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L'En Dehors


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LE DELIT D'ÊTRE ENSEMBLE
Combien de philosophes et autres penseurs ont prétendu regretter le soi-disant « individualisme » de l’homme moderne ? La vie sociale pourrait cependant être encore amputée dans sa récréation.Car maintenant surgit un délit tout neuf, le délit d'être ensemble...

Voilà qu’une récente annonce du Président Sarkozy propose la création d’un nouveau délit : le délit d’appartenance à un groupe, une « bande ». On croit renouer avec le délit d’association et ces lois scélérates du XIXème qui interdisaient les rassemblements de chômeurs et d’ouvriers. Car il existe déjà un délit « d’association de malfaiteurs ». Or, si la bande n’a pas pour objet de commettre des méfaits, en quoi serait-elle condamnable ? Le fait d’être un groupe de jeunes constitue-t-il une atteinte à des biens ou des personnes, selon les termes habituels de la législation ? D’ailleurs où commence la « bande » et comment définir la clôture de ce concept ? Le frère, l’ami, la petite amie d’un participant à la bande fait-il/elle aussi délit de bande ? Après avoir interdit d’apporter son aide aux sans papiers, pouvait-on encore empirer le délit de solidarité ? Dans ce projet devient condamnable le simple fait de se grouper, de se reconnaître ensemble. Autrement dit, le pouvoir est en train d’inventer le délit d’être ensemble.

Comment voir dans ce projet de loi autre chose qu’une loi contre les jeunes quand la réunion, le désir d’être ensemble, de se reconnaître dans un groupe, est souvent la seule chose qui reste dans ce terrain vague de la vie sociale confisquée. Comment ne pas y voir une loi contre les pauvres quand la groupe s’avère la seule solidarité, quand l'alliance constitue la seule force pour s’opposer à l’exploitation du travail ? N’est ce pas ce même pouvoir qui a décrété l’état d’urgence contre des enfants de banlieues en 2005 ? Quelle est-donc ce pouvoir qui multiplie les lois vengeresses et les décrets répressifs ?

Car il existe une autre anomalie de ces projets-là : ce sont des délits sans victimes, écrits au nom de potentielles intentions délictueuses. Voilà que la loi n’est plus justifiée par la protection des victimes réelles. Comme bien des règles actuelles, la liberté est ici entravée sans qu’il n’y ait aucune victime. La loi n’est plus ici qu’une répression contre la liberté des individus, l’application d’un nouveau règlement de la vie sociale ou quotidienne, tout comme le non-usage de la ceinture de sécurité, l’ivresse « publique », le délit d’aide au sans papiers, le délit d’usage récréatif de cannabis, le port d’un masque en manifestation ou la non possession de papiers. Voilà encore des délits sans victimes. La multiplication des lois actuelles prétend accroître la pression sur les délinquants et criminels, mais ne dit pas qu’elle aggrave sans cesse les contraintes sur la vie sociale. Comme toujours, ce n’est plus le projet social qui est interrogé, non ce sont les faits divers qui deviennent des justifications de la loi.

Le délit d’appartenance à un groupe, une « bande» ne se construit que comme l’obligation d’obéir à des ordres comme dans ces structures d’exception que sont les écoles, l’armée, le club sportif, l’entreprise ou la prison. Il y a pourtant une différence. Si la loi n’est pas faite pour protéger des victimes, elle n’est qu’un règlement arbitraire. Déjà Jean-Jacques Rousseau montrait que le respect des règlements ne pouvait pas se confondre avec la loi. Il me semble, que partout dans le monde depuis la charte des droits de l’homme, on appelle dictatures ces pouvoirs qui peuvent impunément exiger toujours plus de répression en construisant des délits sans victimes. Il y a désormais assez de projets liberticides pour se poser la question.
Le monde de la marchandise exige la séparation des êtres, l'isolement des exploités. Pourtant sans nous connaître, nous nous reconnaissons ensemble, dans nos différences ou même nos divergences. Lutter contre la séparation reste le fondement de notre humanité. "Ces gens-là ne se connaissent pas," disait un préfet, non ils se reconnaissent...
Thierry Lodé

Ecrit par ThierryLode, à 11:49 dans la rubrique "Actualité".

Commentaires :

  TOLKIEN
22-04-09
à 16:48

le tyran est démasqué !


Après le délit de port de cagoule, encore une fois l'etat révele sa véritable fonction liberticide et strictement permissive. En tout cas espèrons que cette mesure permettra (enfin) aux exploités de tout bords de se réapproprier les valeurs humaines de liberté et d'égalité en développant des liens de solidarités tels qu'ils pouvaient exister au 19 éme siècle même si ceux ci devront désormais se faire dans une nouvelle forme de résistance quasiment clandestine..

espèront aussi qu'il y ait enfin parmis tout les exploités en lutte, une large prise de conscience sur le rôle véritable de l'etat dont les libertés provisoires qu'ils nous à accordé ou nous accordera grâce à ses agents régulateurs, n'ont servis et ne serviront toujours finalement qu'à nous soumettre aux structures hiérarchiques de pouvoir pour mieux les renforcer de par notre dépendance préalable au salariat, mais aussi de par notre allégeance renouvellé à l'etat tout les 5 ans.

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  TOLKIEN
22-04-09
à 16:58

Re: le tyran est démasqué !


désormais il s'offrira deux possibilités pour l'ensemble des victimes du capitalisme et de sa logique  :

- soit continuer les luttes sans rien espèrer des partis politiques ni des syndicats régulateurs de la colère sociale acquis au maintien de l'etat, et donc stopper la machine d'autodestruction environnementale et sociale.

- ou bien de nouveau céder au chantage démocratique et se ruer vers les urnes en permettant au capitalisme de s'autoréguler  au travers de la colère sociale tout en permettant à l'etat de s'accorder provisoirement une nouvelle virginité démocratique durant tout le temps qu'il lui faudra pour finaliser le renforcement totalitaire du système technicien avec la participation des exploités eux mêmes.


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  ThierryLode
22-04-09
à 17:10

Re: le tyran est démasqué !

Oui, l'état révèle de plus en plus sa destination répressive. D'ailleurs comment identifier une "bande", à partir de quand un groupe devient-il une "bande" et qui le décidera...Pour le moment, le projet prétend toucher les jeunes des cités, c'est à dire continuer le karcher promis... mais rien ne dit que cela s'arrêtera là.
Pourquoi ne pas définir une association de défense en tant que bande, ou encore un syndicat, ou même un club de protection de la nature du moment qu'il n'aura pas l'heur de plaire au pouvoir.
Aucun groupement spontané ou non, aucune réunion, aucune alliance n'est plus à l'abri. Ce projet de loi infiltre toutes les démesures et rend possible l'arbitraire le plus total...
Le délit d'être ensemble ne fait que commencer...
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  berneri
22-04-09
à 22:54

J'ai eu le plaisir de rencontrer plusieurs fois Michel Ragon ces dix dernières années, au cours de nos échanges il me repettait, que nous faisions un retour depuis vingt ans au 19e siècle, que nous vivions une période proche de celle du second empire. Aujourd'hui, j'espère qu'il ne se trompe pas et qu'une nouvelle commune verras le jour prochainement. Malgrès cela, mes recherches historiques sur la période du bas moyen âge dans le sud de la France me font penser qu'aujourd'hui, la régression de notre société va encore plus loin plus loin. Le droit d'entrée pour les populations dans les villes se développe partout, au moyen-âge aussi, la criminalisation de la société atteint à nouveau des paraxysmes. Après l'interdiction du port d'une cagoule, c'est le droit de réunion en bande, l'interdiction du droit de réunion n'est plus très loin. Nous vivons aujourd'hui dans une dictature féodale. J'appèlerais ce système comme beaucoup de" totalitarisme en démocratie". le stade ultime du capitalisme. je commence à sortir du sujet, cela vaudra sans doute de participer à cet autre débat.
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  dgino82
23-04-09
à 08:53

franchement ça craint avec sarko
ca craint vraiment !
la France glisse doucement mais surement vers un régime totalitaire, n'ayons pas peur des mots
nous le savons depuis longtemps, et nous regardons cette évolution avec nos yeux ébahis, partagés entre un sentiment d'impuissance et une rage profonde.
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  satya
23-04-09
à 10:00

Re:

non, tu ne sors pas du sujet nous en sommes en plein dedans au contraire! 

sarko avait déjà fait interdir les regroupements dans les entrées des hlms si je ne me trompe.

c'est bien le droit de réunion et d'association qui est remis en cause, sarko fait des lois à tour de bras pour chaque anecdote, pour chaque fait divers, cela occupe le terrain et cache le reste. en plus, il n'hésite pas lorsque qu'une loi est rejetée (par hasard disent-ils) à la faire représenter jusqu'à ce qu'elle soit votée comme il le veulent, ou bien ils détournent la loi comme pour le référendum:  y'a pas plus "démocratique" que ça!! nous vivons vraiment sur une peau de banane...

mais trop de lois tue la loi, je me demande si des juristes ne pourraient pas donner des solutions, et si les jeunes formaient officiellement et massivement des associations loi 1901, associations "culturelles" d'échanges, de quartier etc..?

imaginez un peu devant le juge: vous êtes condamnéE à la prison car vous faites partie d'une bande. objection votre honneur crie l'avocat et le "client" de rajouter: non m'sieur nous sommes une association culturelle loi 1901!!

en tous les cas "la loi" n'existe plus en france c'est certain, la justice non plus, elle a été démantelée et privatisée et celle qui a fait le sale boulot n'est même pas remerciée correctement sauf en se faisant virer (espérons en passant qu'il se sera fait encore plus d'ennemis à l'intérieur même de l'ump fasciste;) ). ce n'est d'ailleurs pas seulement en france quand on voit ce qui se passe en angleterre.

sarko qui se vantait d'être un homme "moderne" alors qu'il n'y a pas plus ringard que son genre de politique et cela à tous les niveaux!! il nous projette vers le passé le plus sombre et le pire qui soit y compris dans la guerre et la répression: les fachos sont de retour et je leur préfère grandement les hirondelles.

 

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  kuriakin75
23-04-09
à 11:23

L'équation totalitaire

Comme on est parti, il y a de forts risques de voir un retour des dispositions de ce qu'on appelait dans les années 1970 la "loi anti-casseurs"

Cette loi, dite aussi "Pleven", je crois, instituait un délit de participation aux manifestations non déclarées ou interdites et surtout introduisait la responsabilité collective (une première dans le droit français), c'est-à-dire elle punissait : les organisateurs ou instigateurs du rassemblement dans lequel se produisaient ces violences et les manifestants présents (même pacifiques) qui n'avaient pas abandonné les lieux (faut-il encore que les forces de l'ordre leur en laissent l'opportunité) dès les premières actions (par exemple dès la première vitrine brisée en queue de manif). 
Cette loi avait été abrogée à l'arrivée de Mitterrand au pouvoir en 1981.

En mars 2006, on a vu réapparaître quasiment mot pour mot ce texte sous le stylo d'Eric Raoult (député UMP, premier maire à instaurer le couvre-feu en 2005), une proposition de loi enregistrée le 29 mars 2006 (n°2997), s'appuyant sur la peur d'une réédition des émeutes de 2005 et en pleine période des mobilisations anti-CPE. A l'époque, je crois qu'elle en était restée au stade de proposition.
Extraits :
1° Les instigateurs et les organisateurs de ce rassemblement qui n'auront pas donné l'ordre de dislocation dès qu'ils auront eu connaissance de ces violences ou voies de fait, destructions ou dégradations d'une peine de six mois à un an de prison ; 
2° Ceux qui auront continué de participer activement à ce rassemblement, après le commencement et en connaissance des violences, voies de fait, destructions ou dégradations, d'une peine de trois à six mois de prison. 
Art. 431-23. - Toute personne qui se sera introduite à l'aide de manœuvres, menaces, voies de fait ou contrainte dans le domicile d'un tiers sera punie d'une peine de six mois à un an de prison. 

Parlant des nouvelles dispositions "anti-bandes" d'aujourd'hui, un magistrat en poste en Seine-Saint-Denis l'a rappelé dans L'Est Républicain (AFP 20/3/09) :
"C'est le retour de la loi anti-casseurs des années 70 et de la loi sécurité et liberté de 1979 qui avaient créé la complicité co-respective, c'est-à-dire le principe d'une responsabilité pénale collective".

En résumé, le droit de manifestation risque d'avoir très vite du (gros) plomb dans l'aile.... Mais tout cela est un détail face à tout ce qui nous attend....
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  panik
23-04-09
à 16:29

le peuple aime se faire avoir!

Salut.

La politique sécuritaire de "celui que l'on ne doit pas nommer" n'est pas une nouveauté, et nous n'avons pas fini d'en supporter les conséquences. Lors de son passage au ministère de l'intérieur, il nous avait déjà démontré sa vision du monde, son savoir faire réactionnaire. Foutu le feu aux banlieues par ses provocations crasses, et commencé à appliquer les directives totalitaires dont nous souffrons aujourd'hui.

Les français l'on élu, le français a peur de son voisin d'en face, le français veut dormir tranquille, le français est raciste et rancunier envers l'Afrique et  fait payer par leur silence aux sans papiers et immigrants le prix fort de leur insoumission lors de la décolonisation (tous des sauvages et des délinquants potentiels).

Les français on élu "celui que l'on ne doit pas nommer" parce qu’ils n’aiment pas partager et qu'ils envient les vies minables et sans intérêt de ce monde de strass qu'on leur déverse chaque jour par tombereau, à la télé, à la radio, dans les journaux. Les bavures policières on va en avoir, car "celui que l’on ne doit pas nommer" sait que s'il y a beaucoup de chômeurs et de misère il y aura du désordre. Il a déjà rappelé les réservistes de la police nationale et continue à nous pondre des lois et décrêts sécuritaires à tour de bras.

Nous rentrons dans une période sombre, et les français ne se soulèveront pas en masse pour dire NON ensemble, y’a du travail… car le français se prend pour le nombril du monde avec sa culture, sa bouffe, son pinard, et ses hommes politiques tous plus cons les uns que les autres, et ses monuments merdiques, alors qu'il n'est que le rectum rétrograde de ce monde dégueulasse.

Je suis même sur que chez les licenciés et autres victimes sociales beaucoup ont fait le choix de la matraque, du fichage, de la xénophobie, de l’homophobie, du mépris, et tout un tas d’autres trucs  symptomatiques de la saloperie humaine lobotomisée, lors de la grande messe électorale des présidentielles.  

Finalement nous sommes peu à nous soucier de notre devenir, quelques millions d’acharnés qui aiment la vie et la liberté de choisir son existence, mais combien sommes nous, a être prêt au grand chambardement ? Même avec des armes je doute de notre fulgurance, il y a des fois je pense à Casério… grand bonhomme !

Ah ! Ça fait du bien là de se lâcher, j’ai écrit des conneries ?

Bien à vous tous !

A lire un bon polar,

 http://livres.fluctuat.net/david-peace/livres/gb-84/2363-chronique-david-peace-gb-84.html
les anglais l'ont fait, je suis sûr que la politique de "l'homme sans figure et à talonnettes" s'en inspire grandement.
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  satya
25-04-09
à 10:33

Re: le peuple aime se faire avoir!

ménon, pas de panik, t'as pas écrit de conneries du tout :D :D
bonne journée, je sors--> dans la bonne humeur matinale ;)
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