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L'En Dehors


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D'un yaourteur à toute la voie lactée
Lu sur Indymédia Paris : "J'ai été arrêté le jeudi 16 décembre 2004 vers 12h30 à Toulouse par des "policiers" municipaux, parce que je roulais à bicyclette sur la partie droite de la chaussée et en dehors de la "piste cyclable" sur le pont des Catalans. Il existe à Toulouse comme dans d'autres communes de France un arrêté municipal dérogatoire au code de la "déroute" qui autorise les cyclistes à rouler en dehors des "aménagements" prévus quant ils existent car, bien évidemment, ils sont en nombre insuffisants, discontinus, inadaptés, dangereux, inutiles, stupides trop souvent. Ces trois miliciens locaux se sont donc portés à ma hauteur avec leur "véhicule" puant en m'intimant l'ordre de me déplacer immédiatement sur le bout de trottoir destiné aux vélos, ce que j'ai refusé en les invitant à mieux lire les arrêtés municipaux. Queue de poisson, ils descendent, m'entourent, m'attrapent les bras et "MiniRedBull" -chaque bicyclette est unique et mérite de porter un nom-, me déséquilibrent, me jettent à terre, m'écrasent et me menottent avant de m'embarquer dans l'estafette jusqu'au commissariat central. Je passe deux heures en garde-à-vue avant d'être relâché avec un P.V. illégal en poche (cas n°2 bis "circulation d'un véhicule en dehors de la voie qui lui est affectée").



Le samedi 8 janvier 2005, vers 17h30, j'ai encore été arrêté sur le pont St Pierre, sous le prétexte fallacieux d'avoir entravé le droit de circuler des automodébiles lors d'une manifest'action déclarée et autorisée officiellement. Au départ, nous étions convenus de bloquer complètement le pont ; un accident mortel avait eu lieu deux mois auparavant, à cause d'un conducteur ivre et entraînant deux victimes cyclistes, deux de plus d'une liste qui n'en finit plus de s'allonger. Sous l'insistance des pandores qui nous suivaient, nous avons finalement décidé en cours de chemin d'organiser une simple chicane obligeant les automodébiles à passer de façon alternante. A la tombée du soleil, comme il avait été annoncé, nous avons levé le siège du pont que nous réclamions totalement piéton, l'action avait duré moins de 15 mns. Début novembre déjà, quelques jours après l'accident, nous avions fait une telle opération qui était à peine passée inaperçue ("Intramuros" de la semaine suivante) ; enfin, avec l'association "VéloToulouse", j'avais aidé au blocage complet du pont pendant près d'une heure trente, un moment symbolique de recueillement donc, en présence et avec l'accord de la famille victime de cette barbarie. L'action n'était donc pas plus unique ni plus marquante qu'auparavant, en plus elle avait été autorisée au contraire des deux précédentes. Mais j'ai passé 17 heures en garde-à-vue (j'ai râté la super fête à Mix-Art Myrys)et obtenu une convocation devant le tribunal pour un délit imaginaire.

Nul doute qu'avec la célérité et la sévérité habituelles de la "justice" à mon égard je puisse obtenir gain de cause devant un tribunal, bien au contraire. Ayant déjà tenté de déposer plainte auparavant, le tribunal avait rejeté mon aide judiciaire (fait quasiment unique) pour m'imposer un racket de 1200 euros pour avoir le droit d'être "partie civile". La "justice" semble ne fonctionner qu'à sens unique dans ce pays, au mépris des lois et des libertés individuelles. Mais il y a aussi une leçon à tirer du harcèlement judiciaire et policier à mon égard comme envers tou-te-s les cyclistes et les modes de déplacements "doux" : à une juste, pacifique et légitime revendication, l'état et ses "serviteurs" ne peuvent user que de violences de tous "ordres", plutôt que d'essayer de corriger les défauts d'une société absurde, injuste et meurtrière. Nous ne pouvons que continuer sur ce chemin de la non-violence et de la détermination, même illégale, c'est notre force et ce sont eux les terroristes. Je ne veux pas être un martyr mais, étant particulièrement engagé depuis de nombreuses années dans les luttes cyclistes, je ne peux échapper aux foudres de l'état fasciste automodébile, alors je continue en étant plus que jamais prudent et déterminé, comme d'autres avant, aujourd'hui et probablement demain encore.

Je suis convoqué le mardi 15 février 2005 à 14h devant l'une des chambres du tribunal correctionnel de Toulouse, j'aimerais que d'autres viennent et se dénonçent à l'audience, pour avoir grillé des feux à bicyclette, pris à contre sens des sens d'interdire tout et n'importe quoi, écraser des piéton-ne-s et, pourquoi pas, des bagnoles ! Quelques piéton-ne-s reconnaissant leurs "infractions" seraient aussi du plus bel effet face aux corbeaux judiciaires du palais de l'injustice. Je me sentirai un peu moins seul, simplement, proprement, silencieusement, pacifiquement, rapidement, gratuitement, en un mot comme en mille : intelligemment ?

Olivier Theron, commandant en exil d'une autre Vélorution Toulousaine.
Ecrit par libertad, à 13:16 dans la rubrique "Actualité".



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