Lu sur
Indymédia Paris : "Une fois terminée la distribution habituelle à la Gare du Nord et considérant qu'il restait encore de la nourriture, le collectif FNB a pensé à rendre visite aux habitantEs du camp des Enfants de Don Quichotte, installé au niveau du quai de Jemmapes. Les tables furent installées sur le trottoir contre le mur, et les gamelles de légumes (tendrement cuisinés) y furent déposées. Cela s'avèrera poser problème pour des raisons complètement obscures au départ. Nous avons commencé à distribuer ces repas chauds aux SDF. Très rapidement, un dénommé Jean-Baptiste (qui se présentera tout d'abord comme « le frère d'Augustin », pour ensuite se déclarer « chef » ou encore « responsable de tout ce bordel ») est venu interpeller certains d'entre nous, cherchant vainement le « responsable » du FNB. C'était perdu d'avance... Au fur et à mesure que le temps passait et que les discussions avançaient - et que nous continuions en même temps la distribution, le ton changea. Il était clair que -le dit- Jean-Baptiste était loin d'être content de notre présence, ce qui au regard de notre action sur place peut surprendre. Il nous reprochera d'abord de ne pas avoir demandé son autorisation, pour finalement s'énerver au nom de la défense des riverains. On bloquait la voie, parait-il. Est-ce que nos différends valaient l'intervention des gros bras musclés et particulièrement haineux du dénommé « service d'ordre » -certains munis de barres en fer ? Outre les remarques homophobes, insultes et menaces, on nous a qualifié de « sales gauchistes ». Un SDF qui nous soutenait ouvertement, s'est fait menacé de mort à plusieurs reprises par ce même service d'ordre, soi-disant chargé de la sécurité des gens du campement. Durant les deux heures de présence, une soixantaine de repas furent servis et beaucoup d'échanges sympathiques avec les SDF. Eux semblaient plutôt contents de nous voir, de manger un repas chaud (végétalien et plein de vitamines) en plein mois de Janvier, alors que la Chorba ne peut venir que le soir, et que beaucoup avaient faim.
Derrière nos échanges houleux avec le « responsable » des Enfants de Don Quichotte et son service d'ordre, sont posées des questions politiques. Le « camp » des Enfants de Don Quichotte est géré par des leaders désignés (la famille LEGRAND), appuyés par des vigiles : à moitié SDF, à moitié issus d'entreprises privées. Cette autorité est renforcée par des traitements différents entre les habitants du campement et l'impossibilité pour certains d'exprimer leur désaccord avec les choix imposés.
Notre idée de l'organisation est toute autre. Notre collectif est basé sur la participation de touTEs aux décisions ainsi qu'à la pratique. C'est pourquoi nous ne reviendrons pas, malgré l'invitation polie finalement exprimée par « Jean-Baptiste ». En effet, leur idée de la gestion est clairement aux antipodes de notre vision de l'autogestion et de l'autonomie d'une lutte.
le lundi 22 janvier 2007 à 18h29