Merci pour nous avoir foutu en l'air la Croatie. Mais maintenant partez pour qu'on puisse en construire une nouvelle et plus juste. Tel fut le message lancé depuis les manifestations organisées à Rijeka par le Bloc libertaire.
Environ 300 manifestants, principalement des jeunes de Rijeka, se sont rassemblés vers 19h00 sur le Konto, d'où, en brandissant des banderoles et des drapeaux, et aux cris de “Jadranka dégage!”, “Nous sommes le peuple, à bas le gouvernement”, “C'est nous qui vous payons”, ils se sont dirigés vers le Korzo de Rijeka. Après s'être arrêtés devant l'Hôtel de ville, ils ont poursuivi jusqu'à la Place de l'Adriatique et le siège local du HDZ.
Pour le parti au pouvoir, le HDZ, mais aussi pour l'opposition menée par le SDP, ils n'ont eu presque qu'un seul mot - Voleurs. Un mot lancé à plusieurs reprises… seul le nom du parti variait.
- Notre recette est la défiance envers tous les partis, les politiciens, les chefs et les ego-maniaques. Notre arme est la solidarité. Tournons nous les uns vers les autres, parce que nous n'avons pour alternative que le rassemblement des gens sur base de la même situation sociale.
Nous les travailleurs appauvris, les lycéens,
les étudiants, les retraités, les chômeurs, nous avons suffisamment
enduré la terreur des élites politiques qui ont ruiné ce pays. Nous
n'avons pas besoin de chefs, nous en avons eu assez, essayons une fois
nous-mêmes, ont déclaré les manifestants qui en face de l'Hôtel de ville
ont grimpé sur la scène du carnaval et ont utilisé le matériel branché
de la sonorisation pour s'adresser aux manifestants.
- Maintenant les politiciens vont probablement dire qu'il s'agit d'un
débordement de hooligans, a commenté l'un des spectateurs en voyant les
organisateurs monter sur le plateau prévu pour le cortège carnavalesque
d'aujourd'hui. Toute la manifestation s'est déroulée sans le moindre
incident, ainsi que cela avait été annoncé au début.
La police n'est pas intervenue bien que le rassemblement n'ait pas été déclaré, ce que les manifestants ont eux-mêmes souligné. - Eux non plus ne nous ont pas prévenu de l'anéantissement de l'industrie, des postes de travail, du pillage de tout un pays, pas plus que du rabaissement des standards de vie et de la dignité des citoyens… alors nous non plus n'allons pas les prévenir de la résistance, a-t-on pu entendre lors de la manifestation.
Les organisateurs disent que leur but est avant tout d'enrayer le rabotement continu des droits sociaux des citoyens, en voulant faire naître une conscience et une masse critique qui montrera aux pouvoirs, actuel et futur, que les gens ne tolèreront plus que l'on décide de leur sort en haut lieu, mais qu'au contraire la réaction viendra d'en bas à chaque fois que cela s'avérera nécessaire. Pour le gouvernement de Jadranka Kosor ils n'ont qu'un seul message : “Le gouvernement doit s'en aller. Qu'il se rappelle que le peuple choisit le pouvoir et non pas l'inverse”, comme l'a déclaré l'une des manifestantes du Bloc libertaire.
Les manifestations à Rijeka, mais aussi dans toute la Croatie, seront concertées et coordonnées de manière à se dérouler le même jour dans tout le pays, a indiqué le Bloc libertaire. La prochaine manifestation devrait avoir lieu mardi.
Le nombre record de manifestants, environ 10.000, a été enregistré à Zagreb tandis qu'environ 2.000 citoyens mécontents se sont rassemblés à Varaždin. A Zadar une centaine de manifestants se sont réunis, de même qu'à Slavonski Brod.
Lors de la manifestation “Split contre le
Gouvernement”, sur la Riva de Split, la police a estimé qu'entre 500 et
600 personnes se sont réunies, auxquelles se sont jointes des
travailleuses de la maison de mode déclarée en faillite “Uzor”, des
travailleuses laissées sur le carreau.
A Osijek un millier de personnes se sont rassemblées pour demander le
départ du Gouvernement. Des manifestations ont également eu lieu à
Virovitica et Koprivnica.
Source : masa-hr.org, le 7 mars 2011.
traduction: balkanikum