Lu sur
Le Monde libertaire :
"Pardon de me citer. Dans mon livre
Aphorismes subversifs et réflexions sulfureuses 1,
je me permettais de persifler lourdement, en évoquant la France
profonde : « Tant va la cruche à l’eau de Vichy qu’à la fin elle s’y
habitue ! » C’était en 1999, sous la gauche façon Jospin, et les
mauvaises manières avaient déjà force de loi. Sans doute pour ne pas
laisser le terrain libre à une droite revancharde, désireuse de
reconquérir le Château.
Nous vivons au pays des droits de l’homme.
C’est bien connu. Notre Constitution en fait foi. Alors, ne surtout pas
dire que notre belle démocratie prend l’eau de toutes parts.
Particulièrement, dans le domaine social, singulièrement réduit en
charpie depuis quelques années. Expliquer que la République une et
indivisible ressemble de plus en plus à l’État de Vichy, dirigé par
l’équipe Pétain/Laval, peut conduire l’insolent devant les tribunaux,
pour diffamation. Et pourtant... Si, à Vichy, on prônait le retour à la
terre, il en va de façon caricaturale avec la valeur travail, proclamée
depuis l’Élysée, centre de la liberté réduite, de l’égalité égarée et de
la fraternité bafouée. On célèbre la valeur travail alors que, dans le
même temps, il n’y a jamais eu autant de chômeurs et de précaires dans
ce beau pays de France qui prétend donner des leçons au monde entier. Le
mode de gouvernement est de plus en plus rigide, et les prisons
d’autant plus encombrées que l’on ne cesse de célébrer le culte de la
victime. Au sommet de la pyramide du pouvoir, le Chef prétend être l’élu
du peuple, alors qu’il est surtout l’émanation d’un « populo » ayant
perdu ses repères.
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