L'En Dehors

En devenant la neivième puissance nucléaire, « la Corée du nord confirme la faiblesse du Traité de non-prolifération. Le cas nord-coréen apporte une preuve supplémentaire de la facilité avec laquelle on peut passer du domaine de la recherche nucléaire et de la production d’énergie nucléaire, à celui des bombes nucléaires », estime Greenpeace France, qui a condamné l’essai nucléaire souterrain réalisé par la Corée du nord.

Les réactions, notamment des Etats-Unis et de la France, dans ce dossier sont pour le moins surprenantes.

Comme le rappelle Greenpeace, « les Etats-Unis ont ouvert des bases aériennes accueillant des bombardiers nucléaires dans le monde entier, y compris dans le Pacifique, avec la base de l’île de Guam. Ils maintiennent en état d’alerte permanente dans l’océan Pacifique une flotte de sous-marins dotés du feu nucléaire. Ils continuent en outre d’abriter sur leur sol des missiles nucléaires intercontinentaux. Tous ces vecteurs sont capables de frapper la Corée du nord. Les Etats-Unis, tout comme la Chine, Israël et l’Iran, n’ont pas ratifié le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires. »

« Il est par ailleurs particulièrement malvenu de voir la France tester en ce moment même au Centre d’essais des Landes et de la Méditerranée son futur missile M51, dont la caractéristique principale est la capacité à emporter des mini-bombes nucléaires pour opérer des frappes nucléaires « chirurgicales », poursuit l’association pacifiste et écologiste. On ne sortira pas de cette nouvelle course aux armes nucléaires tant que les principales puissances resteront dans l’hypocrisie du « faites ce que je dis, pas ce que je fais » et continueront d’enfreindre le Traité de non-prolifération. »

Les bombes nucléaires de ces pays seraient-elles moins dangereuses que celles de la dictature de Pyongyang ? Le désarmement nucléaire total s’impose plus que jamais. D’autant que l’arme ultime dissimule mal son rôle de diversion : créer des tensions avec des pays tiers afin de détourner l’attention de la population vers la politique extérieure. Cela est particulièrement frappant dans la fuite en avant orchestrée par la bureaucratie nord-coréenne en difficulté. Mais, quand près de 25% du PIB est consacré au secteur militaire, cette technique suffira-t-elle à bluffer les habitants d’un pays où un tiers des enfants souffrent de malnutrition ?