Nous entamons avec
cette livraison une série sur
La reproduction artificielle de l’humain (alias PMA-GPA) à l’ère technologique.
Celle-ci n’est pas le dernier cri de l’émancipation ni de l’égalité,
mais l’ultime reddition à l’appropriation du vivant et à l’aliénation
technologique. Le capitalisme dans son expansion perpétuelle, s’empare
de tout ce qui était libre, gratuit, commun, des biens matériels comme
des savoir-faire, les détruit et nous les revend sous forme marchande,
synthétique et altérée. Cette forme technologique, à la fois complexe,
coûteuse et souvent dangereuse, garantit la pérennité de la dépossession
: il n’y aura pas de retour en arrière (à supposer que les communautés
et les individus puissent recouvrer la propriété de tout ce qu’on leur a
volé).
Il était fatal qu’après s’être emparé de la sphère de la production
(l’eau, la terre, les matières premières, le travail humain, etc), le
techno-capitalisme s’attaque
à la reproduction. Il faut pour cela
que soit détruite cette faculté scandaleuse dont jouissaient les
humains de se reproduire par leurs propres moyens – et même, quelquefois
avec plaisir. Cette première livraison (outre l’avant-propos) est donc
consacrée à la destruction des capacités de reproduction humaine par
l’industrie chimique, et aux progrès foudroyants de la stérilité.
L’auteur, Alexis Escudero, participe depuis plusieurs années au
mouvement de critique des technologies. Peut-être est-il de la dernière
génération d’enfants
nés, et non pas
produits.