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L'intérêt que Godwin peut susciter tient donc à ce que sa philosophie politique s'inscrit dans l'esprit universaliste des Lumières (Cassirer, 1932). La pensée de Godwin emprunte, entre autres, à Rousseau et à Helvétius, et résonne de l'onde de choc que fut l'avènement de la Révolution française (Jaurès, 1908). Elle est donc à la fois enracinée dans le 18e siècle et profondément moderne.
A ce double titre, l'analyse de l'œuvre de Godwin fait appel à deux registres méthodologiques. Le premier relève de l'histoire des idées, appréhendée suivant une démarche contextualiste (historiciste), voire relativiste ; elle s'efforce d'esquisser la trame des enjeux politiques et moraux rehaussés par l'irruption de la Révolution française, de cerner les influences qui ont marqué la réflexion de Godwin et d'en dégager la singularité. Le second registre, au contraire, fait bon marché de l'historicité et de la sociologie de la connaissance ; il s'attache à restituer sinon la cohérence du moins la pertinence de la philosophie politique de Godwin au regard de la réflexion contemporaine. Cette juxtaposition, quelque peu désinvolte, des deux registres explorés trouve sa raison d'être dans la dualité de la démarche propre à Godwin ; celle-ci oscille, en effet, entre la reconnaissance du poids des contingences institutionnelles et cette sorte de transcendance universaliste et visionnaire qui anime sa réflexion sur la démocratie idéale.
La contribution de Godwin doit, tout d'abord, être appréhendée au regard du contexte historique : elle participe de la controverse britannique entre partisans et adversaires de la Révolution française. Godwin défend une position originale qui, d'une part, est fondée sur l'adhésion à l'idéal démocratique et la foi dans le progrès, et qui, d'autre part, le conduit, après avoir épousé les idéaux jacobins, à rejeter toute forme de contrainte et de centralisation jacobines.
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