l'anarcho individualisme libertin au 17éme siécle ou le refus des contraintes
l'anarcho-individualisme libertin au 17éme siècle ou le refus des contraintes par l'exercice de la libre pensée :
Libre-pensée libertine
Épicure prônait essentiellement la libre-pensée en disant « au-delà des
lois et des règles connues de tous peut se trouver la vérité,
l’innovation. Arrêter ses pensées à ces seules règles et lois est donc
une erreur ». L’histoire lui donne probablement raison, puisque ce sont
ceux qui ont refusé de croire comme vrai tout ce qui était connu à une
époque donnée qui sont aujourd’hui considérés comme les plus grands
philosophes, penseurs, artistes, scientifiques ou inventeurs de tous
les temps ! Certains disciples d’Épicure sont allés plus loin encore en
prétendant que les lois, les règles applicables en société, les
fondements religieux étaient, pour eux, autant de carcans qui
limitaient leur pensée. C’est de cette branche « dissidente » que sont
nés les fondements de ce qui aujourd’hui appelé libertinage.
Les libertins du 17ème siècle ont été largement oubliés et sous-estimés
par l histoire de la philosophie officielle et par l université
française. On leur préfère les tenants de la philosophie chrétienne de
cette époque : Descartes, Pascal, Malebranche Pourquoi une telle
négligence ? Peut-être parce que les libertins du 17ème siècle ne
forment pas une école ; ils ne cherchent pas à mettre sur pieds une
doctrine ou un système. La pensée libertine doit plutôt se comprendre
comme attitude, style, règle de vie concrète. Ces hommes recherchent
une forme de sérénité, de quiétude, de plénitude. Il n y a pas de
philosophie libertine; on pourrait plutôt parler d une sagesse
libertine. Elle est commune à plusieurs hommes en ce début de 17ème
siècle : François de La Mothe Le Vayer, Pierre Charron, Pierre
Gassendi, Gabriel Naudé, Jacques Vallée Des Barreaux, Cyrano De
Bergerac, l auteur anonyme du clandestin et scandaleux Théophrastus
Redivivus, Saint Evremond... Un libertin est un affranchi.
Etymologiquement, libertinus désignait dans la Rome antique l esclave
qui était libéré par son maître, et qui retrouvait sa condition
naturelle d homme libre. Le libertin inaugure un passage, celui de l
exploitation à l autonomie. Il incarne le moment périlleux où l
individu se réapproprie sa vie, ses biens, son indépendance, son corps.
C est pourquoi cette sagesse est aussi une sagesse sportive : retrouver
la souplesse, la dextérité, l agilité, la vigueur de son corps lorsque
les membres ne sont plus entravés par des liens. Au final, le libertin
est un individu qui conquiert sa liberté et son indépendance en s
affranchissant d une façon populaire et mimétique de penser et de
vivre, qui, enfin, assume pleinement sa singularité et sa duplicité.
Ces libertins constituent un maillon essentiel dans l histoire de la
philosophie et des idées . Ils vont véhiculer des idées, réactiver des
formes de pensées elles aussi négligées et oubliées par l histoire
officielle (les Sceptiques, les Cyniques, les Matérialistes...). De
même ils ont eu une influence déterminante sur les penseurs de leur
temps : Descartes, Pascal, Mersenne, Malebranche, Spinoza, Fontenelle,
Pierre Bayle. La philosophie des Lumières a une dette significative à l
égard des libertins du Grand Siècle.
pour en savoir plus lire aussi : http://www.lyc-levigan.ac-montpellier.fr/doc_pedagogie/espace_eaf/cours/mvt_litteraires/libertinage.htm