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L'En Dehors


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Le destin de l’Homme se joue partout et tout le temps !

Lu sur : 1Libertaire « Parler de l’humanité, c’est parler de soi-même. Dans le procès que l’individu intente perpétuellement à l’humanité, il est lui-même incriminé et la seule chose qui puisse le mettre hors de cause est la mort.

Il est significatif qu’il se trouve constamment sur le banc des accusés, même quand il est juge. Personne ne peut prétendre que l’humanité est entrain de pourrir sans, tout d’abord, constater les symptômes de la putréfaction sur lui-même, sans avoir lui-même commis de mauvaises actions. En ce domaine, toute observation doit être faite in vivo. Tout être vivant est prisonnier à perpétuité de l’humanité et contribue par sa vie, qu’il veuille ou non, à accroître ou à amoindrir la part de bonheur et de malheur, de grandeur et d’infamie, d’espoir et de désolation, de l’humanité.

C’est pourquoi je puis oser dire que le destin de l’homme se joue partout et tout le temps et qu’il est impossible d’évaluer ce qu’un être humain peut représenter pour un autre. Je crois que la solidarité, la sympathie et l’amour sont les dernières chemises blanches de l’humanité. Plus haut que toutes les vertus, je place cette forme que l’on appelle le pardon. Je crois que la soif humaine de pardon est inextinguible, non pas qu’il existe un péché originel d’origine divine ou diabolique mais parce que, dès l’origine, nous sommes en butte à une impitoyable organisation du monde contre laquelle nous sommes bien plus désarmés que nous pourrions le souhaiter.

Or, ce qu’il y a de tragique dans notre situation c’est que, tout en étant convaincu de l’existence des vertus humaines, je puis néanmoins nourrir des doutes quant à l’aptitude de l’homme à empêcher l’anéantissement du monde que nous redoutons tous. Et ce scepticisme s’explique par le fait que ce n’est pas l’homme qui décide, en définitive, du sort du monde, mais des blocs, des constellations de puissances, des groupes d’Etats, qui parlent tous une langue différente de celle de l’homme, à savoir celle du pouvoir.

Je crois que l’ennemi héréditaire de l’homme est la macro-organisation, parce que celle-ci le prive du sentiment, indispensable à la vie, de sa responsabilité envers ses semblables, réduit le nombre des occasions qu’il a de faire preuve de solidarité et d’amour, et le transforme au contraire en co-détenteur d’un pouvoir qui, même s’il paraît, sur le moment, dirigé contre les autres, est en fin de compte dirigé contre lui-même. Car qu’est-ce que le pouvoir si ce n’est le sentiment de n’avoir pas à répondre de ses mauvaises actions sur sa propre vie mais sur celle des autres ?

Si, pour terminer, je devais vous dire ce dont je rêve, comme la plupart de mes semblables, malgré mon impuissance, je dirais ceci : je souhaite que le plus grand nombre de gens possible comprennent qu’il est de leur devoir de se soustraire à l’emprise de ces blocs, de ces Églises, de ces organisations qui détiennent un pouvoir hostile à l’être humain, non pas dans le but de créer de nouvelles communautés, mais afin de réduire le potentiel d’anéantissement dont dispose le pouvoir en ce monde. C’est peut-être la seule chance qu’ai l’être humain de pouvoir un jour se conduire comme un homme parmi les hommes, de pouvoir redevenir la joie et l’ami de ses semblables. »

Stig Dagerman, 1950

Ecrit par Mirobir, à 18:01 dans la rubrique "Le privé est politique".

Commentaires :

  Anonyme
15-09-04
à 18:23

C'est très émouvant et aussi pratique : je pardonne, même si ça me coûte ! Et ça me coûte...

J'ai même très bien connu une femme, une vraie, qui pardonnait à celui qui venait de la voler alors que moi, je l'avais confondu. On est même aller au distributeur lui filer du fric. Une telle sensibilité au "mal historique" et à la réparation, ça vous regonfle. Ça fait penser à certains passages de Vaneigem dans le traité (quand il paye son café par exemple).


"je puis néanmoins nourrir des doutes quant à l'aptitude de l'homme à empêcher l'anéantissement du monde que nous redoutons tous. Et ce scepticisme s'explique par le fait que ce n'est pas l'homme qui décide, en définitive, du sort du monde, mais des blocs, des constellations de puissances, des groupes d'Etats, qui parlent tous une langue différente de celle de l'homme, à savoir celle du pouvoir."


Mais lorsqu'il s'agit de lutter, il ne faut jamais perdre de vue que toute la puissance de l'ennemi n'est rien d'autre que la puissance sociale mal employée car au service d'une déraison : le pouvoir. C'est-à-dire que le pouvoir est tout au plus une scission dans la société, mais une telle scission entre décision et exécution est ressentie comme une mutilation car du point de vue subjectif, c'est-à-dire individuel, on aperçoit toujours et l'action et la pensée puisque la génétique à voulue que nous ayons tous "mains et "cerveau".

Le levier pour en finir avec la misère existent : ce point doit être hors de toute question.
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  Anonyme
15-09-04
à 18:37

À part cela il est vrai qu'hors de la révolution ,la seule vraie consolation est dans l'"idée du suicide". Je dis bien l'idée, car si on réalise alors il n'y a plus de consolation, on est juste définitivement hors-jeu.

Mais il y aussi l'amour. Même l'amour avec celui/celle/ceux qui ont conscience du mal historique. C'est assez fatiguant quand même : la folie n'est jamais très loin...
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