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Toujours enrobés de références philosophiques ou littéraires, les propos violents, et même souvent ceux qui s’efforçaient à une certaine modération, laissaient éclater le fond de peur panique d’une jeunesse dont la détresse est pourtant moins due, selon moi, aux chocs civilisationnels entraînés par les immigrations qu’à la difficulté de prendre place dans une société confisquée par les aînés.
Le bon Français ronflait et râlait sur ses lauriers fanés.
Des barbares sans parole commencèrent à pulluler et incendier, et l’on vit des petits Blancs morts-nés dans leur bouillon de culture se mettre à puruler. Poussant des cris de chouette effraie sur le péril bronzé. Alors qu’ils étaient eux-mêmes la décadence incarnée, confits de lettres aussitôt mortes qu’ingérées par leur organisme malade, et tout aussi embourbés que les barbares dans leur impuissance, leur sexe honteux, leur besoin d’argent, leur dépendance à une quelconque drogue, leurs dérapages violents, leur mal-être chronique, leurs appels dérisoires à des valeurs traditionnelles, leur manichéisme stupide, leur réflexe primaire d’en découdre, leur fantasme de se sentir enculé et d’enculer en retour, leur foi mauvaise, leur haine de la vie, de la joie, de l’amour, leurs pulsions de meurtre, leur désir d’en finir avec eux-mêmes, avec l’ennemi, par une bonne guerre, comme on le dit en d’autres temps, et qu’on l’obtint.
Pendant ce temps le bon Français, mal à l’aise, détournait les yeux et parlait bas.
L’ONU enquêtera-t-elle pour savoir s’il y a en France des armes de répression massive ? La plus grande ruse de ces dernières étant de faire croire qu’elles n’existent pas, aucune preuve ne pourra être établie, pas plus en Europe que dans le reste du monde.
Les inspecteurs repartiront et la répression massive restera cachée sous nos côtes, enclume dans la poitrine de chacun d’entre nous. Ce qui, bien entendu, n’empêchera nullement la guerre d’avoir lieu.
Telle qu’elle a depuis longtemps lieu à chaque instant et nous perce de flèches de plus en plus douloureuses. Ou telle que, si nous ne savons la contenir, elle achèvera notre martyre en nous arrachant le cœur en même temps que l’enclume.
La France ressemble à ce vieil homme qui a passé sa vie à jouir et abuser de son pouvoir et qui, déclinant, se masque pour mendier la compassion de la jeunesse, l’absolution de la jeunesse, avec laquelle il se comporte pourtant comme il l’a toujours fait : mentir, utiliser les autres, les flatter pour mieux les renier, les anéantir et leur faire porter le poids de l’enfer qu’il mérite lui-même. La France vampirise sa jeunesse, ne la caresse que pour la maltraiter, lui interdire l’avenir. Vous êtes dans son même sac d’ogre, jeunes cadres, jeunes chômeurs, jeunes intellectuels et jeunes cailleras. Vous payez aux vieux des décennies de retraite souvent plus confortables que vos salaires et tout ce qu’il y avait à prendre dans ce pays, ils l’ont pris.
L’art, la littérature, ils les ont pris et saccagés.
Les idéaux, la foi et l’innocence, idem.
L’amour, l’amour érotique, l’amour des enfants, l’amitié sans calcul, idem.
La nature, la beauté.
La politique.
Le travail.
La presse.
Ils se sont servis, et alliés dans le crime à un point tel que nulle société n’avait atteint auparavant.
Et ceux qui aujourd’hui parviennent à sortir la tête de l’eau en leur riant au nez, de leur barque pourrie les vieux ogres ne leur tendent la main que pour pouvoir, une fois récupérés, les faire bouillir et les bouffer aussi. N’ayant d’autre ambition que de se nourrir et vivre encore, encore un peu plus longtemps et même au-delà : continuer à ne pas laisser la place, une fois morts.
Pourtant, pourtant, c’est vous qui êtes jeunes, et puissants si vous les rejetez.
Et ils seront bel et bien vaincus.
Rien n’est plus difficile car le système qu’ils ont mis en place est devenu notre milieu naturel, parce qu’on a l’impression que même si l’oxygène y est rare c’est le seul endroit où l’on puisse désormais respirer, rien n’est plus difficile mais rien n’est plus nécessaire : rejetons leur système. Partons, allons être Français ailleurs, ailleurs sur la planète ou bien sur notre territoire mais pas dans leur combine, ailleurs et autrement de toute façon.
Cessons de fantasmer sur les dangers de la Machine, la Machine n’est dangereuse qu’en servante du Système et c’est lui qu’il faut combattre, c’est de lui qu’il nous faut nous débarrasser et débarrasser ce vieux pays, la France, ce vieux pays que nous aimons pourtant, ce vieux pays auquel nous pourrions faire tant de bien s’il renonçait à se préserver en nous fermant sa porte au nez.
Si nous renoncions à venir manger à ses pieds les miettes qu’il nous jette comme aux moineaux. S’il renonçait à ne nous faire fantasmer à l’exposition de ses appas que pour mieux se dérober. S’il nous laissait, au moins, l’approcher et le toucher vraiment.
Ne vous battez pas entre vous. Jeunes du monde entier soyez solidaires contre vos vieux ogres, remettez-les à leur place qui devrait être noble et qu’ils ont souillée comme le reste. Et ce faisant, prenez aussi la vôtre. Dans votre monde, un monde qui attend que vous lui rendiez l’éternité, c’est-à-dire la possibilité d’être transmis.
Alina Reyes
Commentaires :
ogur |
Je suis très agréablement surpris par un texte pareil... La main mise des vieux est une évidence qu'on a pris de plein fouet. Je m'en vais illico proposer mon manuscrit à un éditeur. J'y parle justement de la main mise des vieilles badernes qui suintent les fonds de pension. Mais je doute qu'on fort de trouver un jeune éditeur désireux de le dire (sous la forme que je lui donne?). A voir. Merci Alina Reyes. Merci Patrick. Répondre à ce commentaire
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leon 18-11-05
à 16:00 |
des morts-vivants pas où on les attendsQui c'est qui a encore déterré des situs? je les croyais morts pour de bon... L'alcool fait des dégats, il faut vraiment avoir une discussion sur le sujet. Et une promenade dans la forêt fait pas de mal pour se remettre la tête en place. Il fait très beau en ce moment...
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ogur 18-11-05
à 17:56 |
Re: des morts-vivants pas où on les attendsC'est bien Leon, tu as envie de rester en vie.... plus longtemps...
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ogur 18-11-05
à 18:04 |
Re: Re: des morts-vivants pas où on les attendsHé Leon, t'as l'air d'une lumière. Je te propose d'écrire à l'auteur et de lui répéter les propos que tu tiens sur ce site. Prends la peine de faire entendre ta voix qui s'élève par dessus tout, la lucidité de tes diatribes la touchera j'en suis sûr. Quand est pas d'accord avec un auteur on le lui dit, on ne laisse pas traîner lachement sa flemme sur un salon, à moins d'avoir de solides arguments... t'as quel âge pépère? Explique-toi qu'on sache....
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leon 18-11-05
à 18:56 |
Re: Re: Re: des morts-vivants pas où on les attendsc'est fait, voir bella ciao. C'est d'ailleurs pas plus courageux, mais au moins c'est dit. Le courage est l'apanache des jeunes rebelles, beaux, belles, pleinE de poesie et de révolte brute, qu'il s'agit de décrire de belle manière pour ne pas risquer de mal les comprendre... le jeunisme, c'est de la merde.
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Anonyme 18-11-05
à 20:20 |
Re: des morts-vivants pas où on les attendsCher Léon,
Je ne vois pas comment tu peux faire un lien entre ce texte et les situs ? Le nationalisme, un thème l'internationale situ ? Je vois pas... A vrai dire, ton commentaire n'a pas de sens pour moi... Répondre à ce commentaire
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Woot 18-11-05
à 20:37 |
Re: Re: des morts-vivants pas où on les attendsA vrai dire, c'est apanaGe et pas apanache.
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ogur 18-11-05
à 22:33 |
Re: Re: Re: des morts-vivants pas où on les attendsJe ne vois pas davantage de nationalisme dans ce texte. Je vois ce que j'ai vu (et ce qui m'est plus propre, un encouragement à le dire). J'y vois des raisons de persister à ne pas céder à l'accablement. Mais que tardent nos amis à venir nous rejoindre! Nous? J'ai inondé sous un flot de mots ceux qui aspiraient à la vie. On m'éloigna. Cependant je persiste à croire qu'ils seront rattrapés. Probablement après moi ... Mais aurais-je eu tort? Dire me semblait repousser la fatalité. Nous prémunir. Nous lier? Les codes n'ont jamais valu que transgressés, j'ai fait en sorte de... C'est là-haut que je regardais. j'y voyais des raisons de désigner ceux qui tronent. Ils, nos amis, ont jugé bon de faire sans... Faites donc aimables amis, mais pensez aux petites soeurs et aux petits frères qui n'ont pas encore, quoique vous en pensez, ni vos moyens, ni certaines de vos expériences... Bien à vous. Répondre à ce commentaire
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à 15:57