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Le Monde libertaire : "Face à la vaste entreprise de conditionnement que subissent les
exploités ces dernières semaines, la Fédération anarchiste dénonce le
règne de la pensée unique et appelle à pratiquer l’autodéfense
intellectuelle.
Asséner sans sourciller que payer une dette est un
devoir impérieux revient à passer sous silence que, comme la propriété
privée des moyens de production et de distribution, la dette est un vol.
Le même vol que celui qui consiste à empocher à la place des exploités
la plus-value créée par le travail lui-même ; lorsqu’un prêteur accorde
une somme donnée, il sait que c’est par le travail de l’emprunteur qu’il
pourra recouvrer les intérêts dans un premier temps, le capital en
second lieu. C’est la preuve incontestable que l’intérêt financier est
un prélèvement de plus sur la force de travail. C’est sur ce principe
qu’a pu se construire et se complexifier le système du crédit, jusqu’à
aboutir en 2008 à la crise dite des
subprimes : des millions
d’Américains se retrouvent jetés à la rue parce que la variabilité de
leur taux d’intérêt est en faveur des organismes de prêt, et qu’ils ne
peuvent faire face à des engagements intenables. On n’insistera jamais
trop sur le rôle de contrôle social que joue l’emprunt dans l’économie
capitaliste : quand le prolétaire paye son logement, il y réfléchit à
deux fois avant de faire grève, avant de se syndiquer, avant d’être
solidaire de ceux qui luttent autour de lui ; pour les possédants, le
système n’a donc que des avantages !
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