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L'En Dehors


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Feu 2005 ... année inutile pour l'humain
Lu sur Altermonde-le village : "Nous savons ce que nous venons de vivre, mais comment savoir ce que nous aurons à subir en 2006 ? La question semble très pessimiste, mais ne serait-elle pas surtout réaliste ? Comment espérer une année nouvelle et plus souriante, lorsqu’un groupe de députés de droite, passé rapidement à l’extrême droite, met tout en œuvre, notamment pendant « l’absence » des Français, pour détruire toute cohésion sociale comme nationale ?

On ne peut pas avoir une idée réaliste de l’avenir sans considérer ce que fut le passé, notamment le plus récent. Or, que fut ce passé ? Qu’est donc le message donné d’une part par le peuple et d’autre part par les élus ? Qu’en a compris le peuple ? Qu’en ont retenu les élus ?
Un peu d’histoire...

Le peuple, c’est bien connu, n’a rien à dire ; il lui suffit de subir. Sauf quand, oh miracle, l’élu supérieur, qu’on dit « Président », dans sa magnanimité, convoque ce peuple pour le laisser s’exprimer. Quand bien même cette décision est chargée de calculs divers, qu’il est lourd de l’espérance que le « bon peuple » fera le « bon choix », un référendum reste un moment d’exception. Les Français, en ce joli mois de mai 2005, l’ont bien compris qui se sont précipités en masse devant les urnes. Ils ont senti que ce vote avait un sens contrairement à celui qui permet de désigner ses dirigeants, vote qui, lui, est devenu une sinistre mascarade puisqu’il s’agit de remplacer, éventuellement, Jacques par François, tout en sachant que les intérêts de François sont les mêmes que ceux de Jacques et qu’en aucun cas, le dit François, hormis dans ses discours, ne déplacera ne serait-ce qu’une virgule des décisions de Jacques...

Et ces Français, oh surprise, ont largement refusé de faire le « bon choix » officiel. Et pourtant, Jacques, François, Nicolas, Alain et une foule d’autres leur avaient seriné, des mois durant, la bonne parole, la « bible » officielle d’un futur radieux sous les hospices d’une « concurrence libre et non faussée », nouvelle déesse incarnée des foules médusées et béates. Ce fut un moment d’exception que beaucoup n’oublieront pas, tant il fut important et jouissif pour les esprits libres. Ce ne fut pourtant qu’un très court instant de bonheur que cette goutte de liberté que nous avions imposée à nos pouvoirs déboussolés...

Car, Jacques, François, Nicolas, Alain et les autres, puissamment aidés par les canards de Jean-Marie, Serge J. et Serge D., n’allaient pas tarder à nous montrer combien ce peuple était stupide, combien il ne comprenait rien à ses propres intérêts, combien il rejetait l’avenir triomphant promis et compromettait la rude construction de « l’hommo-économicus », cet être nouveau, enfin idéal car sans cervelle ni conscience...

Au bilan, le pouvoir, en France et dans le reste de l’Europe, ne veut pas croire que le vote des Français, bientôt suivi par le même vote des Hollandais, pouvait compromettre des plans si juteux et prometteurs pour les actionnaires et autres spéculateurs qui salivaient déjà sans retenue... Et, Valéry, le « papa » de ce merveilleux plan, déjà, nous annonce qu’on nous le resservira dès que nous serons plus « raisonnables »...

Bientôt, ce furent les vacances, ce moment béni, tant attendu des pouvoirs puisque, enfin, ils ont les mains libres pour détruire tout ce à quoi tient ce peuple ignare. Ernest-Antoine le disait depuis longtemps : « Les pauvres sont trop riches ! » Laurence, sa remplaçante, tint à peu près le même langage. Jacques, l’élu tout en haut, ayant bien compris leur discours, car ils parlent plus près de son oreille alors que le peuple est toujours trop lointain, après le départ sans gloire du sieur Raffarin, nomma à la tête du pays, un poète notoire et au nom si joliment noble.

Celui-là, forcément, saurait faire passer les pires vilenies pour une charmante poésie... Le noble à peine nommé, se donna, comme Bonaparte, cent jours pour détruire l’essentiel : le droit du travail. De fait, avec ses scribes dans leurs bureaux, ne connaissant de la vie que l’écume et jamais la profondeur, il n’en fallut guère plus de trente pour abattre l’arbre centenaire et nous servir le « contrat nouvelle embauche ». Une merveille que seul un poète pouvait faire consommer à un peuple absent. Comme un magnifique symbole, pour marquer la fin des privilèges ouvriers, ces choses scandaleuses, le CNE fut intronisé le 4 août pour bien marquer la continuité révolutionnaire ! Laurence en fut ravie, tout comme ses riches amis... Et tant pis si le peuple en fut marri... Lorsqu’on est de noble descendance, on ne s’attache qu’à l’avis des « gens bien nés »...

Etrangement nommé à l’Intérieur par Jacques, Nicolas ne supporta pas la gloire subite du poète qu’il ne considère que comme vil pain... Du haut de ses trois pouces, grimaçant, grinçant, ne tenant jamais en place, l’Intérieur, sous sa férule, allait se faire voir à l’extérieur. Et c’est ainsi, si mes souvenirs sont bons, que dès la fin juillet et en août assurément, Nicolas lâcha ses hordes policières contre ces étrangers qui mangent le bon pain des Français. Rafles ici, rafles là-bas ; arrestations là, baston ici ! Cela ne cessa pas, à tel point que nombreux furent les résistants qui se demandèrent si ce pays vivait l’an 2005 ou s’ils n’étaient pas plutôt revenus aux années 41-44... Il y avait un curieux parfum, semblable au nauséabond, venu tout droit de Vichy. D’aucun pensait que Nicolas se verrait bien dans un portrait de Maréchal... Et Nicolas de dire, de crier à ses troupes fébriles : « Du chiffre » ! « Je veux du chiffre » ! Depuis, on ne voit que lui, on n’entend que lui, même que certains s’inquiètent si d’aventure un soir, par un curieux hasard, on ne l’aperçoit pas dans la petite lucarne dédiée à Coca...

Il serait vain, et franchement malsain, de retenir et traduire ici, l’ensemble des actes, paroles et décisions de Nicolas. Retenons simplement ce dont il semble le plus fier : « Karcher » et « racaille ». Cela montre le niveau du personnage et, tant pis pour lui, si, assurément, tout ceci ne le grandit pas. Vouloir devenir, à tout prix, à coup de rage, « Président à la place du Président  », allume les banlieues parsemées de mauvaises pailles policières qui n’ont besoin que d’une étincelle pour que jaillisse le feu.

Si l’on ajoute à ce triste portrait de la France en 2005, nombre de lois iniques, on aura fait le tour de la catastrophe qui, certes, n’est pas une exception française, ni un strict modèle français. Parmi les lois et projet, citons-en quelques-uns : Loi sur « l’aspect positif de la colonisation » ; loi de surveillance des chômeurs ; loi Dadvsi ; projet Bénisti pour surveiller les bambins, ces criminels potentiels dès lors qu’ils sont pauvres ou étrangers ; loi antiterroriste avec tous ses aspects de surveillance renforcée et de massacre des libertés communes, etc... Mais, bonne nouvelle, les élus sont grassement payés ; les riches verront leurs impôts sur la fortune diminuer ; les actionnaires s’enrichissent comme jamais et, cerise sur le gâteau des puissants, les pauvres sont toujours plus nombreux et de plus en plus pauvres...

Voilà un pays bien tenu, digne du pays-phare de la démocratie financière, le pays des « Bush ». Et nous assistons, en colère inutile, à l’établissement d’une nouvelle noblesse dont les privilèges feraient rougir d’envie les rois et empereurs du passé.

Un Français en particulier est grandement frustré, ayons pour lui une brève pensée. Jean-Marie est son prénom. Celui que les Français chassèrent par la porte, à grand coup de pied au derrière, a vu son discours et ses conseils revenir par la fenêtre, sous les traits de Nicolas...

Seule conclusion possible :
Français ! Vous êtes cocus !

Jean Dornac
Ecrit par patrick83, à 19:31 dans la rubrique "Actualité".



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