19 février
Assise sur un banc en face du port de Pointe-à-Pitre, Katy parle de la discrimination dont les jeunes noirs, comme elle, sont victimes dans les entreprises en Guadeloupe. Elle explique : « C’est à cause des Békés et de ceux que j’appelle les nouveaux békés, qui en contrôlent la plupart… » La conversation s’interrompt. En face, quatre amis lui font des signes. « Il faut rentrer ! » « Déjà ? » « Il est 20 h, c’est le couvre feu, si on tarde, on prend des risques ». Le couvre feu, c’est Domota qui l’a demandé, alors qu’à la nuit tombée, des jeunes commençaient à réinstaller leurs barrages. Ils attendent maintenant que le rouge passe au orange clignotant pour bloquer les routes et peut-être foutre le boxon dans la ville. On ne sait pas. Mais un vent de panique s’est emparé de la foule, rapidement dispersée après la réunion à huis clos (et strérile) entre les leaders du LKP et les représentants de l’Etat. Katy s’en va, bras dessus bras dessous avec son copain. Elle s’éloigne. Nous l’entendons malgré tout murmurer : « J’entends les sirènes, déjà… On verra bien. »
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