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Introduction
La question centrale développée dans cet article est de savoir dans quelle mesure la construction sociale de la figure du pédophile contribue à maintenir un ordre social genré et hétérocentré. La définition basique du mot pédophile est celle d’une personne adulte attirée sexuellement par des enfants, mais cette définition est aujourd’hui indissociable d’un aspect criminel. La construction sociale de la figure du pédophile en fait l’incarnation de l’inhumanité, le pédophile est perçu et décrit comme une personne ne pouvant assouvir ses penchants sexuels que par la contrainte, la dissimulation ou la tromperie. Si dans le passé la figure qui incarnait le plus le rôle du monstre criminelle était le parricide, à partir de la deuxième moitié du 19ème siècle c’est au pédophile à qui échoit ce titre peu enviable[1]. Désormais l’attention sociale se focalise sur les affaires de crimes sexuels commis à l’encontre des enfants, entourées désormais d’un battage médiatique intense[2]. Aussi, cette mise en lumière d’affaires de crimes sexuels va contribuer à la construction du personnage de pédophile comme un homme violeur.
Médiatiquement, nous pouvons distinguer trois phases durant la période
1880-2000, selon l’historienne Anne-Claude Ambroise-Rendu[3].
De 1880 à 1970 est une phase où ceux qu’on désigne comme satyres sont médiatisés par la presse mais uniquement sur des
affaires criminelles dont on ne détaillera de moins en moins les circonstances
par crainte d’impudeur, c’est la phase de l’accusation ; ensuite de 1980 à 1990 suit le temps de la plaidoirie où certains médias s’ouvrent
aux discours et revendications de prosélytes pédophiles (comme : Jacques
Dugué, Tony Duvert, Guy Hocquenghem, Gabriel Matzeneff ou René Schérer) ;
et depuis 1990 est arrivé l’ère de la condamnation
où la jugement médiatique de la pédophilie est unanime et incontestable, sans
appel possible. Depuis, le pédophile est devenu indiscutablement le personnage
criminel monstrueux par excellence, l’incarnation de la figure sexuelle répulsive
et condamnable. Il s’ait ici de s’intéresser non pas au bien fondé de la
criminalisation du désir pédophile, mais de déconstruire la figure
contemporaine du pédophile afin d’en dégager les principaux enjeux.
Si les statistiques judiciaires tendent à montrer une pédophilie majoritairement masculine, il n’en demeure pas moins qu’un certain nombre de pédophiles sont des femmes, mais ces dernières bénéficient d’un traitement médiatique particulier et plus indulgent. La représentation commune du pédophile construite par les médias en fait un personnage quasi exclusivement masculin. La figure du pédophile est construite non seulement sur dichotomie masculin/féminin mais aussi en l’associant à l’homosexualité ; ainsi, cette construction contribue à appuyer un discours normatif sur la parentalité qui ré-assigne des rôles parentaux genrés et dans le même temps permet d’écarter les homosexuel·le·s de la parentalité.
1. Affirmation de la
masculinité du pédophile
La figure du
pédophile est construite à travers plusieurs formes de discours qui émanent
principalement, et à différents degrés, des champs judiciaire, psychologique,
politique, artistique et médiatique. Ce dernier aspect est particulièrement
abordé ici, car il est indéniable que si les médias se veulent un reflet de la
réalité –et le sont en partie, ils n’en demeurent pas moins un vecteur social
puissant qui contribue autant à construire qu’a décrire l’objet dont il s’est
saisi ; par ailleurs les médias se font le relais des discours des champs
judiciaire, psychologique, politique et artistique. La focalisation et le
traitement médiatique de la pédophilie a grandement participé à faire émerger
la panique morale[4]
qui l’entoure. Cette panique morale qui s’épanouit autour de la
pédophilie
cristallise de nombreuses peurs irrationnelles : la peur de l’étranger,
cet inconnu qui attaquerait la paisible institution familiale ; la peur
de
l’homme comme prédateur sexuel potentiel, qui ne respecterait que
l’intégrité
physique et sexuelle de ses proches et de ses enfants ; mais surtout la
peur
de l’ennemi intérieur, ce monstre qui sévit à l’intérieur de nos
sociétés. L'existence d'un ennemi intérieur, perçu comme une gangrène
nationale à éliminer, est toujours évoquée pour justifier les lois
d'exception et les inégalités de traitements entre les individus; du
Code noir en passant par les lois vichystes, et dorénavant le
traitement policier et judiciaire des délinquant sexuels ou encore des
étrangers en situation irrégulières, l'Histoire nous montre la
récurrence de l'utilisation de la figure de l'ennemi intérieur pour
légitimer des politiques iniques.
Et si la figure du pédophile est admise par la doxa comme l’incarnation du monstre étranger, elle est aussi vue sous des traits masculins. En effet, les affaires mises en lumières par les médias et les journalistes (au moins une « affaire de pédophilie »[5] est mise sur la sellette médiatique chaque semaine rien qu’en France) ne sont quasiment exclusivement que des affaires impliquant des hommes. Le caractère masculin de la pédophilie est en général expliqué par la prétendue nature sexuelle masculine prédatrice, en faisant souvent l’impasse sur les conditions matérielles et sur les configurations de pouvoir, qui permettent de l’accomplissement de la pédophilie. Cette figure de la masculinité anormale sert également d’argument homophobe, jouant sur un registre ancien d’amalgame entre les sexualités dites déviantes.
L’exclusion de la normalité de
l’homosexualité a souvent été justifiée par le danger qu’elle ferait planer sur
la jeunesse. L’homosexualité est associée à la pédophile, à la corruption de la
jeunesse, pour mieux la disqualifier. D’ailleurs la paronymie entre pédéraste,
pédé, pédale et pédophile permet d’entretenir cette confusion de sens et n’est
sans doute pas étrangère à la récurrence de cet amalgame. Le rapprochement
douteux et infondé qui est fait entre la pédophilie et l’homosexualité soit
devenu bien minoritaire mais subsiste encore.
Malgré cela, des chercheurs comme la
juriste-psychanalyste Geneviève Cedile[6]
persistent, tout en s’en défendant, à se faire côtoyer de manière ambiguë les
termes pédophiles et homosexuels. Dans un de ces ouvrages, après avoir expliqué
que pédophilie et homosexualité n’ont strictement rien à avoir ensemble, elle
enchaîne son explication en citant la définition du dictionnaire Le Robert qui
exemplifie le terme de pédophile comme une
lesbienne pédophile[7] ! S’en suit un mini lexique qui définie pédéraste,
pédérastie, lesbienne, homosexuelle, homophile. Bizarrement, si l’on peut dire,
elle ne se donne pas la peine de donner une définition de l’hétérosexualité.
Ailleurs, elle cite sans aucun lien avec sa démonstration un décret pris par
l’empereur Théodore cet qui condamne les homosexuels au bûcher[8].
Malheureusement, cet amalgame n’est pas si rare dans les discours
scientifiques, notamment dans les ouvrages de vulgarisation.
Depuis que la question de l’ouverture du
mariage aux couples homosexuels et de l’adoption homoparentale est devenu une
question d’actualité dans de nombreux pays, comme la France, l’amalgame
homosexualité/pédophilie semble ressurgir dans l’argumentaire réactionnaire.
L’actualité récente a été l’occasion pour les tenants d’un ordre social
hétérocentré traditionnel d’agiter de nouveau l’épouvantail de la pédophilie
pour refuser la mise en œuvre de lois offrant à tou·te·s les citoyen·ne·s l’égal
accès au droits en matière de famille.
Un texte intitulé « Le "droit" à l'enfant contre le droit de
l'enfant», publié dans le journal
des jeunes UMP (JUMP) de l'IEP de Bordeaux de février 2006, n'hésite
pas, sous le prétexte de lancer le débat, à faire un amalgame entre
homosexualité et pédophilie. Après une critique usée sur la prétendue
impossibilité pour les couples du même sexe à être parents, les JUMP écrivent: «Le
rôle de la loi n'est pas de légaliser le social, car dans ce cas pourquoi ne
pas légaliser la pédophilie, ça a toujours existé après tout! Pourquoi pas?»
Les réactions n'ont pas tardées à pleuvoir, montrant que cet amalgame a fait
long feu et que globalement l’opinion publique ne partage pas cet avis.
L'Association JUMP Sciences-Po a finalement nié tout lien entre pédophilie et
homosexualité, appelant les lecteurs à « lire entre les lignes »[9].
Au mois de juillet 2008, Gérard
Longuet, sénateur UMP et conseiller régional de Lorraine, rapporteur spécial de
la commission des finances du Sénat à l'enseignement scolaire s’est illustré en
tenant des propos douteux qui faisaient un parallèle entre la lutte contre
l’homophobie à l’école et la lutte contre la pédophilie. Lorsque le 3 juillet,
la Commission des finances du Sénat auditionnait X. Darcos ministre de
l'Éducation nationale (audition télédiffusée[10]),
G. Longuet a jugé incompatible la lutte contre la pédophilie et la lutte
contre l’homophobie en milieu scolaire en mettant sur le même plan entre ces
deux formes de sexualité. Il s’agit ici de conforter l’architecture sociale
hétérocentrée.
Ces
quelques exemples montrent un des usages genrés de la figure du
pédophile : la contamination de l’opprobre porté par la figure du
pédophile par simple juxtaposition, en l’occurrence de l’homosexualité. Le
pédophile est une figure aux contours malléables, elle s’adapte au contexte,
c’est la finalité de son usage qui va déterminer son acception.
2. Dénégation de la pédophilie
féminine
Si la majorité des médias donne une grande ampleur aux violences sexuelles à l’encontre d’enfants commises par des hommes, elle tend à rendre invisibles, à minimiser, voire à nier les mêmes violences lorsqu’elles sont commises par des femmes.
Lors d’une « affaire de pédophilie » ayant eu lieu au Canada en et mettant en cause une femme de 31 ans, Julie Dorval, et un jeune garçon de 12 ans, le traitement médiatique de cet évènement a permis de mesurer le fossé qui sépare les idées préconçues déterminant l’aspect genré de la pédophilie. Déstabilisés par le caractère inhabituel de la configuration de genre de la relation incriminée, les commentateurs durent opérer un changement dans leur analyse/condamnation. Car se résoudre à convenir que des actes sexuels entre adultes et enfants ont les mêmes résonnances et implications indifféremment selon que l’adulte soit un homme ou une femme revient à admettre, d’une certaine manière, que les hommes et les femmes se retrouvent sur un plan d’égalité en matière de sexualité. La plupart des commentaires journalistiques se sont employés à démontrer qu’une relation sexuelle femme/enfant ne relève pas d’une forme de violence, mais plutôt était la preuve d’une certaine maturité sexuelle de la part du garçon. Pour ne retenir qu’un seul exemple, nous pouvons prendre celui d’une tribune du chroniqueur Richard Martineau publiée dans Le Journal de Montréal[11]. Dans sa chronique il revient sur le cas de Julie Dorval, en quelques phrases il synthétise la pensée dominante sur la question. Faisant appel à ses souvenirs de jeune adolescent, il se souvient qu’il priait « […] tous les soirs pour que le ciel lui envoie une femme de 20 ou 30 ans. ». Et qu’ « on rêvait tous de se donner à une femme d’expérience »[12]. Par cette manière de considéré la pédophilie d’une femme, R. Martineau opère une différentiation entre hommes et femmes ; un jeune garçon est déjà une promesse d’homme, et donc une femme ne saurait le dominer. Plus loin il ajoute : « Après tout pour qu’il y ait relation, il faut qu’il ait érection, donc plaisir, donc consentement… Non ? » Dans cette phrase il présente une conception hétérocentrée de la sexualité, basée sur le coït pénis/vagin, une idée de l’opposition des sexes par leur physionomie même. La sexualité et la libido hétérosexuelle se réduisant à une opposition entre un pénis maître de lui et un vagin vulnérable. Il ne saurait être question de dominer le dominant, ne fusse-t-il qu’un projet de dominant.
La construction sociale de la figure du pédophile l’associe au viol, et le viol est perçu comme une caractéristique masculine, alors une femme pédophile relève de l’impensable, même si pour cela il faut procéder à une périlleuse interprétation du désir masculin et féminin, et si l’on accepte que ces désirs existent distinctement.
Mais si peu à peu la méfiance s’est focalisée sur les hommes en matière d’abus sexuels sur les enfants, il n’en a pas toujours été ainsi. Car si aujourd’hui c’est à travers la relation de genre que la figure de la pédophile est construite, c’est plutôt sur une opposition de classe sociale que la peur du pédophile s’établissait. Dans un ouvrage de conseils aux mères paru en 1927[13], l’accent est mis par les auteurs sur le danger que représente la domesticité vis à vis de l’intégrité morale et physique des enfants. Il y est relaté l’histoire d’un enfant de cinq ans devenu anémique à cause des agissements de « la bonne chargée de lui, [qui] était une personne de cinquante ans, [et en qui] on avait toute confiance. La bonne […] trompant le pauvre petit, se livrait aux pires manœuvres sur lui, qui s’y prêtait avec plaisir. La coupable fût renvoyée »[14]. Cet exemple nous montre le déplacement du regard social qui s’est opéré depuis sur la question de la pédophilie, la figure du pédophile étant aujourd’hui beaucoup moins l’expression de la peur des classes inférieures par la bourgeoisie que d’une peur genrée de l’inconnu.
La vision genrée de la figure du pédophile repose et conforte l’idée que si les atteintes sexuelles sur les enfants sont majoritairement commises par des hommes cela s’explique par la nature sexuelle des hommes et non du fait de la domination masculine entendue comme une construction sociale.
3. Figures sexuées :
figures genrées
L’image
différencialiste véhiculée par cette conception ne serait-elle pas une
tentative à re-naturaliser le rôle maternel et protecteur des femmes et dans le
même temps à rendre les hommes –et les homosexuel·le·s– impropres à s’occuper
des enfants ? Finalement, derrière cette construction sociale de la figure
du pédophile empreinte de genre, l’enjeu principal est l’accès au corps de
l’enfant, à savoir qui peut et surtout qui doit y avoir accès.
Leïla
Sebbar, une des rares auteur-e-s à s’être penché sur l’aspect genré de la
figure du pédophile dans son essai Le
pédophile et la maman ; l’amour des enfants[15]
propose une lecture pertinente de l’opposition de la figure masculine du
pédophile à celle féminine de la maman. Publié en 1980, cet ouvrage se veut une
réappropriation de la question de l’amour sexué et sexuel des adultes pour les
enfants, qui fût investie jusque là uniquement par des hommes. Cette fiction
est établie à partir de témoignages réels et est construite en trois parties
distinctes sans rapport direct l’une avec l’autre. La première partie est le
journal intime d’un pédophile qui relate sa vie, ses sentiments, ses désirs,
ses peurs ; la deuxième partie est constitué de chroniques domestiques et politiques d’une mère[16] ;
et la troisième partie est une correspondance épistolaire entre deux femmes et
dont l’une est maman, cet échange faisant une large place aux expériences et
aux sentiments de l’une et de l’autre vis à vis des enfants et notamment en
matière de sexualité. « Une femme
n'est pas pédophile ou toutes les femmes le sont, parce qu'un enfant est
toujours possible en son ventre. »[17]
Le truchement opéré entre deux figures genrées, le masculin pédophile et le
féminin maternel, met en évidence l’utilité stratégique de l’acception de la
pédophilie comme relevant de la masculinité dans un système de domination
masculine, en renvoyant les femmes à un rôle naturalisé de mère et les hommes
dans l’incapacité de s’occuper des tâches liées à l’élevage des enfants. Cette
analyse montre également que l’accès au corps de l’enfant reste interdit aux
hommes, tandis qu’il serait « naturel » que les femmes prodiguent des
attentions aux enfants, fussent-elles intimes, par leur statut de génitrices en
puissance.
En
réduisant l’image des pédophiles à des individus masculins aux désirs pervers
et violents, à des êtres hors humanité donc hors de la normalité, la société
s’arme d’un discours puissant pour énoncer en permanence le bien fondé de
l’ordre social qu’elle produit. Cet ordre hétérocentré, sous couvert de
protection des enfants et des plus faibles, promeut l’institution familiale hétérosexuelle
comme unité de vie indispensable à la protection de l’individu·e·s, alors que
c’est dans ce cadre familial que peut s’exercer pleinement certaines formes de
violence comme le viol et/ou l’inceste. Notre société hétéronormée, en
présentant la famille nucléaire traditionnelle comme seule capable d’assurer la
sécurité des enfants, assigne des identités sociales genrées aux individu·e·s.
Elle attribue aux femmes l’obligation et la responsabilité des soins aux
enfants, donc une assignation à l’espace privé et aux métiers du care[18],
notamment ceux liés à la petite enfance, et elle réserve aux hommes l’espace
publique et les professions socialement et économiquement plus favorisées en
les dégageant des obligations ménagères. L’idée d’une nature maternelle
et protectrice des femmes opposée à une nature masculine inapte aux soins des enfants
est tenace et participe à freiner la concrétisation d’un partage équitable des tâches domestiques. La construction
sociale de la figure du pédophile en opposition à l’image de la maman participe
ainsi au maintient d’un ordre social genré qui se produit et se construit sur des
formes de violences réelles et symboliques. La conception binaire et
dichotomique de la sexualité qui conçoit un caractère actif et dur à la
sexualité masculine et un caractère passif et doux à la sexualité féminine ne
rend non seulement pas compte de la complexité de la sexualité humaine, mais
contribue également à perpétuer une domination masculine bien réelle.
Jean-Raphaël Bourge, « Le genre du pédophile : analyse de la construction sociale de la figure du pédophile » ; Colloque : Interdits et genre ; Constructions, représentations et pratiques du féminin et du masculin
Bibliographie
- Ambroise-Rendu A.-C., « Un siècle de pédophilie dans la presse (1880-2000) : accusation, plaidoirie, condamnation », Le Temps des Médias, N° 1, 2003/1, p. 31-41.
- Audition
par la Commission des finances du Sénat de M. X.
Darcos, ministre de l'Éducation nationale, sur les crédits de la mission "Enseignement
scolaire", jeudi 3 juillet 2008.
- Cedile G., La pédophilie ; Leçons du procès d'Outreau, Paris, Eska, 2005.
- Cohen S., Folk devils and moral panics : the creation of the Mods and Rockers,
Londres, Mas Gibbon and Kee, 1972.
- Gay F. & Cousin L., Comment j’élève mon enfant, Paris, Bloud & Gay, 1927.
- JUMP Science-Po, JUMP n°6, Bordeaux, février 2006.
- Martineau R., « Quand on se donne à une femme d’expérience », Le Journal de Montréal, 03 avril 2007.
- Neuilly M.-A. & Zgoba K.,
« La panique pédophile aux États-Unis et en France », Champ pénal, Responsabilité/Irresponsabilité
Pénale, mis en ligne le 14 septembre 2005.
- Renneville M., Crime et folie ; deux siècles d’enquêtes médicales et judiciaires, Paris, Fayard, 2003.
- Sebbar L., Le pédophile et la maman ; L’amour des enfants, Paris, Stock, 1980.
- Tronto J.C., Moral boundaries: a political argument for an ethic of care, New
York, Routlege, 1993.
[1] Sur la l’évolution de la perception sociale de la criminalité, on pourra se reporter aux travaux de l’historien Marc RENNEVILLE, et notamment : Crime et folie ; deux siècles d’enquêtes médicales et judiciaires, Paris, Fayard, 2003.
[2] Lire à ce sujet : NEUILLY M.-A. & ZGOBA K., « La panique pédophile aux États-Unis et en France », Champ pénal, Responsabilité/Irresponsabilité Pénale, 2005.
[3] AMBROISE-RENDU A.-C., « Un siècle de pédophile dans la presse (1880-2000) : accusation, plaidoirie, condamnation », Le Temps des Médias, N° 1, 2003/1, p. 31-41.
[4] Le concept de panique morale (moral panic) a été introduit par Stanley COHEN en 1972 dans son ouvrage sur les phénomènes de bandes en Angleterre. La panique morale est un phénomène (épisode temporel, groupe social, individus) dont l’émergence est perçue comme une menace aux valeurs sociales en cours. COHEN S., Folk devils and moral panics: the creation of the Mods and Rockers, Londres, Mas Gibbon and Kee, 1972. Voir aussi l’article de NEUILLY M.-A. & ZGOBA K., « La panique pédophile aux États-Unis et en France », op. déjà cit.
[5] Les médias sont friands de ce qu’ils classent comme « affaire de pédophilie ». Dans cette catégorie journalistique on trouve indistinctement les pires affaires criminelles du type « Dutroux » à de plus banals arrestations de consommateurs de pornographie infantile. Cette classification est un reflet et même temps un contributeur de la construction de la figure du pédophile comme monstre criminel.
[6] Geneviève Cedile, chercheuse à la double casquette de juriste et de psychanalyse, fait partie des experts autoproclamés de la pédophilie. Son principal ouvrage sur la question, La pédophilie ; Leçons du procès d’Outreau est le fruit de recherches pour un rapport gouvernemental. Publié d’abord sous le titre La pédophilie G. Cedile a opportunément renommé son ouvrage, sans en changer la substance, en y ajoutant le sous-titre accrocheur de Leçons du procès d’Outreau après cette sombre affaire médiatico-judiciaire qui s’acheva par le blanchiment de la plupart des accusés. La pédophilie ; Leçons du procès d'Outreau, Paris, Eska, 2005.
[7] Ibid. p.27.
[8] Ibid. p.20.
[9] JUMP n°6, Bordeaux, février 2006.
[10] Audition par la Commission des finances de M. X. Darcos, ministre de l'Éducation nationale, sur les crédits de la mission "Enseignement scolaire " le jeudi 3 juillet 2008.
[11] Martineau R., « Quand on se donne à une femme d’expérience », Le Journal de Montréal, 03 avril 2007.
[12] Ibid.
[13] Gay F. & Cousin L., Comment j’élève mon enfant, Paris, Bloud & Gay, 1927.
[14] Ibid., p. 482.
[15] Sebbar L., Le pédophile et la maman ; L’amour des enfants, Paris, Stock, 1980.
[16] Ibid. p.95-186.
[17] Ibid. quatrième de couverture.
[18] Sur le concept de care, voir : Tronto J.C., Moral boundaries : a political argument for an ethic of care, New York, Routlege, 1993.