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Promis, juré : le gouvernement va respecter la promesse du président Sarkozy de ne remplacer qu’un départ à la retraite sur deux parmi les fonctionnaires de l’État, afin de faire des économies. Le Premier ministre François Fillon l’a réaffirmé, fin juillet, à l’issue du séminaire gouvernemental consacré aux orientations du budget pour 2008. Citons-le in extenso, pour nous en délecter : « Au total, ce sont quelques 22 700 départs à la retraite qui ne seront pas remplacés en 2008, contre seulement 12 000 en 2007. L’objectif de non remplacement d’un fonctionnaire sur deux sera donc respecté ». Voilà qui a le mérite d’être clair. Et Fillon a ajouté : « cette règle du un sur deux sera appliquée avec rigueur », mais avec quelques exceptions pour l’Éducation nationale (un départ sur trois), la Justice et l’Enseignement supérieur et la recherche.
Seul problème, de taille, avec ces martiales directives, que Bakchich a auscultées de plus près : elles sont fausses. Du moins si l’on en croit le rapport du très sérieux député UMP Gilles Carrez, présenté le 11 juillet 2008 par la commission des Finances dans le cadre de la préparation du budget 2008. Peu suspect d’être anti-sarkozyste, Gilles Carrez donne les chiffres des départs à la retraite des fonctionnaires d’État d’ici à 2015, graphique à l’appui : plus de 82 000 sont prévus en 2008, et plus de 70 000 départs chaque année au moins jusqu’en 2011. Pour lui, il faut profiter de ces départs pour faire des économies le plus rapidement possible et réformer l’Etat. « Saisir cette occasion dès 2008 paraît d’autant plus nécessaire que c’est l’année qui, pour la fonction publique d’État, constitue le “pic” des départs à la retraite (plus de 80 000 départs) », écrit le député.
Prenons nos calculettes : la moitié de 82 000, cela représente 41 000 postes que le gouvernement devrait ne pas remplacer en 2008 pour tenir les promesses du candidat Sarkozy et les engagements publics de Matignon. Or Fillon parle de 22 700 départs non remplacés en 2008, en prétendant que la règle du « un sur deux » est appliquée. Il y a comme un petit problème de calcul. Si l’on se réfère aux chiffres officiels publiés par Carrez, il s’agit plutôt d’un sur quatre. Autrement dit : soit Fillon se trompe et il lui faut reprendre le chemin de l’école pour suivre quelques cours d’arithmétique. Soit on lui a fourni des données d’un autre pays, la Belgique par exemple. Soit tous ces chiffres ne sont pas très fiables, et l’annonce du « un sur deux » relève du pur effet d’affichage politique. Si les médias l’avalent tout cru, tant mieux…
Ultime signe de ce cafouillage : Bakchich s’est procuré l’argumentaire intitulé « zoom N°15 sur le budget de l’Éducation nationale », envoyé le 28 août dernier par le porte-parole du gouvernement, l’auguste Laurent Wauquiez, à tous ceux qui sont susceptibles de soutenir publiquement son action, y compris parmi les cadres de l’UMP. Et que peut-on lire dans ce vade-mecum de la bonne pensée gouvernementale ? « Conformément aux annonces faites par le Premier ministre en juillet, 22 700 fonctionnaires partant à la retraite ne seront pas remplacés en 2008, soit environ un départ sur trois ». Vous avez bien lu : un départ sur trois. C’est à y perdre son sens de la mathématique. Alors, c’est un sur deux (version Fillon), un sur trois (version Wauquiez) ou un sur quatre (version Carrez) ? Mystère. Bakchich propose de compter les fonctionnaires qui partent à la retraite un par un tout le long de l’année 2008, afin d’en avoir le coeur net ! Et de ne remplacer qu’un ministre partant sur deux pour éviter les cacophonies…