L'En Dehors

Dans un article vengeur, le journal entreprend de dénoncer, haut et fort, une de ces injustices qui rongent peu à peu notre belle France : la discrimination sur l'espèce. Pour preuve, le salon de l'agriculture n'accueillera pas, cette année, nos chères volailles. À la lecture de pareille injustice, on s'imagine bien le ménager bondir d'indignation dans sa chaumière, lâchant un « c'est dégueulasse ! », aussi spontané qu'inefficace.

Bref, passons cette question d'éthique, car là n'est pas le propos de ma réjouissance. Il est à trouver, plutôt, dans les raisons à demi avouées de cette basse discrimination : « les regroupements de volailles sont interdits par décret du ministère [...] Impossible de déroger à la règle. » A lire le monotone article, je faillis passer ces quelques lignes, manquer cette info capitale. Heureusement, quelque chose me rattrapa, appelez-le comme vous voudrez, la main de dieux, le génie humain, ou tout simplement le hasard des choses, toujours est-il que mes yeux s'illuminèrent et une allégresse soudaine m'envahit le cœur. Car oui, chers camarades, vous aurez bien lu vous aussi, force nous est donnée, par le ministre lui-même, de disperser tout regroupement illégitime de poulets, susceptible de troubler l'ordre sanitaire !

A votre bon cœur !