Lu sur
Archi Libre : "Etendant son échine d'Est en Ouest sur une cinquantaine de kilomètres en avant de la chaîne principale, l'imposant massif d'Arize a connu au XIXe siècle une occupation humaine importante.
Les villages du fond de vallée étant surpeuplés, les agriculteurs ont gravi ses flancs, cherchant de nouvelles terres pour leurs cultures et leurs animaux.L'ensemble des petits terroirs défrichés a créé ainsi une large zone d'habitats et de granges très dispersés, isolés ou regroupant quelques unités.Puis vint l'exode rural du XXe siècle, l'abandon des campagnes et en priorité les sites les plus éloignés ou les plus difficiles. La forêt a repris son domaine.Et depuis quelques décennies un réinvestissement par de nouveaux occupants, peut être séduits par cet isolement et cette nature exubérante, trouvant là quantité de bâtiments et terrains à acheter pour un prix raisonnable.
Cette ferme perdue dans les bois se nomme "la maison des sorcières" en occitan.
Nous sommes aussi en pays de légendes.
Michel et Claudine y fabriquent aujourdhui un excellent fromage de chèvres.
Dans la nécessité de construire leurs bâtiments et abris, et éloignés de la pression conservatrice du village, les agriculteurs d'alors avaient du composer avec les matériaux qui les entouraient, et parfois innover.
Les nouveaux venus peu fortunés ont restauré des maisons. Mais lorsqu'elles étaient trop en ruines ou même absentes, il a fallu construire, avec des solutions parfois maladroites et souvent originales. Et assez proches dans l'esprit de celles des anciens.
C'est à une randonnée dans ce massif à la rencontre de ces constructions que je vous invite.
La route serpente au fond de cette vallée étroite en suivant la rivière. On la quitte après le pont pour en prendre une plus petite qui grimpe en lacets sur le flanc Sud. Au dernier hameau on laisse la voiture, ce sera à pied que l'on continuera, en grimpant par ce chemin raide.
Une maison attirée par les abeilles et invitée par les fleurs
Ce bout de terrain à flanc de montagne ne pouvait être qu'un endroit favorable: un vieux rûcher occupait les lieux.
C'est ce qu'a pensé Alain en l'achetant.
Un jardin a bientôt vu le jour sur les terrasses étroites.
En s'enfonçant dans la végétation voila la découverte d'un petit emplacement, un renfoncement dans la pente, peut-être un ancien enclos pour quelques brebis. Quel beau nid pour une serre solaire, bien ensoleillée sur l'avant et appuyée à l'arrière contre le rocher.
Sitôt pensé, sitôt une construction entreprise, un bel espace très vitré pour les plantes et les fleurs
Elles ont tant aimé qu'elles ont invité Alain et Brigitte à partager cet espace. Et comme ils habitaient une petite maison sombre et froide en hiver dans le hameau en contrebas, ils n'ont pas hésité longtemps.
Depuis l'espace a évolué, une fille est née et des ailes ont été ajoutées pour les chambres, les plantes sont toujours abondantes, elles se répartissent dans la maison et jouent le rôle de cloisons.
Qui a dit solaire?
La lumière est ici abondante, les relations au soleil des plus directes, le sol et le rocher sont là pour conserver un peu de chaleur.
Les finances légères n'ont permis que le simple vitrage, des stores peuvent les protéger d'un soleil trop présent, mais c'est rare de les voir abaissés.
L'eau chaude est fournie par un panneau solaire, l'électricité par des cellules photovoltaïques, un poële à bois assure le chauffage en hiver, l'eau provient du captage d'une source, les jardins fournissent une bonne part de nourriture, la vue sur la montagne est belle et les voitures ne perturbent pas le chant des oiseaux car seul un chemin piétonnier arrive jusqu'à cette maison serre.
Que demander de plus?
On grimpera de nouveau par ce chemin à peine visible dans les fougères pour arriver à l'
étape suivante.