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L'En Dehors


Quotidien anarchiste individualiste





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De la religiosité en milieu anar : 1.Je suis le mâle blanc - le sain(t), - le cultivé…

L’anarchiste devrait être le miséreux, l’opprimé, l’immigré, le déshérité, l’inculte, l’apatride, l’infirme, le faible, le vieux, le malade, le sans-logis, l’addicté, le paria. Il devrait être la femme et l’enfant, et tous ceux rendus invisibles par ce langage débile… Mais il sait par ailleurs que naître humble est une grâce. Se mérite-t-elle ? Il l’ignore, et confesse l’envier. Eh oui, l’anarchiste est souvent prof, de parents profs, fonctionnaire, propriétaire (de sa maison peut-être, d’une voiture souvent, d’un terrain quelquefois), artiste RMIste, étudiant du supérieur, blanc, mâle, en bonne santé, et à la campagne comme à la ville, il dort bien. Il mange bien, équilibré, bio. Les stimulants qui ont sa faveur sont le tabac, l’alcool, le cannabis.

Contrition ? Attrition ? Componction ? Quelquefois l’anarchiste devient radical, et appelle de tous ses vœux une autre grâce : celle de devenir un samana du troisième millénaire. Le samana est le renonçant, qui se dérobe à la corruption du monde des hommes. Dans la société indienne traditionnelle, chacunE a une place et un devoir associé, auquel il n’est même pas envisageable de se soustraire : c’est au prix d’un strict respect de l’ordre que la société, le monde, se maintient. Le samana sait que jamais la société ne saura répondre à son insatisfaction. Mais ne pouvant ébranler l’ordre auquel, sans même trop savoir pourquoi, tous sont attachés, il n’a guère d’autre choix que de s’extraire du monde social. L’acte si subversif du samana est donc parfaitement intégré, pour ne pas dire dés-intégré. Or, quoi de plus dévirilisant déprimant pour un révolutionnaire que de n’être plus une menace ? Il ne lui reste plus que l’ascèse, les macérations, témoignages d’une détermination inflexible et exercée, pour briller.

C’est que l’anarchiste travailleur, cultivé, propriétaire, a parfaitement marqué son territoire. Il lit des livres compliqués, discute sans fin sur les sujets compliqués, ceux-là même développés dans les livres. Notre société est injuste, mais dans une certaine mesure la place qui nous y est faite dépend des aptitudes intellectuelles dont nous pouvons faire preuve [1]. Comme l’anarchiste dispose de ces aptitudes (pour lire les livres, etc.), il ne se retrouve pas systématiquement à la base de la pyramide sociale, mais un peu au-dessus. Faut-il le lui reprocher ? Doit-il être condamné ? Je n’en suis pas sûr. Prenez une boîte. Prenez des mêmes et des pareils. Mettez les dans la boîte, et secouez. Vous verrez que spontanément les mêmes reviendront s’assembler avec les mêmes, et les pareils avec les pareils. Alors que faire pour que les humbles rejoignent les anarchistes ? Que les anarchistes fassent vœu de pauvreté avant de s’engager dans le sacerdoce qui promet un monde meilleur ? Que les anarchistes se présentent aux portes des déshérités, sandales au pied, deux par deux, pour proclamer la bonne parole ? Faut-il accepter la figure du sresthi ? Appliquant le principe « on peut être riche si on est généreux », le sresthi créait et administrait des richesses soi-disant pour le bien commun… la richesse d’un sresthi se mesurait à l’aune du nombre d’hospices et de structures consacrées aux nécessiteux qu’il possédait… Quoi ? Angélisme ? Hypocrisie ? Catho de gauche ? Vous avez raison…


[1] L’inverse est vrai aussi : plus vous serez en haut de la pyramide, plus vous aurez de moyens de développer, ou de faire développer (à vos enfants, etc.) ces aptitudes… et bien sûr, ce n’est pas le seul déterminant de votre position sociale. [retour au texte]




    De la religiosité en milieu anar :
  1. Je suis le mâle blanc - le sain (t), - le cultivé...
  2. Le désir (besoin ?) de radicalité
  3. Quand le déshérité croisa ceux que l’on appelait anarchistes, il partagea avec eux et il vit que cela était bon pour lui. Et c’est parmi eux qu’il est désormais.
Ecrit par Cercamon, à 11:44 dans la rubrique "Pour comprendre".

Commentaires :

  Cercamon
19-02-06
à 11:45

Précisions



La publication-feuilleton va devenir à la mode sur l’En-dehors ! D’abord parce que le texte promet d’être long, et que l’on sait que statistiquement un texte long n’est pas lu sur le net. Ensuite parce que je n’ai pas fini de l’écrire, et que cela me forcera à garder le rythme (productivisme, quand tu nous tiens ;-).

Après j’entends : « Oh ! Mais qu’est-ce qu’il est caricatural ! »

Si je fais exprès d’être caricatural, c’est pour me protéger de certains travers. En étant précis, exhaustif, « objectif », je me serais donné l’apparence de la vérité. Démontré que tel comportement est pur, l’autre impur. J’aurai vraiment désigné d’un doigt accusateur un groupe donné, des personnes. Je ne prétends pas que le portrait que je brosse soit simultanément vrai pour chacun d’entre nous. Composite, il peut être parfaitement contradictoire. Mon but est de m’en prendre à ce qui hante ce site, ce qui hante les groupes que je rencontre, ce qui hante notre milieu. (Exorcisme ?)

Voilà, les commentaires seront verrouillés jusqu’au dernier épisode. J’aime bien qu’on m’écoute jusqu’au bout quand je parle, prenez des notes en attendant !

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