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Les attaques contre le droit à l'avortement se multiplient : deux décrets d’août 2008, donnant un début de statut juridique au fœtus, permettent d’inscrire un enfant mort-né au livret de famille, sans délai de gestation. Les associations anti-avortement se frottent les mains : ces décrets ouvrent la voie juridique à la repénalisation de l'avortement, comme l’amendement Garraud en mars 2003 qui proposait un « délit d’IVG » dans le cadre de la loi Perben et qui fut rejeté par le Sénat en janvier 2004. L'absence de réelle formation des praticiens sur cet acte, la persistance de la « clause de conscience » des médecins leur permettant de refuser de pratiquer une IVG remettent également en cause l'accès réel au droit à l'avortement.
Parallèlement, le gouvernement a tenté de réduire de 42% le budget du Planning Familial. Après négociations et pétitions massives, il a finalement rétabli ces subventions mais en mettant en concurrence le planning avec d'autres associations et en exigeant des « résultats » !
Autre attaque récente de l'État contre les droits des femmes, après avoir supprimé le Ministère des Droits des Femmes, le gouvernement démantèle le Service des Droits des Femmes et de l’Egalité, qui était chargé de la promotion de l’égalité salariale et professionnelle, de la lutte contre les violences faites aux femmes et de la préservation des acquis comme l’accès à la contraception et l’IVG. Ce, alors qu'en France, une femme meurt tous les 3 jours victime de violences conjugales et que 48000 femmes sont violées chaque année… A ce sujet, la « présomption de consentement », introduite dans la loi du 4 avril 2006 (article 222-22 CP), en matière de viol conjugal représente une régression sociale dramatique.
Dans le monde du travail, les inégalités s’aggravent et ce sont les femmes qui sont le plus touchées. S'il est maintenant connu qu'à travail égal, une femme gagne 20% de moins qu'un homme, il faut également mettre en avant qu'elles représentent 80% des salarié-e-s pauvres, 83% des emplois à temps partiel, la plupart imposés et avec des horaires flexibles, sous le prétexte qu'elles devraient s'occuper des enfants, dans une conception sexiste de la répartition des tâches domestiques.
Contrôler le corps des femmes, leur sexualité, leur vie, c'est l'arrière fond de telles attaques, la logique capitaliste et celle du système de domination masculine se rejoignant et se renforçant mutuellement. C'est le cas également de la politique raciste de répression de l'immigration, qui accroit la précarité des femmes sans-papiers, et les expose ainsi plus facilement à l'exploitation, aux violences, aux contraintes des intégrismes religieux, aux mariages forcés ou aux mutilations sexuelles. Peut-on brader l’accès aux soins, la liberté de choisir sa sexualité ? Peut-on nier que ce sont les femmes et les adolescentes des classes populaires qui en paieront les frais ? On sait qu'en temps de crise, les pratiques sexistes et réactionnaires auront tendance à se renforcer.
Nous dénonçons ces agressions contre la liberté et l'autonomie des femmes. Nous rappelons notre exigence historique : contraception, avortement, libres, gratuits, et accessibles ! Il nous faut rester vigilant-es et se mobiliser sur ces questions. Le combat des femmes, c’est le combat de toutes et de tous, pour une société plus humaine, plus juste, une société libertaire. Ce n’est que par des luttes, parfois anciennes, et des comportements neufs que nous briserons les tabous, les clichés et les inégalités.
Le 21 avril 2009
Relations Extérieures
de la Coordination des Groupes Anarchistes
Vous pouvez retrouver ce communiqué au format pdf ici.