L'En Dehors

Les citations de cet article sont issues de la dépêche de l’AFP « Immigration : l’Assemblée rend obligatoire le test de français et autorise les tests ADN » de ce 20 septembre 2007.

« PARIS (AFP) – Les députés ont adopté jeudi la mesure phare du projet de loi immigration sur l’évaluation du français et autorisé, à titre expérimental [1], jusqu’au 31 décembre 2010, le recours aux tests ADN [2] pour les étrangers candidats au regroupement familial. L’examen génétique, facultatif et fait après consentement express du demandeur, lui sera remboursé si le visa est accordé. »

S’il refuse, évidemment, il sera « libre » de renoncer à son projet de regroupement familial, idem s’il n’a pas l’argent, car, même si on est remboursé, il faut d’abord avancer les fonds. Surtout que les expertises génétiques coûtent cher et sont peu accessibles dans les pays du tiers-monde. De l’État-xénophobe décomplexé « expérimental ».

« [...] Le texte voté autorise un candidat au regroupement familial le recours aux tests ADN “afin d’apporter une preuve” de sa filiation s’il est originaire d’un pays “dans lequel l’état civil présente des carences” et “en cas d’inexistence de l’acte d’état civil” ou d’un “doute sérieux sur son authenticité”. »

Comme nous l’avons déjà dit dans un article précédent, devoir apporter la preuve de son innocence face à une accusation arbitraire est un fait dictatorial. Cela a été maintes fois dit, mais ça n’a rien empêché, dans quelle mesure les gènes reflètent-ils la filiation ? Et les enfants adoptés ? Interdits de regroupement ? Cynisme, arbitraire, discrimination : État français.

« Pour bien marquer le caractère volontaire de cette démarche, “le consentement express des personnes dont l’authentification est recherchée sera recueilli”. »

Et si la personne n’est pas volontaire pour le marquage au fer rouge génétique, ça sera la porte en “express”.

« [...] Brice Hortefeux (Immigration [3]) a fait une proposition de dernière minute afin de mieux encadrer le dispositif : la mise en place d’une commission indépendante pour évaluer “annuellement les conditions de sa mise en oeuvre”. [...] »

C’est déjà évalué depuis longtemps : avec les 25 000 expulsions par an, combien de déboutés du regroupement familial exigera le national-populisme « expérimental » du régime bleu-blanc-brun Sarkozy / Horte-FN ?

« Le dernier compromis [4] présenté par M. Hortefeux et accepté par les députés [5] prévoit la définition, par décret, des conditions d’application des tests ADN, notamment “la liste des pays concernés et les conditions dans lesquelles sont habilitées les personnes autorisées à procéder à ces examens”. Ces modifications ont emporté l’adhésion de l’un des principaux opposants aux tests, Jean Leonetti, vice-président du groupe UMP, qui a jugé quelles allaient “dans le bon sens” [...] »

Quel enragé, le vice-président du groupe UMP ! « Principal opposant au test » ! Hé bé ! Là c’est sûr qu’on se fout bien de notre gueule ! [6]

« Auparavant l’Assemblée avait adopté, au milieu de nouvelles passes d’armes entre gauche et gouvernement, la principale mesure du texte initial : une évaluation, dans leur pays d’origine, pour les candidats au regroupement familial de moins de 65 ans, de la connaissance du français et “des valeurs de la République”. Si l’évaluation, à laquelle sont également soumis les conjoints étrangers de Français, est négative, une formation, gratuite, est obligatoire. »

J’me marrerais bien si on soumettait les Français « pure-souche » à ces tests : il faudrait probablement en expulser par milliers du sol national ! Par exemple, quelles sont les valeurs « de la République » que véhiculent les UMPétainistes qui nous gouvernent ? Entendons-nous bien : ce n’est pas que je me revendique, moi, libertaire, « de la République » étatique, capitaliste et autoritaire, mais encore moins « du Maréchal »... Et puis bon, on peut bien leur renvoyer leur argumentaire dans les dents, non ?

« Les députés ont abrogé une mesure de 2006, autorisant les conjoints étrangers entrés régulièrement et vivant sur le territoire depuis plus de six mois à obtenir leur visa long séjour en France. »

L’État est un éminent broyeur de vies humaines, il est un crime. Peut-être même « le » crime.

« [...] Les députés devaient encore examiner un nouvel amendement de M. Mariani qui fait débat... »

L’usage de la peine de mort au sein du ministère de l’Identité nationale ?

« Il prévoit de réduire d’un mois à 15 jours le délai de recours laissé à l’étranger devant la Commission de recours des réfugiés (CRR) après le rejet de sa demande d’asile. Le député UMP Etienne Pinte s’est insurgé contre une “atteinte au droit d’asile en France”. »

Ah ! Les députés UMP qui « s’insurgent » ! J’y crois vachement moi (pas toi ?)

jeudi 20 septembre 2007, par Oliv

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Un nouveau maréchalisme