L'En Dehors

Dans un communiqué du 4 mars, la CGT indique que «La tournée au Moyen-Orient du Président de la République a marqué des inflexions inquiétantes sur le nucléaire (...)».

Quoi ? La CGT reconnaîtrait-enfin le caractère dangereux de cette énergie ?

NON, car voici la fin de la phrase «avec la mise en avant de nouveaux acteurs privés comme Total et Suez.»

On est rassuré, car, pour la CGT, ce qui est dangereux dans le nucléaire

* Ce ne sont pas les centrales et leurs «incidents» pouvant facilement virer à la catastrophe,
* Ce n'est pas le problème non résolu des déchets,
* Ce n'est pas parce qu'il paraît douteux que des pays, regorgeant de pétrole et particulièrement ensoleillés, veuillent se tourner vers l'énergie nucléaire coûteuse, longue et délicate à mettre en oeuvre, simplement pour dessaler de l'eau de mer,
* Ce n'est même pas que cette énergie, très dangereuse, serait aux mains d'entreprises privées comme on a voulu nous le faire croire puisque c'est déjà le cas à côté de nous avec Electrabel en Belgique qui régit les centrales belges de Doel et de Tihange et qui possède des participations en France dans les centrales de Chooz et de Tricastin,

NON, ce qui dérange dans l'histoire c'est qu'EDF n'est pas sur les rangs !


D'ailleurs, cela se confirme un peu plus loin dans le document, lorsque la CGT demande la création d'un «groupement d'intérêt économique (GIE) entre AREVA et EDF afin de renforcer les liens entre les 2 entreprises publiques à l'exportation ».


Ainsi les masques tombent :

* C'est clair, on abandonne GDF au privé (Suez) pour, comme on dit en langage patronal, se recentrer sur son coeur de métier, le nucléaire.
* L'argument des nucléocrates de gauche : le nucléaire français doit rester dans le domaine public pour une question de sécurité, est remisé au rayon «en attente, peut encore servir pour les gogos». La seule chose désirée est bien qu'EDF construise des centrales nucléaires, n'importe où, pour n'importe qui (gestionnaires privés ou publics, dictatures...), à n'importe quelles conditions.
* On oublie le Grenelle de l'environnement et avec lui les investissements dans les énergies renouvelables et dans les économies d'énergie puisque le même document demande de «conforter le financement de la recherche fondamentale et appliquée relevant du CEA (commissariat à l'énergie atomique)...»

Et en avant pour la continuation du tout nucléaire !

( Le communiqué est visible sur le site de la CGT, dans la rubrique Nos dernières info - Document mis en ligne le 4 mars intitulé : Nucléaire civil, 3 propositions de la CGT pour conforter la filière)


Martine.