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MSNBC, 15 avril 2008
La période de fonte des glaciers et des neiges a lieu désormais plus tôt dans la saison, ce qui signifie que l’eau n’est plus disponible durant l’été au moment où des millions de personnes ont besoin d’elle, lorsque les pluies se font plus rares, avertissent les scientifiques.
« C’est tout simplement une bombe à retardement », a mis en garde l’hydrologue Wouter Buytaert lors d’une réunion de spécialistes des géosciences qui s’est tenue à Vienne.
Les régions les plus exposées au risque d’un manque d’eau pour la consommation humaine et l’irrigation sont l’ Afrique australe, les États-Unis, l’ Amérique du Sud et la Méditerranée, ainsi qu’une partie du Moyen Orient.
La hausse des températures mondiales entraîne une fonte des eaux plus précoce dans l’année et les montagnes pourraient ne plus être en mesure de fournir cette ressource vitale durant les périodes sèches.
« Dans certaines zones où les glaciers sont de petite taille, ils pourraient avoir disparu d’ici 30 ou 50 ans et une source régulière d’eau, en particulier durant les mois d’été, aura peut-être disparu, » prévient Mme Buytaert.
Cette chercheuse de l’université de Bristol en Grande-Bretagne, s’inquiète pour les régions méditerranéennes, sur lesquelles ses recherches ont porté, mais elle indique que cette menace vaut également pour l’ensemble de la région des Alpes ainsi que d’autres massifs montagneux.
Daniel Viviroli, de l’Université de Berne en Suisse, estime que près de 40% des régions montagneuses pourraient être en danger, car elles fournissent leur eau à des populations qui ne peuvent s’en procurer ailleurs.
M. Viviroli juge que les zones subtropicales, où vivent 70% de la population mondiale, sont les plus vulnérables.
Avec une population mondiale qui devrait se développer rapidement, il n’y aura peut-être pas toujours suffisamment d’eau potable, et encore moins pour l’irrigation, qui utilise environ 70% de l’eau provenant de la fonte des neiges et des glaciers.
En Afghanistan, qui abrite environ 3500 glaciers, les effets du réchauffement climatique se font déjà ressentir dans la région de l’Hindu Kush, note Bruce Molnia, un chercheur de l’US Geological Survey.
« Les glaciers sont de plus en plus petits », observe-t-il dit, ajoutant que cela provoque des inondations plus fréquentes.
Dans certaines vallées la neige a complètement disparu durant les mois où elle recouvrait d’habitude les montagne et certains bassins sont déjà à sec, dit M. Molnia.
« Et ce dont je parle ici est transposable dans pratiquement tous les pays qui sont tributaires de l’eau des la fonte des glaciers de l’Himalaya », précise-t-il.
Pour les scientifiques, la collecte des données est difficile dans cette région montagneuse occupée par les Talibans, aussi recourent-ils à l’imagerie satellite.
Mme Buytaert fait remarquer que dans la mesure où ils ne sont qu’un petit nombre à étudier l’hydrologie des montagnes, ce qu’ils ne savent pas encore pourrait être tout aussi préoccupant que ce qu’ils ont déjà observé.
« Les montagnes sont considérées receler de l’eau partout et en permanence, alors les gens s’imaginent qu’ils pourront en avoir tout le temps », dit-elle.
« Mais les montagnes sont des boîtes noires au sens scientifique du terme, il y a tellement de données manquantes dans nos modèles. Nous ne savons pas très bien ce qui s’y passe. »
Variation annuelle (G) et cumulée (D) de l’épaisseur des glaciers, mesurée par la Nasa. Source : Global Glacier Recession, NSDIC
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Publication originale MSNBC, traduction Contre Info
Illustration : Himalaya et fleuve Indus