L'En Dehors

 

 

 

 

 

 

 

 
La mondialisation des industries du sexe

et quelques extraits ici

et sur 1libertaire

il y a également l'excellent site de cabiria à consulter régulièrement.

mais il semblerait donc que ce sociologue canadien a fait un sérieux travail de recherches et de statistiques.

je pense autrement que l'effort de thomas et d'autres est bien au contraire de communiquer et je pense que c'est essentiel car isoler la réflexion ne permettra certes pas de la faire avancer mais au contraire amplifier le phénomène d'exclusion déjà existant. communiquer implique des efforts de tous côtés.

autrement, j'ai trouvé cette radio vraiment sympa et intéressante.
mais en effet ces trois témoignages ne sont pas représentatifs. par contre il y a plusieurs passages qui sont significatifs me semble-t-il:
- la notion de fracture, exclusion, choix de marginalisation sociale avec exactement les mêmes raisons, effets et causes qui existent depuis toujours.
- le manque de solidarité collective
- la recherche de ce qui fait évoluer l'image de la prostituée.
- la volonté de s'assumer en tant que femme immédiatement accompagné de la notion "de produit éternel".
- l'expression de la souffrance: "on souffre beaucoup, il faut que cette souffrance paraisse, nous souffrons: nous sommes là et nous existons ne serait ce par cette souffrance malgré et contre tout". la souffrance comme revendication identitaire qui "force" l'image de l'être humain. (un peu comme les personnes de couleurs lors d'un échange raciste qui par exemple se couperaient pour montrer que leur sang est rouge aussi: l'universalité et la reconnaissance au travers de la souffrance.)
- la dualité (mensonge patriarcal) mère/putain corrigée spontanément par les jeunes femmes qui font l'interview et qui rajoutent les "gouines". cela rejoint bien l'aspect que les femmes lesbiennes ont un statut différent imposé par la société qui les "tolère" seulement si elles se maintiennent dans l'invisibilité car trop dérangeantes également: les prostituées sont criminalisées, les lesbiennes sont rendues invisibles. (on retrouve ces phénomènes aujourd'hui clairement dans le système néolibéral pour les pauvres.)
- l'expression simple et directe en le dénonçant, du faux mythe des hommes qui auraient soit disant plus de désirs ou de pulsions que les femmes.
- l'expression aussi face à la situation actuelle d'un véritable séisme, comme si on avait "basculé dans un autre siècle" et qui exprime clairement l'industrialisation de la violence sexuelle qui est en croissance évidente aussi pour les prostituées d'après ce que j'ai entendu. deux des 3 femmes interviewées ont parlé de la montée de la violence actuellement et comment les mecs se sentent légitimés dans la violence.
- une notion qui en tant que femme m'a particulièrement touchée également, énoncé par la 3ème femme et qui mentionnait les difficultés qu'elle avait rencontré en tant que femme indépendante économiquement et qui assumait sa vie dans un autre modèle que le modèle imposé par nos sociétés. je pense que son analyse est très saine et correcte. en effet pour le modèle économique, social et patriarcal actuel, que la femme se positionne en non-victime est quelque chose considéré dangereux. la femme victime ça rassure dit-elle. celles qui osent vivre et s'assumer "il ne leur arrive que des merdes".
c'est tout à faite exact pour de nombreuses femmes qui effectivement ne fonctionnent pas avec le système patriarcal de compétitivité en opposition et différences de celles qui le reproduisent. ces femmes existent bel et bien.

tout ceci pour dire qu'il y a de nombreux sujets dont nous pourrions discuter et approfondir en acceptant que le sujet est très vaste et qu'il est important de pouvoir apprendre à comprendre comment se positionner pour soi même d'abord.
je pense que si chacunE arrivait à exprimer plus clairement à quel niveau il/elle se situe quand il/elle s'exprime cela faciliterait la communication et permettrait vraiment d'avancer. en tant que femme, je dirais que c'est un combat qui me concerne tout autant.

satya
ps: quand à l'aspect de la drogue, je pense qu'il est souvent exprimé que la drogue ou l'alcool "ça aide pour tenir". de plus, c'est effectivement un élément qui souvent fait partie des situations de personnes exclues, en souffrance. d'ailleurs notre "cher" gouvernement a mis la lutte contre les "addictions" comme un point essentiel et là encore il s'agira encore une fois une lutte contre les personnes qui utilisent des produits et non pas contre ceux qui se font du fric avec. le système et le packaging néolibéral a au moins un avantage et c'est celui d'être clair et répétitif: ils utilisent exactement les mêmes théories et les mêmes méthodes pour tous les sujets, rien que le fait d'apprendre à les voir et à les lire devient un lien puissant ;)