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Contretemps : "Une comparaison entre la séquence contestataire des années post-68 et la
période actuelle se révèle à bien des égards paradoxale. La crise de
mai-juin 68 et les mouvements sociaux qui l’ont suivie, souvent portés
par des références marxistes et des projets se voulant révolutionnaires,
sont apparus dans un contexte de prospérité du capitalisme,
d’amélioration (certes inégalitaire) des conditions d’existence, de
plein emploi et de relatives avancées sociales.
Aujourd’hui, alors que l’affaiblissement du capitalisme, engagé depuis
plusieurs années, s’accélère en une crise mondiale qui entraîne
régressions sociales majeures, chômage de masse et accroissement des
inégalités, sa contestation peine à s’organiser. Celle-ci n’est pas pour
autant désarmée : des forces politiques, syndicales, associatives… se
mobilisent et sont soutenues par des fractions importantes de la
population, en France comme ailleurs. Ce ne sont pas non plus les
arguments hostiles au capitalisme néolibéral qui font défaut : le
mouvement altermondialiste a, au cours des quinze dernières années,
constitué un creuset d’analyses acérées de ses enjeux et conséquences.
Pourtant, les mouvements sociaux peinent à trouver des stratégies
efficaces et l’autre monde possible proclamé par les forums sociaux
tarde à prendre des traits concrets.
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