Lu sur
A-Infos : « L’Irak est aujourd’hui une proie des USA, un territoire soumis à la brutalité de la soldatesque, au pillage, au mépris de ses peuples, au vol de ses ressources. L’Irak vit sous la botte impérialiste. De ce fait, il est normal et légitime que la société irakienne résiste, y compris les armes à la main. La Tchétchénie subit une guerre ignoble, une occupation cruelle de la part des armées de Poutine. Les Etats du monde entier se taisent, couvrent et acquiescent. Il est normal et légitime que le peuple tchétchène refuse de plier l'échine et se batte, y compris avec des armes.
Mais la résistance contre l’occupation ne dit pas tout de l’oppression et de la domination, du déni et du mépris subis par celles et ceux d’en bas. La puissance américaine et ses auxiliaires, les bourgeoisies du monde entier, exploitent les peuples d’Irak. Mais il y a aussi une bourgeoisie irakienne qui collabore avec les occupants ou qui les combat. Résistante ou collabo, elle exploite, opprime et domine. Il y a une permanente entreprise d’asservissement des femmes. Une perpétuelle pression totalitaire des appareils religieux pour se soumettre la société.
En Irak comme en Tchétchénie, des forces de résistance contre l’occupation étrangère agissent au nom de valeurs et d’objectifs d’intolérance, de fermeture, d’exploitation et d’oppression de celles et de ceux d’en bas. Ces forces, véritables contre-états en gestation, agissent avec le même mépris des gens, la même sauvagerie que la soldatesque des Etats institués. Elles tuent des civils, massacrent, torturent et séquestrent dans une symétrie parfaite avec l’action des militaires et des flics des Etats américains ou russes.
Les femmes et les hommes qui en Irak organisent la lutte sociale, mettent sur pied les syndicats, les organisations de chômeurs/euses, les associations de femmes, sont poursuiviEs, blesséEs, répriméEs et tuéEs par toutes les forces de l’exploitation, impérialistes, grand-russes ou résistantes contre l’occupation étrangère.
Il n’y a pas de résistance qui puisse justifier l’égorgement de douze travailleurs népalais venus en Irak gagner leur vie et celle de leurs familles en travaillant sur des sites américains.
Il n’y a pas de combat de libération nationale qui puisse justifier le massacre prémédité des enfants en Ossétie. Pas même, et surtout pas, les crimes de l’armée russe contre le peuple et les enfants de Tchétchénie.
Reprendre dans la résistance les valeurs et les pratiques de l’oppression salit la lutte pour la liberté et la met à mort, ouvrant la route à de nouvelles dominations, à de nouvelles dictatures, à de nouvelles horreurs.
L’histoire du marxisme-léninisme et de beaucoup des combats anticoloniaux et anti-impérialistes porte cette trace horrible.
Pour ces raisons, parce que nous n'avons pas oublié, il nous est particulièrement intolérable que des communistes autoritaires, ancienne ou nouvelle manière, nous rejouent le 'soutien critique' à la lutte anti-impérialiste, couvrant ainsi l’horreur d’un combat de libération nationale qui foule au pied les peuples qu’elle prétend libérer, les gens d’en bas. »
Texte extrait de Rebellion # 29
Feuille d'agitation de l'Organisation Socialiste Libertaire (Suisse)
www.rebellion.ch
OSL/BE
