualité
Lettre ouverte au Premier ministre, par J.-P. Tertrais, page 3
Où il est question d’ArcelorMittal, par G. Goutte, page 5
Météo syndicale, par J.-P. Germain, page 6
La représentativité syndicale, de Fabrice, page 7
La Chronique néphrétique, de Rodkol, page 8
Restauration et Nouvelle Droite, par A. Etta, page 9
Chasse aux homos en Ouganda, par Pat, page 10
Arguments
Des politiciens à la façon d’Héliogabale, par N. Potkine, page 11
D’invisibles petites mains vertes, par P. Pelletier, page 12
International
Libres femmes espagnoles, par R. Pélagie, page 15
Expressions
Cipriano Mera, un militant exemplaire, par J. Roman, page 18
La Commune libre de Saint-Martin, par F. Grandebru, page 20
Un nouvel éditeur libertaire, par Rafael, page 21
La créature de Manolo Prolo, par Nicolas, page 22
Mouvement
Radio libertaire, page 22
Carnet de bal, page 23
Illustrations
Aurelio, Jhano, Kalem, Krokaga, Manolo-Prolo, Nemo, Valère
Editorial
Pendant la liquidation du site, la lutte
de classe continue. La direction de l’usine PSA d’Aulnay convoque cinq
ouvriers en vue de sanctions. Ennemis probables de la modernité qui
profite, ces travailleurs sont accusés, à mots couverts, de saboter la
production en flemmardant au lieu de gagner vaillamment leurs indemnités
de licenciement. Résultat, plusieurs centaines de leurs camarades
débrayent en solidarité, paralysant la production. C’est bien fait, mais
ça n’est pas suffisant.
Oserons-nous suggérer au pauvre ministre Montebourg la nationalisation
temporaire du groupe PSA, en vue de sa transformation en coopérative
ouvrière de production? Attention: tout le groupe, y compris la banque
PSA et les filiales rentables! Car, rappelons-le, le capital français
n’est pas moins volage que le capital indien, et ce qui vaut pour
Arcelor à Florange devrait valoir pour Peugeot à Aulnay et ailleurs. On
ne doit pas laisser saucissonner les entreprises en activités «
juteuses» d’une part, que les patrons garderaient pour eux, et activité
nécessaires mais coûteuses, d’autre part, que la collectivité prendrait
en charge, soit directement, soit par le biais de subventions répétées à
des repreneurs successifs, en fait chasseurs de primes.
Et, puisque l’on parle de financement public et de bénéfices privés,
comment ne pas évoquer le pharaonique projet d’aéroport de
Notre-Dame-des-Landes? Conçu dans les années soixante, époque où il
était excusable d’envisager une explosion du trafic aérien, le voilà qui
resurgit un demi-siècle plus tard, en pleine crise économique, alors
que le pétrole se fait rare et cher et que la population se paupérise.
Son utilité est résolument douteuse. Son impact sur l’environnement,
catastrophique. Ses perspectives économiques, un gouffre. Alors pourquoi
s’obstiner ?
Pour le petit Noël des entreprises. En l’occurrence Vinci, groupe géant
du BTP et des concessions de service public, qui s’illustre notamment en
monopolisant les parkings des centres urbains et en prélevant la
gabelle sur des autoroutes vingt fois remboursées. Eh bien ce grand
groupe national va patriotiquement encaisser les (éventuels) bénéfices
pendant 55 ans, tout en laissant démocratiquement la collectivité payer
les déficits. Et plus l’État sera engagé là-dedans, plus on lui
demandera d’argent, sous tous les prétextes. Racket ? Oui.