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Terre sacrée : Et la situation continue à se dégrader.
Le Grenelle de l'environnement a viré en Grenelle de l'empoisonnement:
L'industrie agrochimique remplace les anciennes molécules moins rentables par de nouvelles bien plus lucratives et d'une toxicité encore jamais vue.
On ne mesure plus le toxique en mg/l, ou en ppm, mais maintenant en ppb
(partie par milliard).
Exemple du Cruiser récemment autorisé. La fine pellicule d'enrobage
d'un grain de maïs contient 0,63mg de thiaméthoxam (source Syngenta)
Ouvrez un ce ces sacs de semences Cruiser, prenez un grain de maïs, un seul,
balancez le dans une cuve de 5000 litres d'eau, vous atteignez une
contamination de 0,126microgramme/litre, soit au dessus de la norme
européenne de 0,1 microgramme/litre pour l'eau potable. Le thiaméthoxam est
hyper soluble dans l'eau (jusqu'à 5gr/litre d'eau).
Semé à 100 000 grains/hectare, le potentiel de contamination d'un ha de maïs
Cruiser correspond donc à la contamination potentielle d'un demi milliard de
litres d'eau à 0,126 microgrammes/litres. Une partie de ce thiaméthoxam
arrivera inéluctablement à votre robinet. Une partie aussi, c'est
l'objectif, se diffusera dans la sève de la plante, et cette fois ce sont
nos petites abeilles et tous les insectes pollinisateurs qui resteront sur
le champ. Et quel impact d'un tel poison sur les vers de terre et toute la
flore microbienne du sol?
Les firmes chimiques connaissent l'extrême toxicité de la molécule
ainsi que sa rémanence : « une utilisation seulement tous les 3 ans »,
« pas de plante attractive pour les abeilles dans la rotation des
cultures » (et le maïs ? ) , «installer des déflecteurs sur les semoirs
pour que les poussières ne s'envolent pas», «remplissez le semoir à
plus de 10m du bord du champ», «semer par vent faible», «portez des
équipements qui protègent les yeux, la bouche et le nez, notamment un
masque, des gants, une combinaison à capuche. ».
Serait-ce «les graines de la mort» pour exiger de l'agriculteur
tant de précautions ?
Vous pouvez consulter toutes les précautions d'emplois à l'intention de
l'agriculteur . à vous donner froid dans le dos. (1)
Veulent-ils exterminer les apiculteurs, ces témoins gênants?
Les abeilles disparaissent en quantité depuis une
dizaine d'années, ce qui correspond à l'arrivée des néonicotinoïdes dont le
fameux Gaucho que tout le monde croit interdit, mais sa molécule «
l'Imidaclopride » est de plus en plus présente dans les sols français. Elle
est toujours utilisée pour les céréales, pour la betterave à sucre, pour des
fruitiers. sous une vingtaine de marques commerciales, liste que vous pouvez
trouver sur le site du Ministère de l'agriculture (2).
Elle est présente partout, Une étude en 2002 2003 relevait que 60 à 70% des
pollens de végétation spontanée contenaient de l'Imidaclopride à des doses
suffisantes pour constituer une toxicité chronique.
La plupart des apiculteurs sont convaincus de ces faits, mais ce
n'est pas facile pour eux de le prouver : les abeilles ne revenant pas à la
ruche, il est difficile de les faire analyser. On assiste de plus en plus à
une dépopulation des ruches tout au long de la saison, avec beaucoup de
problèmes de fertilité (beaucoup de ruches bourdonneuses.). Et que sait-on
aujourd'hui des effets synergiques de plusieurs molécules ? On retrouve un
tel cocktail dans la nature, même dans l'eau de pluie Voir étude
1999-2002(3).
Une récente étude en Italie a prouvé l'extrême toxicité des exsudats de maïs
traités aux néonicotinoïdes, de l'ordre de 1000 fois la dose fatale à
l'abeille, (4)
La plupart des apiculteurs sont écoeurés du refrain de l'AFSSA « les
mortalités d'abeilles sont dues à des causes multifactorielles »
L'apiculteur était-il plus compétent autrefois ? Il y a moins de 20 ans, des
« papis » produisaient du miel en se contentant de soulever le toit de la
ruche 2 fois par an, une fois pour poser la hausse, une fois pour l'enlever.
Leur principal souci était d'avoir des ruches vides pour installer les
essaims naturels qui se présentaient. Aujourd'hui malgré les élevages de
reines et les nombreux essaims que nous faisons sans cesse, nous avons en
permanence des palettes de ruches vides. L'évolution est dramatique depuis
quelques années. D'ailleurs les chiffres officiels l'annoncent : moins 15
000 apiculteurs amateurs au niveau national entre 1994 et 2004 (source audit
GEM), et depuis le déclin s'est accéléré.
Les maladies, parasites ou champignons divers existaient avant, ils ne sont
pas la cause première de nos soucis mais plutôt la conséquence de
l'affaiblissement par les pesticides. Méfiez-vous de la désinformation
perpétuelle pratiquée par le lobby agrochimique dans les médias, sur
Internet avec ses liens sponsorisés. Quand vous tapez « abeilles,
environnement.» vous avez www.jacheres-apicoles.fr financé par BASF et les
grands semenciers, vous y trouverez tout sur les menaces pesant sur
l'abeille mais bien sûr un dédouanement des pesticides (5).
Nous avons face à nous la puissance de l'industrie chimique. Des «
journalistes agricoles » tel Gil Rivière-Wekstein leurs sont totalement
dévoués (6)... Ils réussissent même à établir une « collaboration » avec des
collègues apiculteurs tel Philippe Lecompte, apiculteur, bio de surcroît.
Doit-on encore considérer ceux-ci comme « apiculteurs » ou d'abord comme «
consultants » pour ces firmes chimiques?
L'UIPP « l'Union des Industries de la Protection des Plantes »
(7), organisme de propagande des pesticides siège à l'AFSSA. Ainsi l'on
comprend mieux pourquoi l'AFSSA peine tant à accuser les pesticides.). Sa
présence est-elle compatible avec un fonctionnement indépendant (8)
Hier, je suis resté très perplexe à la lecture de la dernière fiche «
Avertissements agricoles » sur l'utilisation du Cruiser, émise par
le SRPV (Service Régional de la Protection des Végétaux). Juste les
précautions d'emplois minimums concernant l'aspect technique. Absolument rien
sur la forte toxicité du produit, même pas pour l'agriculteur. Aucune
consigne pour demander de restreindre, ce traitement des plus polluant, aux
parcelles à risques avérées.
Récemment en Bretagne (et ailleurs sans doute) une grosse propagande a eu
lieu, pour inciter les agriculteurs à commander des semences traitées
Cruiser, propagande par l'industrie chimique et très bien relayée par
certains revendeurs. Ils parviennent à convaincre nombre d'agriculteurs de
jouer la sécurité, on met de la semence traitée même ou il y a très peu de
risques de taupins, pour ça il y a même des promotions.
Pourtant un technicien agricole expérimenté, libre et indépendant, vous dira
que de nombreux agriculteurs conventionnels ne connaissent pas de dégâts
sérieux dus aux taupins. Il vous dira que les
risques déclenchant sont bien connus : dégradation des matières organiques
en anaérobie, PH insuffisant, déséquilibre des sols. Il est aussi évident,
que ces agriculteurs savent depuis longtemps incorporer les matières
organiques au sol, bien avant le semis.
Soyons tous bien conscients que ce n'est pas ces 1 à 2% de parcelles à
risques qui sont visées par Syngenta, mais bien toutes les surfaces de maïs.
Dans leurs documents publicitaires, avec des arguments partisans
et mensongers, ils promettent des rendements meilleurs dans toutes les
situations, la lutte contre le taupin n'est qu'un prétexte et une porte
d'entrée pour convaincre les agriculteurs à acheter leur poison.
Le matraquage systématique par la diffusion de « bulletins d'alertes taupins
» auprès de techniciens agricoles et dans les journaux agricoles a préparé
le terrain depuis quelques années. Ils avaient annoncé un pullulement de
taupins suite à l'interdiction de certains produits jugés trop toxiques.