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L'En Dehors


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La révolte de la nature
Un vieux dogme marxiste voudrait nous faire croire que seul le travail crée la richesse économique et que le prolétaire est le seul sujet révolutionnaire. Je fais référence à la théorie de la main-d'oeuvre de valeur de Marx. Pour Marx, l'intérêt de cette théorie consistait à démontrer que la production capitaliste (l'expropriation bourgeoise de la sur-valeur; la source de son pouvoir) mène à la crise, car le capitalisme doit sans cesse croître en exploitant le travail. Si le capitalisme repose essentiellement sur l'activité de la classe ouvrière, la travailleuse, par son rôle central dans la production devient donc un (le seul) sujet révolutionnaire.

Ce travail académique de Marx était une réponse aux théories économiques qui servaient de défense pour l'industrialisation capitaliste du début du 19ième siècle. Mais Marx ne critiquait pas
l'industrialisation en tant que tel. Si les idées de Marx critiquaient les théories économiques
néoclassiques (ex : que l'offre et la demande expliquent les prix) la théorie de la main-d'oeuvre
de Marx a rapidement fait l'objet de critique et a dû être modifiée substantiellement. Depuis 150
ans, toute une industrie académicienne marxiste s'est démenée pour expliquer la créativité du
capitalisme à déjouer -voire à repousser- l'inévitable crise fatale du système capitaliste.

MARX L'ÉCONOMISTE RÉVOLUTIONNAIRE

Mais l'intérêt de Marx pour l'économie n'était pas juste académique. Le communiste Marx cherchait
aussi les assises d'une théorie de la révolution. Ces idées l'ont poussé à conclure que
l'exploitation ouvrière crée une contradiction fatale au capitalisme et que les travailleuses-eurs
sont uniquement porteur-euses d'un meilleur monde quand ils troqueront leur "fausse conscience"
pour leur propre conscience de classe. Cela est supposé être le remplacement du capitalisme par
le communisme.

Brièvement, regardons à quelque critiques de la théorie économique de Marx : Il fondait ces
arguments (en opposition aux idées de Malthus sur la rareté et la pauvreté) sur une nature sans
limites et abondante. La théorie de Marx ne tenait pas bien compte de l'épuisement des ressources
ou de la baisse de fertilité, car ce processus se passe sur une échelle de temps plus long. De plus,
sans parler du contexte social (la qualité) et l'objectif du travail, la valeur du travail ne
peut être déterminée. Par exemple, mettons qu'une travailleuse mets 20 heures pour construire et 10
heures pour après détruire, il y a t'il 30 heures de valeur dans son travail? De quelle façon la
valeur du travail pour produire des armes nucléaires resterait comparable avec un autre travail,
comme la production de nourriture ou l'éducation des enfants?

La création de la valeur est liée aussi à la disponibilité de formes d'énergie. Quelle place alors
pour les développements technologiques qui font d'une rivière dans le nord du Québec une source de valeur à exploiter? La place de la technologie dans la production de valeur n'est pas une chose
récente. Un exemple est la découverte scientifique, au début du 19ième siècle, de méthodes pour
transformer la bauxite (l'aluminium dans sa forme naturel) en forme utile, c'est a dire en métal.
La haute technologie (ex.: l'économie du savoir) fait en sorte que le travail devient de plus en
plus marginalisé dans la production de valeur.

La valeur réside aussi dans la capacité et méthode des classes dirigeantes d'exercer leur
contrôle social et économique. Ici aussi, les hautes technologies de contrôle social, de
communication et de coercition sont mis en valeur. Le marxisme et certains courants de
l'anarchisme partagent avec les idéologies pro-capitalistes soit une confiance et un enthousiasme
pour la technologie ou bien des approches réformistes face au problème (ex.: avec l'autogestion
ouvrière de l'économie, la production sera pour des biens durables). La croissance des forces
productives et la création de la valeur ne sont pas remises en question; le productivisme et le
progressisme reste de l'ordre.

L'ALIÉNATION

Marx a aussi écrit sur d'autres thèmes politiques et économiques. Dans les manuscrits de 1844 (la
pensée plus "jeune" de Marx) il s'est beaucoup penché sur l'aliénation. Il a aussi écrit sur
"l'accumulation primitive" : une phase pré-capitaliste ou un degré de maîtrise et exploitation de
la nature est nécessaire. Commençons avec l'aliénation. En premier, elle est une opération faite
sur l'humain dans une société de classe. Le capitalisme crée une classe qui est privé des moyens
dont son travail est simplifié et transformé en moyen de survie plutôt qu'en activité de vie. Le
travail encadré par le capital est un esclavage pour des objets aliénés, une perte de soi et un
mal à fuir.

Marx détermine la différence entre l'humain et la nature en catégorisant l'humain comme ayant une
activité libre et qui a un sens contre la nature déterminée et sans conséquence. Il dit assez peu
sur cette catégorisation binaire. En apportant une critique écologique à l'idée de l'aliénation,
n'est il pas possible alors de voir que seulement une portion de l'humanité rejoint alors l'idée
de la liberté, c'est a dire la liberté de ne pas être soumis au travail et d'exploité à la fois la
nature (redéfini comme " environnement ") et les travailleuses-eurs. Quand à la classe
prolétarienne, elle commence à ressembler plus à la nature déterminé et exploité. De même,
plusieurs phénomènes indésirables que Marx décrit de l'impact du travail --l'aliénation,
privation, appauvrissement, simplification (et perte d'autonomie), perte de soi-- peuvent aussi
décrire l'impact du capitalisme sur la nature.

Mais la distinction que Marx veut faire entre l'humain libre, d'un bord, et la nature déterminée
reste un problème. Cette catégorisation elle même est aliénée. Ce désir d'être maître sur la
nature, de vouloir sortir de "l'animalité" déterminée (et déterminante!) et de concevoir la
liberté domestiquée ainsi va à l'encontre d'une autre idée de la liberté : celle de la liberté de
"l'état de la nature" du "sauvage et libre". Il est prit pour acquis qu'il faut sortir de la
détermination naturelle.

Il faut aussi remarquer que la catégorie du travail abstrait de ces buts et de ces relations
sociales et écologiques est aussi aliénée. En assimilant l'essentiel de l'activité humaine au
travail -la catégorie principale- , qui définit les relations sociales, voici l'émergence d'un
autre dogme de la modernité industrielle et productiviste.

Il reste a démontrer que parce que la classe ouvrière est nécessaire à la reproduction du capital,
que cette classe aura un rôle révolutionnaire central dans l'abolition du capitalisme. De
souligner l'importance du travail dans le capitalisme, n'est pas la même chose de dire que le
statut d'expoitéEs place les travailleurs dans une contradiction mortel avec le capitalisme.

Pour ceux alors qui cherche une praxis révolutionnaire anti-capitaliste, il reste à décrire et à
développer toute contradictions mortels au capitalisme, plutôt que de privilégié la lutte pour
l'autogestion ouvrière d'une économie et d'un monde rendu complètement hostile à la vie. La
capitalisme peut se reproduire sans bourgeois.

ACCUMULATION PRIMITIVE ET PILLAGE

Parlons un peu de l'accumulation primitive. L'exploitation de la force du travail ne peut pas se
faire sans avoir préalablement des bases matérielles. Autrement dit, la production capitaliste a
besoin de conditions développées préalablement, ce qu'on appelle l'accumulation primitive. Mais
Marx avait dit peu sur l'accumulation primitive. Le russe marxiste et soviétique Préobrajhensky
s'est penché plus sur la question en 1926. Il comprenait que le capitalisme en Russie n'était pas
assez développé pour avoir le capital nécessaire pour le développement économique dont
souhaitaient hériter les bureaucrates soviétiques et gestionnaires du capitalisme d'état. Quoi de
mieux pour remédier au problème que de parler de "l'accumulation primitive socialiste" qui allait
devenir dans la décennie suivante une politique d'extermination des paysanNEs jugéEs riches, et
des millions d'ukrainienNEs mortEs de famine orchestrée.

Ce que Préobrajhensky a théorisé et que les soviétiques ont appliqué démontre surtout que le
capitalisme ne fonctionne pas seulement sur la base d'une accumulation primitive préalable à
l'exploitation du travail, mais que le capitalisme a souvent recours à la méthode "primitive" de
s'enrichir. La tendance instable du capitalisme fait que les crises peuvent être remédier avec un
pillage continu; les expropriations massives et meurtrières. L'anarchiste Fredy Perlman (L'appel
constant du nationalisme; Against History, Against Leviathan) nous a longuement décrit le
fonctionnement de ce pillage incessant dans la continuation du capitalisme.

Que se soit la guerre pour le pétrole irakien, la destruction des espèces marines par la pêche
commerciale (bientôt en mer, comme sur la terre, les espèces seront enfermées et cultivées), la
coupe à blanc des forêts amazoniennes ou boréales, ou bien le désastre écologique qui s'intensifie
en Chine, le capitalisme exerce sont pillage de la nature.

ÉCOUTEZ LA RÉVOLTE DE LA NATURE

Ce n'est pas seulement de la nature dont nous avons à nous inquiéter; mais de notre aliénation de
cette nature. Peut-être que c'est l'aspect le plus criant de l'aliénation humaine: la
dé-naturalisation de l'espèce qui s'opère dans cette pratique de dominer et d'exploiter qu'est le
capitalisme. Si une portion petite sont plus exploiteurs que la plus grande partie de l'espèce,
nous sommes touTEs à plus ou moins grands dégrés collaborateurTRICESs dans l'exploitation commune de la nature, et chose plus certaines nous seront tous et toutes éventuellement victimes de la révolte annoncée de la nature.

La crise écologique de la nature est la diminution de la productivité et la fécondité de la Terre.
La crise est l'empoisonnement de la nature -pour la rendre hostile et éventuellement nuire à ceux
qui l'attaque. La Terre est plus fidèle à la lutte de classe que bien des prolétaires; elle ne se
trompe jamais de conscience, et elle ne se trompe jamais de cible, cette nature si "déterminée".
La nature n'est pas disposée à être nos ressources naturelles (renouvelable ou non). La nature
n'accepte pas de régime productiviste de travail; elle produit selon un ordre anarchique, diversifié et libre. Quelque générations après que les parcs d'usines et les terres épuisées seront abondonnées par les travailleuses-eurs qui auront fuit nos goulags industrielles, ou qui seront morts de maladies ou de guerres, la nature les aura avalés dans la verdure de nouvelles forêts. Le chant des oiseaux ne tardera pas à revenir aussi.

Coeur-d'ours

Publié début 2004 sur Mauvaise herbe
Diffusion La Mauvaise Herbe
a/s l'Insoumise, librairie anarchiste
2035, boul. St-Laurent
Montréal, Qc H2X 2T3

mauvaiseherbe@altern.org
Ecrit par libertad, à 23:25 dans la rubrique "Ecologie".

Commentaires :

  Takpi
10-02-06
à 20:42

Alors quoi faire concrètement ?

Oui, Coeur d´Ours ! comme tu dis, il faut fuir les goulags industriels, nous rénsauvager, marronner (de l´espagnol CIMARRON = fuire l´esclavage en se cachant dans les bois pour reprendre une vie autarcique et tribale ! ).
Après l´éco-collapse, les forets reverdirnt et nous abriteront. "...le chant des oiseaux ne tardera pas à revenir " !
Se méfier de la personnification de la nature, cependant : voir le pavé de l´ethnologue Philippe Descola sur Nature/Culture (Gallimard 2005) : les sauvages ne mettes pas au meme endroit que nous la frontière entre nature et culture. Nature appelée GAIA par James Lovelock = son livre de février 2006 : The Revenge of Gaia, why the Earth is fighting back and how we can still save humanity. Penguin, London.

L´ennui, c´est que ce vieux, 86 ans, s´accroche à son scientisme, à sa croyance au dieu Progrès : il veut sauver non l´humanité, mais sa civilisation occidentalo centrée , équipée de centrales nucléaires ! Fuite en avant dans la techno-science oppressante et policière !

Nous, c´est l´inverse : on veut tourner le dos radicalement à la vie moderne, et je propose de fuire en Amazonie, pour y vivre en sauvage.

J´ai trouvé un coin intact, garanti sans or dans le sous-sol (sinon les capitalistes canadiens de Cambior ou Golden Star rappliquent !) dans les 3 millions d´hectares de foret vierge du sud de la Guyane francaise.

On pourrait y créer des dizaines de villages écolos nomades, en y vivant comme les "natives", en totale autarcie, et démontrer ainsi par l´exemple qu´il est possible concretement d´échapper au Système, et de vivre heureux, loin des conditionnements de la Société Industrielle...
Voir http://endehors.org/news/6574.shtml
ou encore 5191.shtml
contact= tsallantin at hotmail.com
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