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Lu sur L'Humanité : "Les forces de l’ordre ont chargé les salariés qui s’opposaient au déménagement des machines de l’usine STM de Rennes, promise à la fermeture bien que rentable. " On a vu les machines partir pour Singapour dans des gros camions, sous protection des CRS. C’est le recul social orchestré par les forces de l’ordre. Que Sarkozy ne vienne pas dire ensuite qu’il s’oppose aux délocalisations ! " s’emportait hier Jean-Marie Michel, délégué CFDT de l’usine STMicorelectronics de Rennes, après les incidents ayant opposé 250 salariés aux forces de l’ordre venues surveiller le déménagement des machines, en vue de la fermeture de l’usine.
En septembre dernier, le groupe STM, détenu en partie par les États français et italien, et nettement bénéficiaire, annonçait la fermeture de ce site de 600 ouvriers dont 150 intérimaires, spécialisé dans la fabrication de puces électroniques. Par des manifestations, des actions spectaculaires, les salariés se sont opposés à cette décision mais n’ont pu empêcher sa mise en éuvre. Les 150 intérimaires ont été mis en fin de mission, 50 salariés ont accepté une mutation dans le groupe, 250 ont reçu leur lettre de licenciement fin avril, le sort d’une centaine d’autres étant en suspens. Depuis début mai, la direction tente de préparer le déménagement des machines vers son usine de Singapour produisant les mêmes puces, mais les salariés bloquent en permanence l’entrée de l’usine. Saisi par STM, le tribunal de grande instance de Rennes a ordonné le 21 mai de " supprimer ou de faire cesser tout obstacle qui entrave la liberté de circulation ". Une décision qui n’a pas découragé les salariés, d’où le dispositif de choc déployé hier matin pour achever la sale besogne.
Dès sept heures du matin, plusieurs dizaines de gendarmes mobiles et policiers sont envoyés sur le site par la préfecture, tandis qu’un huissier de justice est chargé par STM de surveiller le déroulement de l’opération. Les quelques salariés de garde préviennent les collègues, qui se retrouvent à 250 devant leur ancien lieu de travail. Choqués par ce déploiement casqué, ils commencent à jeter des bouteilles, pierres, pneus, sur les forces de l’ordre, avant d’allumer des feux de palette pour bloquer le passage des camions. Gendarmes et policiers chargent alors, en les arrosant de grenades lacrymogènes. Les camions parviennent ensuite à sortir de l’usine, alors que des salariés se couchent en travers de la chaussée, et que d’autres s’accrochent aux véhicules escortés par les CRS. Les incidents se poursuivent sur au moins un kilomètre, jusqu’au centre-ville.
" Une personne a fait un malaise à cause des lacrymos, deux salariés ont été interpellés mais relâchés rapidement, raconte Jean-Marie Michel. Ensuite, nous sommes allés manifester devant la préfecture de région. Depuis plusieurs mois nous occupons pacifiquement l’usine, sans problème de sécurité, sans menace. Nous sommes choqués qu’on nous envoie ainsi les forces de l’ordre. On nous reproche de s’opposer à la liberté d’entreprendre, mais en réalité on s’oppose à la liberté de licencier pour une entreprise en pleine forme. STM répète partout que tout va bien, que le marché des puces est en explosion. Notre usine était rentable donc il n’y a aucune raison de la fermer. Contrairement aux justifications de la direction, elle ne met pas en péril la sauvegarde de la compétitivité du groupe. " Les syndicats ont demandé en justice l’annulation de ce plan de licenciements, sur la base de l’absence de motif économique valable. Les salariés montent à un ou deux bus pour assister à l’audience, cet après-midi au TGI de Nanterre.
Fanny Doumayrou