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Dire oui, c’est plus raisonnable

En faveur du oui à la mise en œuvre de la Constitution européenne, il existe un argument jamais explicitement prononcé, mais dans chaque intervention des responsables politiques ou d’autres prescripteurs d’opinion, toujours implicitement sous-entendu : dire oui ne consiste pas uniquement en un choix politique, c’est aussi et avant tout le choix de la modernité, du mouvement inéluctable, de l’avenir.

Le oui seul est dialectique ; le non est régressif, infantile, inactuel. Le non est idéologique, sentimental, impulsif, le oui, lucide, technique et pragmatique. Le oui est adulte ; le oui, c’est plus raisonnable.

 

Mine de rien, les politiciens de droite comme de gauche et leurs porte-plumes habituels nous refont le coup du vote utile : envisager de voter non, c’est compréhensible, bien sûr, il y a les peurs épidermiques et le choix du cœur, mais enfin, le premier élan passé, le discours de la raison doit l’emporter, n’est-ce pas, et le oui s’imposer, quels que soient la rancœur et le dépit.

Camper sur le rejet, ce serait ouvrir une fois de plus la porte à la régression, voire au chaos, quoique ridicule soit cette menace, car l’Europe institutionnelle et économico-politique fonctionne déjà et peut continuer de fonctionner sans traité constitutionnel tout en ne s’en portant ni mieux ni plus mal.

 

Dans la presse officielle, largement acquise au oui par mimétisme avec les instances dirigeantes du pays, l’esprit critique est aux abonnés absent : la convergence des positions de Hollande et de Sarkosy semble n’interroger personne –il est acquis que ce qui sépare aujourd’hui l’UMP du PS n’est qu’un léger supplément d’âme sociale en faveur de ce dernier-, sans doute pour ne pas les froisser, puisqu’il apparaît évident pour les gens sérieux que ces deux-là se partageront le pouvoir d’ici deux ans et pour vingt ans, précisément parce qu’ils incarnent la raison en politique, c’est-à-dire la soumission aux meneurs du jeu économique, qu’ils renforcent en l’institutionnalisant, en le normalisant juridiquement.

Le système libéral est le système officiel de la Communauté européenne ; le ratifier d’un oui, c’est un peu comme s’épouser en mairie après vingt-cinq ans de liaison : une formalité.

 

De fait, un oui à la Constitution, cela n’est pas plus grave qu’une entorse à une cheville promise à l’amputation, un non pas davantage d’ailleurs, quoi qu’en pense le bataillon hétéroclite, réactionnaires et révolutionnaires mêlés, des opposants : dans ce cas, le processus quinquagénaire d’intégration européenne ne sera pas remis en question, tout juste vaguement contrarié le temps d’un « toilettage » du prototype giscardien, qui sera ensuite représenté pour validation au Parlement, comme en Autriche, et non plus au vulgaire votant, qu’on convoque aujourd’hui parce qu’on croyait avec un peu de présomption dans les instances du pouvoir que la messe était sans risque, puisque déjà dite.

 

La vraie raison du débat est ailleurs : focaliser l’intérêt de l’opinion publique sur un faux enjeu, et pour ce qui concerne les socialistes ça dure depuis un an, cela permet aux partis de gouvernement de dévier la frustration grandissante d’un nombre grandissant de citoyens vers un objectif distant – et forcément plus « noble »- des préoccupations quotidiennes de ces derniers, préoccupations auxquelles ni la droite ni la gauche ne peuvent ou ne veulent répondre, auxquelles l’Europe constitutionnelle ne répondra pas non plus, bien sûr, mais à ce moment-là les coups de sabre dans le contrat social, ce ne sera plus de la faute aux chiracos ni aux socialos, ce sera de la faute à l’entité Europe. Ce qui fait toute la différence : on peut se plaindre de ses misères au prêtre, mais Dieu demeure intouchable.

 

Las ! moyennement dupes de la manoeuvre, les Français paraissent de plus en plus déterminés à défendre la laine qu’ils ont sur le dos, à se montrer déraisonnables en glissant un non dans l’urne, un non pas tant dirigé contre l’océan européen que contre ceux qui dessus les mènent en bateau.

Mathias Delfe

Ecrit par MathiasDelfe, à 22:20 dans la rubrique "Actualité".

Commentaires :

  Sino-Jia
22-03-05
à 17:56

Enfin quelqu'un de raisonnable

"Le système libéral est le système officiel de la Communauté européenne ; le ratifier d’un oui, c’est un peu comme s’épouser en mairie après vingt-cinq ans de liaison : une formalité". Voilà l'essence de tout ton article. Tu soutiens que le oui est en accord avec les politiques menées actuellement. C'est, personnellement, ce que je lui reproche. Le reste est d'ordre idéologique uniquement: si tu adhères, tu votes oui, sinon, tu votes non, ou tu t'abstiens. A toi de voir! Ton article somme toute assez creux (bien écrit mais contenant un seul argument_ci-dessus_).          Bonne continuation!

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  Anonyme
23-03-05
à 00:02

Enfin quelqu'un d'irraisonnable

Justement, le décryptage y est très bien exprimé, ce qui en fait un excellent support de compréhension sur le sujet. Faut-il évidemment vouloir l’aborder et définitivement pour moi, c’est un très bon article.

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