A l’occasion de la « Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes » décrétée par les Nations-Unies le 25 novembre, Survival a manifesté dans une lettre adressée à l’organisation internationale sa plus vive préoccupation devant la situation des femmes indigènes, « particulièrement vulnérables » à l’exploitation sexuelle et à la violence dues à l’invasion de leurs territoires.
La plupart des actes de violence commis à l’égard des femmes indigènes ne sont pas signalés et les statistiques officielles ne reflètent qu’une infime partie de la réalité.
En octobre dernier, deux femmes guarani ont été violées par des gardes de sécurité à la solde d’un éleveur qui occupe illégalement leur territoire dans l’Etat du Mato Grosso au Brésil.
Au Bangladesh, les femmes jumma sont fréquemment violées par les colons bengalis qui s’installent sur leurs terres avec le soutien du gouvernement et de l’armée.
En Papouasie occidentale, le viol de femmes indigènes par les militaires indonésiens est une pratique courante, l’âge des victimes variant de de 3 à 60 ans.
Au Brésil, les Yanomami ont rapporté que les soldats stationnés sur leur territoire sans leur consentement avaient forcé des jeunes-filles mineures à se prostituer. Dans les îles Andaman, en Inde, de nombreux cas d’exploitation sexuelle de femmes jarawa par les usagers de la route qui traverse illégalement leur territoire ont été rapportés.
Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : « Les femmes indigènes sont parmi les personnes les plus vulnérables et les plus exploitées au monde. Elles sont victimes de viol et contraintes à la prostitution par ceux qui convoitent leurs territoires et les considèrent encore comme des êtres primitifs et arriérés. Alors qu’au sein de leurs propres sociétés elles jouissent d’une liberté et d’une égalité que beaucoup de femmes occidentales pourraient leur envier ».
Rappel : pour marquer cette journée, Survival France organise avec Amnesty France une rencontre exceptionnelle avec Andrea Eugenio Manuel, membre fondatrice de l'organisation indigène Me' Phaa, qui témoignera de la situation des femmes indiennes dans l’Etat du Guerrero au Mexique, mardi 27 novembre à 18h30 à la Maison de l’Amérique latine (217 boulevard Saint-Germain, 75007 Paris).
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