L'En Dehors

Lu sur cybersolidaires :" Depuis près de 50 ans, en Occident, nous vivons sous la dictature de la belle jeune fille filiforme supposée être le sommet de nos valeurs en termes de désir et d'admiration. Ce canon s'impose très tôt dans le mental de la petite fille et aboutit à l'adolescence à une véritable tyrannie psychologique : elle cherche à tout prix à ressembler à l'image diffusée à l'infini sur les publicités, dans les magazines et à la télévision. Cette tyrannie trouve son accomplissement chez le "top model" à tendance anorexique, longue tige décharnée, néanmoins pourvue de seins et de fesses, déambulant sur les podiums des défilés. Dans son Éloge de la graisse, Olivier Bardolle propose d'autres critères esthétiques et tord le cou à cette icône frelatée, facteur de tant de souffrances pour des générations de jeunes filles qui multiplient les régimes.

"On vit aujourd’hui dans une folie de ce corps objet imposé au mental des fillettes, car ça commence très tôt", dit-il. L’idée de son livre, c’est une femme splendide qui la lui a donnée. "Elle ne s’aimait pas, elle se trouvait grosse… Elle était magnifique, moi j’étais exaspéré!" Lui préfère rendre la graisse sexy et désirable. À travers une réflexion et des témoignages, il montre l’enfer de ces obsédées de la maigreur. Un enfer qui peut aller jusqu'à la mort.

En 2004, Cathy Poulin de Saint-Jérome décédait à 27 ans d'une arythmie cardiaque. Afin de perdre du poids pour participer à un concours de beauté, elle avait consommé un produit amaigrissant. Le 14 novembre 2006, Ana Carolina Reston, une mannequin brésilienne âgée de 21 ans qui faisait 1,75 mètre pour 40 kg, est morte des suites d’une anorexie, tandis qu'une autre lutte contre la mort dans un hôpital de La Paz. "La mode n’est pas responsable pour la quête de maigreur", ont indiqué un porte-parole de la maison Chanel et le président de la Fédération française de la couture qui pointent du doigt "un problème de société". Les agences rejettent la responsabilité sur les créateurs de mode, dont les modèles exigent des mannequins toujours plus minces. Olivier Bardolle, lui, s'attaque avec jubilation à la dictature de la beauté associée à la maigreur pour faire voler en éclats la tyrannie psychologique de la "top" et appeller au retour de la joie de vivre.

Extrait de "Éloge de la graisse"