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Il y a dans cette « Servitude Volontaire », que certains appelèrent non sans quelques vérités, « déclamations juvéniles d’un républicanisme échauffé à la lecture de Plutarque », quelque chose de mieux.
Il y a tout un réquisitoire – parfois très saisissant et très violent – non seulement contre les abus, mais, ce qui nous intéresse au plus haut point, contre le principe même de l’autorité.
A ce titre, La Boëtie peut sans exagération être considéré comme l’un des précurseurs des idées anarchistes modernes. De plus, il ne fait pas que déplorer l’asservissement universel, ce qui serait peu pour mériter notre admiration : il en montre aussi les raisons et cela, d’une manière très pertinente, je dirai même très actuelle, ce qui place ce petit livre, conçu il y a quatre cents ans, bien au-dessus de la plupart des gros volumes laborieux et lourds écrits depuis sur des sujets analogues.
Mais comme l’écrivait, assez impartialement cependant, Bonnefon, rendant par certains côtés justice à La Boëtie et à sa pensée : « Le Contre’Un est le produit d’une utopie, mais d’une utopie grande et noble. A chaque page s’exhale le plus pur et le plus sincère amour de l’humanité. Rien de plus hardi, mais aussi rien de plus honnête n’a été écrit « à l’honneur de la liberté contre les tyrans » que ce petit traité qu’on prendrait, selon la belle expression de Villemain, « pour un manuscrit antique trouvé dans les ruines de Rome, sous la statue brisée du plus jeune des Gracques » ».
Cela explique l’exaltation qui nous émeut, lorsqu’à plus de quatre cents ans nous relisons ces pages, où le talent du style s’harmonise aux pensées vigoureuses et nobles.
Ce qu’il y a d’émouvant dans ce discours de la « Servitude Volontaire », c’est que chaque fois que surgissent des événements politiques qui renversent l’état de choses existant, chaque fois que des troubles ou des émeutes éclatent, ceux qu’inspirent les nobles passions de se dresser contre l’autorité et la tyrannie, retrouvent dans le « Contre’Un » de quoi puiser une force de pensée nouvelle capable d’exalter leur révolte.
Hem Day, Bruxelles juin 1954 – Cahier Pensée et Action n°3 Introduction – Etienne de La Boëtie, Discours de la Servitude Volontaire.
Commentaires :
croquemitaine |
Merci, j'avais déjà lu ici ou là des extraits mais jamais le livre. Très bon et très pertinent, facilement lisible et qui dit de façon implacable comment la masse passive reste dans son état amorphe pendant qu'on l'opresse. Cependant La Boetie parle du tyran seul, il faudrait mieux considérer une élite plutot, enfin ce n' est pas si important sur le fond. Sa rejoint mon idée que la lutte des classes c'est un peu bidon en effet c'est plus un combat du peuple contre lui meme avec quelque manipulation des élites. "La masse est sans ame et les hommes ont peur de la liberté". "Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres", j'adore cette phrase. Répondre à ce commentaire
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Anonyme 17-06-05
à 16:33 |
BofLa Boétie, précurseur sans doute, mais quand même bien imprégné des fadaises de son XVIe siècle, si on en juge par cette conclusion qui gâche tout:<br />"Levons les yeux vers le ciel pour notre honneur ou pour l'amour de la vertu, mieux encore pour ceux du Dieu tout-puissant, fidèle témoin de nos actes et juge de nos fautes."<br />Ni dieu ni maître, c'était sans doute trop demander pour l'époque.<br /><br />
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Jean-Louis 17-06-05
à 17:52 |
Re: BofOui mais Chouchou, si tu n’écris pas tout le paragraphe… (…) De ma part, je pense bien, et ne suis pas trompé, puisqu’il n’est rien si contraire à Dieu, tout libéral et débonnaire, que la tyrannie, qu’il réserve là-bas à part pour les tyrans et leurs complices quelque peine particulière. Que dit donc Un : Que celui ou ceux qui croient en la Divine Loi - z’eux seuls -, seront rappelés à la rigueur acceptée d’une justice Céleste. Brrrrr ! Répondre à ce commentaire
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à 10:22