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Ce mercredi 5 Octobre 2005 dès 14 heures, ce sont 250 personnes (selon les chiffres de la police) qui se sont regroupées devant la préfecture du Rhône : des enseignants certes, mais aussi d’autres personnes qui se sont mobilisées spontanément, et des parents d’élèves accompagnant des parents réfugiés et leurs enfants qui jouaient au milieu du rassemblement. Parmi ces parents, certains ont pris la parole de façon si émouvante qu’on ne peut rester sans s’engager pour que ces familles demeurent ici. Le réseau Éducation sans frontières prend de l’ampleur dans notre région puisque le 7 juillet il n’y avait qu’une centaine de personnes venues au dernier rassemblement.
On pouvait y voir de nombreux panneaux, très joliment confectionnés, qui se trouvaient aussi sur le chemin de la manifestation du 4 octobre, demandant la régularisation de tous les enfants scolarisés parmi ceux qui sont menacés d’expulsion et de leurs familles. Sur la chaussée, des valises avaient aussi été déposées sur lesquelles on pouvait lire le nom de quelques uns de ces enfants, et qui symbolisaient l’horreur de leur expulsion inhumaine souhaitée par les autorités.
On s’est beaucoup mobilisé ces derniers temps tant et si bien que, parmi ceux qui en étaient menacés et qui étaient connus du réseau Éducation sans frontières, aucun enfant n’a été expulsé cet été. Depuis, tous les enfants sont rentrés à l’école, au collège, au lycée ou à l’université. Mais certains peuvent disparaître de nos classes du jour au lendemain, expulsés parce que leurs parents ou eux-mêmes sont sans papiers. Ce sont 80 de ces enfants qui sont menacés d’expulsion dans la région lyonnaise, et c’est sans compter tous ceux qui sont dans des classes dont personne ne connait encore la situation. Beaucoup parmi eux sont dans la rue ou habitent dans les conditions les plus précaires - dont nous avons vu quelles pouvaient être les terribles conséquences.
Des élèves que rien n’aurait distingué de leurs camarades si leurs vies n’avaient été gâchées depuis leur majorité par le refus des autorités de leur accorder le titre de séjour leur permettant de vivre normalement avec leurs familles. La mobilisation des personnels, des élèves et des parents, de leur quartier, de centaines d’anonymes aussi, l’écho que la radio, la télévision et la presse ont parfois donné à leur action ont permis d’arracher ces jeunes à la clandestinité. Tout est bien qui finit bien pour ceux-là. Pourtant, pour quelques cas résolus, des centaines d’autres jeunes, d’enfants, d’étudiants également subissent, eux aussi, le drame de la privation du droit à une existence décente, l’obsession de l’interpellation, la peur d’une expulsion pratiquée dans des conditions souvent honteuses et de se retrouver dans un pays inconnu où la répression est terrible, l’angoisse d’un avenir bouché par la privation du droit de poursuivre des études supérieures, de travailler, d’avoir un logement, de bénéficier de la Sécurité sociale, etc. Bref, d’être condamnés au dénuement et aux conditions de vie indignes auxquels sont réduits les sans-papiers.
« Il est inconcevable d’imaginer nos élèves, les copains de nos enfants, menottés, entravés, bâillonnés et scotchés à leurs sièges d’avion pendant que leurs camarades étudieraient paisiblement Eluard ("J’écris ton nom, Liberté") ou Du Bellay ("France, mère des arts, des armes et des lois") ; et que, sans trembler, on effacerait des listes les noms et prénoms des bannis. » dit un instituteur.
Les dossiers ont été donnés à Monsieur Favret, du service de la règlementation des étrangers. La délégation a dit son indignation. Cependant aucune réponse n’a été donnée par la préfecture. D’après une personne qui avait participé à d’autres rencontres de ce type, c’est vraiment pour elle la plus décevante. Le fait que Sarkozy ait admonesté les préfets, en demandant encore plus d’expulsions, a produit un effet désastreux. Monsieur Favret, qui a reçu la délégation, s’était même permis de demander si on ne pouvait pas renvoyer une famille en Angola... Or on connait bien la situation actuelle dans ce pays !
Ce qui est donc très important actuellement c’est d’insister sur la mobilisation, c’est de préparer des dossiers complets, c’est de bombarder la préfecture de lettres [1], c’est d’élargir la mobilisation non seulement pour éviter l’expulsion du territoire, mais aussi pour que toutes ces personnes puissent être logées et vivent dignement. D’autant plus que Monsieur Bay, secrétaire général de la préfecture, a annoncé le 5 juin 2005 sur France3 la phrase suivante : « On ne laisse pas des familles à la rue ! »
Éducation sans frontières
Site : www.educationsansfrontieres.org
Adresse postale : RESF Lyon c/o Ligue des droits de l’Homme
5 place Bellecour 69002 LYONTel : 06 81 51 81 44 ou 06 23 85 17 70
Courriel : resflyon(arobase)yahoo.fr ou resflyon(arobase)aol.com
[1] Écrire à : Monsieur Favret, Service de la Règlementation des étrangers, Préfecture du Rhône, 14bis quai Générail Sarrail 69006 Lyon