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L'infiltration des policiers en civil dans les manifestations
Lu sur Le Monde : "Les images ont été diffusées sur les chaînes de télévision le soir même de la manifestation parisienne du 28 mars. Puis signalées dans la presse avant de circuler sur Internet. Lors de ce défilé contre le contrat première embauche (CPE), des policiers en civil ont arboré des autocollants de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) pour mieux se fondre dans la masse des manifestants. L'initiative a fait immédiatement réagir la direction de l'organisation trotskiste. Et plus largement les organisateurs des services d'ordre des cortèges.
Lire la suite ici

AFP : Des dizaines de policiers en civil se sont fondus dans la foule des "JV" (jeunes violents), mardi lors de la manifestation parisienne, en se déguisant avec des bonnets rasta, des piercings, des capuches, des foulards palestiniens, pour mieux surprendre leurs cibles.

Retranchés sous une verrière, place de la République, cinq jeunes hommes portant casquettes, capuches et blousons barrés d’autocollants anti-CPE de Lutte Ouvrière ou de Sud, s’apprêtaient à repartir dans la mêlée vers 20H40 mardi.

Ils relèvent leur keffieh jusqu’au niveau du nez, comme nombre de jeunes —anarchistes, étudiants, précaires ou banlieusards— prêts à en découdre avec les CRS et les gendarmes mobiles. "Je n’ai rien à dire à la presse", lâche l’un d’eux à des journalistes de l’AFP, reprenant l’antienne anarchiste. Blond aux yeux bleus, il affirme avoir 21 ans. Il en paraît 10 de plus.

Une demi-heure plus tard, boulevard Voltaire, les mêmes s’approchent doucement d’un jeune Noir et d’un jeune Arabe, près d’un sit-in d’étudiants. Puis les saisissent brusquement : "contrôle d’identité, vos papiers". Une fouille méticuleuse suit. Des matraques téléscopiques et des entraves en plastiques sortent de sacs à dos estampillés LCR (Ligue communiste révolutionnaire), des oreillettes apparaissent sous les capuches.

Les victimes de l’opération sont médusées. L’un des policiers en civil porte un bonnet rasta et deux piercings sur le nez. Les papiers sont en règle, viennent les conseils : "rentrez chez vous, ce serait bête de prendre un mauvais coup".

Un policier réfute le terme de "déguisement". "Nous reflétons juste la diversité de la démocratie française actuelle", dit-il, goguenard.

Arpentant les trottoirs, infiltrant le cortège ou les irréductibles de la place de la République, certains policiers en civil ont effectué des interpellations plus ou moins musclées en marge d’une manifestation massive qui s’est soldée par moins de "casse" que celle du 23 mars.

Au centre de la place, un jeune "rasta" qui avait lancé des canettes sur les CRS est plaqué au sol sans ménagement par deux hommes portant capuches et keffieh. "Bande de traîtres", lance-t-il, le souffle coupé, serrant une autre canette de sa main gauche.

La présence de ces manifestants un peu particuliers provoque souvent la colère. "Bande de pourris, cassez vous", hurle à l’adresse de policiers en civil une jeune fille "de la tribu des errants", tenue kaki, piercings et nattes blondes hérissées sur la tête. "Il y a des provocateurs, faites gaffe", lance-t-elle à ses camarades.

Vincent, "précaire" de 25 ans, portant bonnet rasta et keffieh, invective copieusement deux policiers "déguisés comme lui". "Arrêtez sinon je vous gaze", rétorque l’un d’eux. Des lacrymogènes atteignent le jeune homme de plein fouet.

"Je suis pas un casseur", bredouille-t-il les yeux embués de larmes. "Je suis contre l’arrestation des voleurs de pommes et contre la milice de Babylone".
Ecrit par kiffinkos, à 21:55 dans la rubrique "Actualité".

Commentaires :

  anonyme
07-04-06
à 08:41

Oui je peux témoigner. Il y a un mois j'étais arrêté par des flics. Mardi dernier j'ai vu un de ces flics fondu dans la foule... ce qui le distinguait des autres c'était son regard torve. Il plissait parfois des yeux pour mieux voir tel ou tel manifestant en train de scander...
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