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Divergences : "Nous entrons dans une période de pilonnage électoral où les divergences ne sont qu’apparentes. Mme Ségo nous propose « l’ordre juste », vieille notion dont on peut se demander s’il ne s’agit pas juste d’ordre moral. Le projet est mince ; il est vrai que c’est en écoutant les gens qu’elle va le nourrir.
Lesquels ? Les récents adhérents au PS à 20 euros et par internet ? Le mitron Sarkozy (petit général Boulanger) veut la rupture tranquille. Avec quoi ? Avec qui ? On n’y voit goutte, car les déclarations du candidat flottent avec les sondages et les auditoires, allant du conservatisme néolibéral et néo-conservateur au républicanisme de lutte contre la fracture sociale.
Le Pen est égal à lui-même en plus soft. Bayrou ne sait pas où il est. Les verts sont au rouge. La gauche de la gauche continue ses querelles picrocholines, etc. La seule chose qui unit les candidats, c’est la communion dans le suivi des sondages et la stratégie de « com. ».
Quant aux projets, c’est le néant de ces êtres politicards. En réalité, tous ces gens-là ont le même programme : installez moi à l’Elysée, que je puisse enfin profiter de l’ivresse du pouvoir, du moins de ses symboles, car bien évidemment je ne ferai rien qui trouble le jeu l’Olympe libéral.
Dans ces conditions, nous n’observerons même pas le slogan de 1968 : votez dur, votez mou, mais votez dans le trou. Il faut montrer que l’actuelle démocratie représentative doit rejoindre le préfet Poubelle. Elle a fait déjà depuis longtemps la démonstration de son caractère fallacieux et dangereux.
Car elle laisse accroire que le peuple est responsable alors qu’il ne s’agit que du pouvoir sans partage d’une oligarchie ploutocratique, d’une gérontocratie corrompue, d’une « ochlocratie » (Proudhon, pouvoir de l’opinion) médiatique. Comme Proudhon, en 1864 montrons par l’abstention aux aspirants dictateurs qu’il ne faut pas jouer le jeu démocratique quand il est truqué.
J.L.
