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Editorial, New York Times, 28 mars 2008
L’hiver débute en Antarctique, et c’est peut-être la seule chose qui puisse désormais empêcher un nouvel effondrement d’une plate-forme glaciaire. Mardi, les chercheurs du British Antarctic Survey ont annoncé l’apparition d’une énorme fracture sur le bord du plateau de glace de Wilkins qui avait déjà commencé à se fragmenter le mois dernier.
Cette région, recouverte de glaces flottantes sur une superficie proche de celle du Connecticut [1], est située à la lisière ouest de la péninsule Antarctique, qui est la partie du continent considérée comme la plus vulnérable aux changements climatiques.
Les scientifiques qui ont survolé la zone de cassure - occupant environ 160 kilomètres carrés - y ont découvert un spectacle saisissant : d’énormes plaques de glace fracturées géométriquement, parsemées par les débris d’une rupture catastrophique. Une grande partie de la plate-forme n’est plus maintenue en place que par un ruban de glace.
L’importance de cet évènement ne tient pas seulement à l’ampleur de cette cassure. Les changements dans le régime des vents et la température des eaux, qui sont liés au réchauffement de la planète, ont commencé à éroder les calottes glaciaires de l’ouest de l’Antarctique à un rythme plus rapide que ce qui était constaté auparavant, et l’effondrement total de la plate-forme de glace Wilkins fait désormais partie du domaine du possible.
Ceci nous rappelle que le réchauffement de la surface de la Terre est beaucoup plus rapide aux pôles que dans les régions plus tempérées. Il pourrait être confortable de se représenter la glace comme un phénomène temporaire, mais les scientifiques affirment que la plate-forme de Wilkins pourrait avoir existé depuis au moins plusieurs centaines d’années.
Rien ne signale plus l’urgence du réchauffement de la planète qu’une fracture de cette envergure. Devant l’effondrement des inlandsis la seule chose que l’on puisse faire c’est d’observer. Il est peut être déjà trop tard pour arrêter le réchauffement et la fonte des glaces aux confins de l’Antarctique, mais cependant tout reste à faire.
Le genre humain peut encore changer radicalement sa façon de vivre et son industrie, sachant que c’est la seule possibilité que nous ayons pour éventuellement limiter un changement radical du monde naturel qui nous entoure.
Publication originale New York Times
Illustration : fragments de plate-forme glaciaire dans l’ouest Antarctique - NSIDC
[1] 12 000 km carrés