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cnt31: INTERMITTENT-E-S SOIT TU LUTTES, SOIT TU CRÈVES !!
Une fois de plus la gestion paritaire de l’UNEDIC profite à la logique patronale : briser la solidarité interprofessionnelle. Au nom de la lutte contre le déficit des caisses, on vire les plus faibles.
L’accord du 18 avril 2006, concernant les annexes 8 et 10, vient d’être signé par la CFDT qui accompagne toutes les réformes anti-sociales du gouvernement et du MEDEF (réforme de la sécurité sociale, des retraites, etc.). Dans très peu de temps, si nous ne luttons pas, le gouvernement, qui ne veut pas froisser ses meilleurs alliés, donnera son agrément à ce protocole. Le risque majeur est de voir les 34 000 travailleurs du spectacle, « sauvés » par l’allocation de fonds transitoire alimenté par l’état, privés de leur droit à l’indemnité chômage.
Le protocole de 2006, c’est le protocole du 26 juin 2003 mais pleinement appliqué. Ce protocole exclut les travailleur-se-s qui n’auront pas fait 507 heures en 10,5 mois pour les artistes et 10 mois pour les technicien-ne-s du spectacle. Le seul changement notable c’est qu’on peut être rattrapé si, sur une période de 12 mois, on justifie de 607 heures contre 507 avant le protocole de 2003. Or d’après le rapport Guillot, plus de 50 % des bénéficiaires du régime des intermittents déclarent moins de 600 heures de travail par an. La spécificité de nos métiers est totalement niée car une année le travail peut être abondant et l’année suivante complètement absent. La discontinuité de nos contrats n’est plus compensée par un système d’indemnisation solidaire, basé sur une période correspondant à nos rythmes de travail. La brutalité du protocole de 2003 va s’appliquer cette fois dans toute sa rigueur car l’Allocation de Fonds Transitoire (AFT) va disparaître en laissant place à un « Fonds de Professionnalisation et de Solidarité » (allocation ridicule versée sur une période allant de deux mois à six mois, en fonction de l’ancienneté, dont on peut bénéficier une à trois fois au cours de sa carrière, également en fonction de l’ancienneté). Véritable invitation à sortir de la branche spectacle.
L’AFT, c’est à ce jour 34 000 intermittents repêchés ! N’oublions pas que ce fonds a été créé à la suite des luttes de l’été 2003 et de la perturbation du festival de Cannes 2004. Alors, il y a deux solutions. Soit nous abdiquons devant la logique patronale qui casse le régime solidaire de l’UNEDIC. Soit nous nous battons pour revenir à une indemnité versée pendant 12 mois et justifiée par 507 heures de travail sur 12 mois, avec date anniversaire.
Pour lutter contre le déficit de l’UNEDIC, la solution n’est pas de priver les travailleurs de leurs droits lorsqu’ils sont au chômage, mais de lutter contre le chômage en finançant correctement les réalisations culturelles !
Ce nouveau protocole nous met le couteau sous la gorge. Il nous oblige à la course aux cachets et aux contrats, véritable aubaine pour les employeurs, car il sera plus difficile de refuser des salaires au rabais. Dans ce contexte, nous ne pouvons décemment penser que les conventions collectives vont se négocier dans de bonnes conditions et sur des bases saines.
BALAYONS LA GESTION PARITAIRE QUI NOUS PRIVE DE NOS DROITS POUR UNE GESTION MUTUALISTE DE L’UNEDIC PAR LES TRAVAILLEURS-EUSES EUX-MÊMES.
LA CNT APPELLE L’ENSEMBLE DES TRAVAILLEURS-EUSES DU SPECTACLE A SE MOBILISER CONTRE LE PROTOCOLE DE 2006. ENSEMBLE CONSTRUISONS UNE NOUVELLE MOBILISATION.
Voici quelques RDV :
- Le 2 décembre contre le chômage et la précarité
- Le 6 décembre journée nationale de grève.