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La multinationale française GDF Suez en butte à la critique internationale
La multinationale française GDF Suez en butte à la critique internationale pour son rôle majeur dans la construction d’un barrage controversé en Amazonie brésilienne
GDF Suez a été nominée au ‘Public Eye Awards’ 2010 couronnant l’entreprise la plus irresponsable en matière d’environnement.
Une
coalition d'organisations de la société civile du Brésil, de France et
des États-Unis a adressé cette semaine une lettre à M. Gérard
Mestrallet, président de GDF Suez, dénonçant la participation de sa
compagnie à la construction du barrage hydroélectrique controversé de
Jirau, sur le rio Madeira, en Amazonie brésilienne.
Les
organisations signataires dénoncent les graves impacts
socio-environnementaux et les risques liés au barrage de Jirau et en
attribuent la responsabilité directe à GDF Suez en tant qu’actionnaire
majoritaire dans le consortium d’entreprises chargé de sa construction.
En raison de son implication dans ce projet, GDF Suez a été
présélectionnée comme l’une des entreprises mondiales les plus
irresponsables sur les plans social et écologique pour le prix ‘Public
Eye Award’ 2010 qui sera décerné le 27 janvier prochain à Davos.
Jirau
est le plus grand programme hydroélectrique en cours dans les Amériques
et le projet de GDF Suez le plus destructeur de l’environnement. Selon
les signataires, ‘GDF Suez et ses filiales ont fait preuve d'un manque
de vigilance au cours des phases de planification et de construction du
barrage de Jirau, ainsi que d’un flagrant mépris des droits humains et
de la protection de l'environnement, qui relèvent de la responsabilité
juridique et éthique de l'entreprise’.
Parmi les violations des
droits humains perpétrées par le consortium, figurent l'absence de
consentement libre, préalable et informé des communautés indigènes
locales ainsi que la non prise en compte de la présence, à proximité du
site du barrage, de groupes d’Indiens isolés extrêmement vulnérables
aux contacts extérieurs et qui seront directement affectés par les
impacts du projet. Par ailleurs, la destruction de l'environnement que
générera le barrage de Jirau aura des répercussions importantes sur les
communautés riveraines du bassin du Madeira - partagé par le Brésil, la
Bolivie et le Pérou – en inondant les forêts, dévastant les stocks de
poissons et détruisant de manière irréversible les moyens de
subsistance des populations locales.
‘GDF Suez ne tient pas
compte de nos communautés tout comme il ne respecte pas la rivière’, a
déclaré Océlio Munoz, un dirigeant local du Mouvement des Peuples
Affectés par les Barrages. ‘Nos vies sont détruites par un modèle de
développement qui traite le fleuve et la terre comme des marchandises.’
Si
la responsabilité de GDF Suez, dont la participation est majoritaire
dans le consortium de construction du barrage de Jirau, est pleinement
engagée, le gouvernement français, actionnaire à 36 % de la compagnie,
ne peut dénier la sienne. Selon Jean-Patrick Razon, directeur de
Survival International France : ‘Il est scandaleux que le gouvernement
français utilise des fonds publics pour financer une entreprise
honteusement responsable de la destruction d’une importante rivière
amazonienne et d'une région d’une exceptionnelle diversité biologique
et socio-culturelle. En outre, ce projet menace gravement les groupes
d’Indiens isolés – les peuples les plus vulnérables de la planète – qui
vivent dans la région et dont la survie se situe au premier rang de nos
préoccupations car ils seront chassés de leurs terres et exposés à des
maladies contre lesquelles ils n'ont aucune immunité’.
Jean-Patrick
Razon a indiqué qu’une copie de la lettre à M. Gérard Mestrallet a été
adressée au président Sarkozy ainsi qu’à plusieurs membres du
gouvernement français les exhortant ‘à s'assurer que les questions et
les recommandations formulées par les organisations signataires
recevront une réponse adéquate de la part des plus hauts responsables
de l'administration de la compagnie’.
Au rythme actuel, le
barrage de Jirau devrait déplacer des milliers de familles riveraines
et mettre en danger de larges pans de forêts, y compris des aires
protégées. La construction du barrage menace également d'extinction des
centaines d'espèces de poissons migrateurs. De plus, la végétation en
décomposition et la déforestation entraînées par le projet
contribueront de manière significative à l’émission de dioxyde de
carbone et de méthane. Actuellement, la déforestation des zones
tropicales est, au niveau mondial, la plus grande source d'émissions de
gaz à effet de serre.
La coalition des organisations de la
société civile appelle GDF Suez à suspendre immédiatement toute
activité liée à la construction du barrage de Jirau sur le rio Madeira.
GDF Suez et ses partenaires du consortium ‘Energia Sustentável’ sont
actuellement passibles d’amendes pour déforestation illégale et sont
co-accusés dans une affaire civile intentée au Brésil par le Ministère
public de l'État, le Ministère public fédéral (Ministério Público)
ainsi que par des organisations non-gouvernementales.
L’annonce
des lauréats du ‘Public Eye Award’ aura lieu au cours d'une conférence
de presse à Zurich le 14 janvier et une vidéo sur les activités de GDF
Suez sur le rio Madeira sera mise en ligne à la même date sur le site :
http://trailer.publiceye.ch/en/.
Contact:
Au Brésil :
Amigos da Terra – Amazônia Brasileira - Roland Widmer 55 11 3887 9369 roland.widmer@amazonia.org.br
Associação de Defesa Etnoambiental Kanindé - Telma Monteiro 55 11 46832157 kaninde@kaninde.org.br
En France : Survival International - Jean Patrick Razon 33 1 4241 4762 jp@survivalfrance.org
Aux Etats Unis :
Amazon Watch - Christian Poirier 1 510 6667565 christian@amazonwatch.org,
Ruxandra Guidi 1 415 487 9600 ruxandra@amazonwatch.org